y.3a T A É L E A U X. ‘ D
,. Après une lo n g u e PrâiïGës 'iridigries d être
connus-'de la p ofl&ité.,-Charlemagne' parut ; & quoique
conquérant, il fut le légiflateur & le bienfaiteur des
peuples. II raffenafrla en 77^ une diviEon de fon armée
à G e n è v e , -pourda conduire (par -le mont Cenis contre
D id ie r , R o i des Lombards, tandis que le D u c Bernard,
fdn oncle paternel, pénétrdit a. la tête de l ’autre divifion
en Italie par le Mout-Jou. L e P o ë o e Saxon /q u in o u s a
laiffé en vers les aélfOt^îde Charlemagne , & qui vivoiü
j# d § ; rfernpereur Arnou , d’Italie en
773. I l appèile (6) Genève Genua , & exprime là fitua-
tion de cette v ille for le Rhônel
Jtque fuo'jldtim regno colhgit Çdarolus) db omni
/ tioboris immenfi varïis ex gmtibus agmen. '
Quod fecàm diicens Gejiuàm1 gervenit ad urbem ;
Dan s le dénombrement des vaftës états de Çhaïlema-
•gne,, fous fes füçceffeurs, Genève fut comprife foceefîi-
Vetnent dans -le nouveau royaume dé B o u r g o g n e a u t r e ment
le royaume $ Arle s . Après lexfindtibn de cette M o -
•iiarchie éphémère, les provinces dont elle avoir été com- .
pofée furent réunies àj l ’Empire Germanique , fous
Conrad II , dit le Salique ÿ héritier;'|Û dernier R o i de
Bourgogne , Rodolphe III . Mais l’autorité des Empë'v
reurs, précaire en A llem agne , étoit devenue à peu près |
nulle dans dés pro vinces de la frontière. Les grands vaf-
faux s’écoient rendus"indépendans ; la néceflité avoit jip -
pris aux villes à fe défendre én s unifiant, & à fe gouverner
elles-mêmes; & les chefs de l ’Empire , trop foibles
pour maintenir leur propre autorité, protégeoient les
confédérations des Communes , & augmentoient leurs %
b çrtés , pour oppdfer im Oontre-poids à la ptiiffance abu-
iîv e des Barons.
A u milieu de cette confufion, que des révolutions fréquentes
, une fermentation univerfelle, & une ignorance
profonde , prolongèrent pendant plufieurs fiecles , le
C le r g é , réuni fous un-chef, 'étoit adroitement parvenu à
joindre une grande portion de Jurifdichon temporelle à la
JurifdifHon fpirituelle, déjà trop impérieufe. A infi les E v ê ques
de Genève, de même que ceux de Laufanne & de Sion, .
avoient? Obtenu, des. Eipperëürs les titres de .Princes
Ôc de Souverains (iir la v i l le , & fu r un territoire confidé-.
table dans fes environs. On ne prolongera pas plus loin
, c è tableau de révolutions, on dira feulement avec un Observateur
(7) T ta jifô is , quefufqu à l ’époque ou l’ Evêque
de Genève, Pierre d e là Baume, fo r t it 'd e cette v ille le
.14 Juillet 15-33 j par une voûte fbuterraine, au milieu de
là fermentation que la nouvelle Reforme de Religion y-
avoit e x c ité e , & d o n t il c raignoit les fuites v ioleûtes, que
vjufqu’à cette époque d e i 5:3 3 ,. l’hiffdïre des Genevois
n’e ft q u u n tiffu de guerres in te ô in e s d e complots* de
e m u
. féditions, d’affaffinats, de fupplices injuftes, - & de factions
, tantôt p our les Comtes de Genevois & de Savoie jyi
tantôt pour- lès Evêques. En 13 3 y , le 27 A o û t , le Grand-
Êonfeil adopta les formas -dû nouveau Concile propofé
par le véhément Farel.
L a vill'è dfèGènèv'è ' f l fe | é e à rî*l. Il®';
même n om, à l’ endroit où le R h ône fort de ce la c , pour
allé: porter' Ses eaux en France. Elle occupe les deux
b elds de f e É liv ë^ . qui k fa r ta g e a M ;e'n: deux p&ïtieT
inégales. L a p lu ^ g r a f td e ^ ^ ville- d e ’
Genève occupe- le coté'gauchë • lie ta riviere ; pâfeétteraifon
qu’elle • faifoit anciennement partie de fô province
des Allobroges. -Elle eft bâtie en partie dans la plame
. ^ t^ m ^ f ln d Alb'qûarcïef qifbfi^ppeile le quSSIiff ptyRues
bajfes, & en partie fur une colline. L a petite >èn é l l affee
douce en quelques endroits , mais -rude aiiffi1 én d’autres.
L'au tre partie dé“ l à v i l l e qu’Wm- appelle S ain t-Gervais, à
ca u fe,d e la p aroiffe d e c en fn r* f i M e ië fur là rivêiippiïté;
du Rh ô n e . Entre ces deux parties de { a v i l ie , le Rli®«|
fé partage en deux b ras, & ’ forme une JEe d é ^ ^ p i e d s -
de lo n g , & de 2 0 0 de la rg e , qui-eft toute habitée. Les
dèux'/pâ ralirde^âîwi^ f^^ ohiles^à^^^ ^^ p^ rplàUtunè
à l ’au tre, par deux grands ponts de bois. C e tte v ille eft
grande & très-peuplée. I l y a de très-lâeliesWaifons, &
plus belles peut-être qu'elles ne de vroièitï ê frê ld an ^ n é r
petite '08)- Républiq^è ^o^^M l^ys -^v©!^ plus d’ égalité
éhtre le s concitoyens. L e s plus belles d e ces naaifohs fem-
blent être autant de monumens élevée à l ’honneur d e l ,in*>
düftrie&du;qôthràércè^,! - f
Entre.lës bâtîtaéns publies^ w peut; remarquer
p lèd e S a in t-P ierre , 'q ü ia é té 'fép a r# il yfa^ë^^îh^àiifo^
d’années. L a façade , décorée de quatre grandes ce'];©^p;
d’ordre Corinthien en-marbre, a quelque “rapport1 aveè
é e îlè^ t^ ^ r^W ^ d è lR om e^ D a n S 'l’iütétièur ë i J e -Mau^
fo lé e de H e n r i, D u c de* jRoAa/z, l ’un des plus g-fands
hommes J& ' des plus beaux génies de'fon-fÈe^le ; il mourut
I l 1 1 ÀvrM: 1^3 8 , dans î ’À b | ayé; féei|âriiféev i f e
Koenigsfelden, Canton de B erne, des^blefluïes'qu’il avoit
reçues l e 28 F é v r ie r , à la bataille de Rhinfeldem Son
' .corps fut porté à G en è v e , où Marguerite de| ffléfluirie',
fille éa ^ a à ^ S u lly , lu i fit élever le magnifique monument
q u o n y 'v o i t .-L e Le fteu r lira fans doute avec plaifir
les -vers ûiiv âns, que M . de envoya en ly yB
à M . le B a ro n d e pour être mis au bas du-
- portrait de H e n r i, D u c, de R o h an , qui eft à la tê te de
fes M ém oires (p ) SC Lettîes fùr§lWgü.errë de InlF'ctlîeline»
Avec tous les talens le Ciel l’avoit fait naître ; “ -
Il agit en Héros, en 'Sage ir écrivit. '
Il fut même ûàsgtan'^ïïoinme en comBattant fon maître,
OK plus grand 'ldrfqü’il
Le célébré Théodore Agrippa a auffi u S
(d) Annalium de Geftis Caroli magni lib. I , p. 158 ; apud Duchefne,
'tom. H» inter Soriptores Hifi. Francan Lntet. Fatiû l6%6;y irtjfilr - -,
• p l i Lettres fur laSüiJJe, tom. I , pag. toy. Genève, 1723, w-3°. avecjîg.
(8) L’efprit ie commerce* qui fait naître les riçkejfes dans uiu^peâte République,
a de grands înconvéniens, quand il devient entièrement■ dominant. L’homme accoutumé
d déplacer f i fortune, finit par regarder F Europe entière commefa. patrie.
Cette réflexion de M. de Sinner, de Berne 1 Voyage dans la SuiJJt occidentale,
tom. I,pag. tpM peut âüffi s’appliqueri .Gcntyè,8c à quelques autres
Etats de la SuifTe, ,oii l’efprit''de commerce a fubjugué prefque toutes les
claflcs de la foeiété;1 civile.
• (fiy Publiés pouria premiere fois > & Accompagnés denotes; Genève oc
Paris, 177.8, z«-ii,.en 3 vol.Tous les quvrages ï é Heqri'de-Rohan font ex-
cellens & très-propres à former de bons militaires : il écrit en grand Général
& en habile Politique« £ei Lettret font txè*-inûruâivea fur la guerre de*
monument;
P T O P O &
k ~A p h 2 ' £ . i } i
ï|Æü^^^bièhifp¥épÿré-es l’ân i fô i pbur efcaiacier Genèvey
yCTpjàis/pàr Meohnbiffarib'e 5pqür''i^ Màjeïlé Sarde, qui èa
mbnuîfiéh't'd^ftslIfeTéifipIé^dkê‘^ W i i^ | (^ i ^ ï l ?mlDurue^^M
:à Genève en 1 *^ 3 ',\âgvé de quatre-vingts ans. I l s’ étoit
retiré eri cette v ille 'âiiaaMéâiatëme^t après 1 a publication
de fon Hiftoire du temps, bu Hiftoire univerfelle, qui lui
vfat’r i 'r a ^ 'laAC^UT. ^on fî“ls Cëriftànt k\MuîiTgM t
'é'toit fêrg: de Madame la .Mâiqsudfe dé ’MaiHtèrion. I l y a
dans lé même Temple de , ;la Chapelle de la
Emmanuel, filrs‘ d’û, Ro'i ^f/z/oi/ze. E lle naoürùt'à'G enève
l ’an 1(^28 : de cette P-rincéfie’^ n t i'fiues quelques Dames'
qui •feSmit-’riiariéesle
voifinage 'd'e lG eh èv e, ôc q.u>i .ont daiffé une nombreufe
•pîoftërité. L e Tëmpl'è dé
con'facté au culte divin;, mais' on ^ Goïifëil
général de la B ourgeoifie||g||ur élire le s ’S yndics, & pour
'tous le s objets importans qui regardent lè Gouverner-
' ment.
qui fert d?Auditoi're de Phi'lofop'hie, & près 'delà une au-
tre C h ap e lle , qui eft l ’Auditoire de T h é o lo g ie , & qui
fo rt a d ë u x # | S f § i l ’unë l ’àütrê
L e s fëmilles1 vb'nüës ^ '» ^ g , t, ’5daTtîs
c le , ont toujours confervé uâe ’bWrfe & uu miniftere ,
pour leur ûfâ’gê', foit-p^ô'ùr celui dès 'Pfofélytes qui
viennent de temps eh tëmps d’ïtalde.-Oûtfë T'Eglafe
lemândè - y en â ùn'è ïSÛtrê là: sin%më 'na--
:flpnfdÿutMMenhè 3
ënliere.1 Outre le Temple dë -$àin&Piê!rre$M^'iÛi arqua-
ï$|.râutffS'j qûi fervent â h ï ^ÏÏëMblëé^‘ôïdihâifë^>de r E -
g lifé iiaV ô ii: ’cfellil dë^iz i^ i djxjirvaiis1, de lit tÀdîif^éillinë>y
dwSâi/it-Gdrnfâi'n 3 8t lê ï^ p p l ë fiëüf.- ©h'f >dSiSÿ'lb '
ciiiëïièf'é âttéûânt à Smn't - X^érvdiS le Mdnûment
dilc-ïèpt Rëi&*gèbis’ ’qui |fërdirëni'là v ie dans Ra®â&l;i;|'ë'
l ’Ef|â:l:â'(|ê'vlë *2 dé l ’an i:§i©',2.3.en< èombâttârtt
coürageufémerit Vdntré les Ja vo yàrt/j pour lk '^bnfëfcvÿ-
tion de .léur Patrie. G n y a joint une ( 11 ) Ihfcription
Laïinê> qui, ^fiârqiîe leurs iîôms- & 'fûrn'dmà.it ^
mera*iêi le détail dès Coûyërïè qui èx-iftoient à Genève^
âvan^ie'-ëhth^ê^bift-'d^Rèli^fofi'.^' s-ï;'
A - qiielquès pas du /T em^ le^ êlf à^/zz ^Pierre ^ ‘émÆâùy^\'
lâ-Maifon dé V iü é^ 'o iïl’dn a ^ é ^ e^ ^ ^M lë s -^M fà üÔ n à ^
€)n ÿ Monté'^f:a|- ul- efcalièi: qui eft'tèü£ uni^ pavé .
petits e a d lê n * ,* & fait de têll^'Manîërë/^wôm -y^pbiïf-
io it monter à e fiév^^û^üîâû tc^^!0'il; ÿ^Voit’à l ’entrée &
dans l'e vëftibule divers T a b leau x , avec des' iriferiptions
curietffesï Près dê là Maifon de V i lle on peut •voif i ’ârfe-
n a l, qui- eft bien entretenu, & garni d’armes & d é 1 muni- ■
ti© nè d f ; gWérrèÿ è'É diit qu’il ÿ* a^de qflôl arMèr dbuze '
mille h ô m û i e U - Ô i t .à-y'ànt la pacMcàriÔmâës
derniers troiïbley en }ï'^8'^ÿjes échelles dés Sduqy'drds,
leurs lantemes fo u r d ç s le u fk pétards>& autres machines
coircduT^^^ëc" l'a’ 'Frânée^&Te Varftoft’ de Berh’e*
p'âf ïëvs hip/ens lii^
fAhstÿénéreük:, \ la
v èAWfylarmora >
^y^mpptehtiai|e,è® Roi de ' S.ai:3àigqë y 'dé 'cin’q canons
"quir pba*
làmim©''^^fosPï^ûts' livrés' ^fa'ljbërté
où'efla
âiIleup^^ceftMfof littéraire.
I pëût|a#^^ir ' ï’jriôprûJl^Gén^-âl
' Cir^éyan‘t|i).'7}^ /a^ îpm s'ünd‘
Tontàin'è, 'fcherch|ïi
Routes' les TÜ^s^'& njème
^ ^^n çe t eïFet Qnf$ RfiSne ürié m a /
^ ‘ï iù r -^ / ^ Æ s vmômxnC
^^ra^M^élëvë'lféaü), & vâ4üedÜêsi,
( ] 1 e. ''^IJfl^ÉjÉÉô'iîé
yj'do liëu'e.a'ë' ûû'bân’ëj^®*^
‘l^frtP^u^ehWtbût ^ ^M^|^i!<trayërfé\iMl^
^^^^^Mffop^|ieuEj*ë'ft' ’ïfîttfé.
hnufxt tën pt
" pion1. ‘ 'Lë
'rvp®dn^4<^ ffi^ :^^>^ierms','unè’d‘è|r(|
’ , on]
^ qu^avàrit là ! reformation;
^
& plantée dans ce trou.
^blle^’e rt^îhWa^MlOTnë^ &' l’a^emefft^paf' l'es nèfles
'promènàdës /qu’^ ^ ^ ffo ü y e . "L èè G en evois ont ^çbmrrrè^^^
à la for ti fier à la moderne ; du cô t é du la c ils 0 nt b or dé
■ inpnt’àgnés. Il marcha furjès traces' âe.S^oriüe»-'dbnt,vR‘*m^jàp^!i''l^.
•expions dans Plutarque, &*M. de Catlnat' marcha fur les"Bennes. ’Le'Dto’^e
Rohan vjoignoït à tant de rares qualités*, bèaùçbup. dé douceur dans le
caraétere , des maniérés affables &: graeieùfes, une' générofité qui a-1'peu
d’exemples. On ne rcmarquôit cnMm*'ni ambitionni hauteur, É| vue
cliritcrêt ; il ayoi’f c6uViime'|çÿîrè çhe^/a gloire b f amour du bien public ne
campent jamais/dit Tjn fêrêt particulier commande.
(to) On trouve l’épitaphe de ce Héros parmi les Preuves de l’Hifloire
Tome. II SC derniert *
’dé^Çénèye.par Span
' 'îltijf®®' monument' èftfià^p^te- dans lé premier Volume dè*
^iK^èyé! pÿx* $jmty jyag.w$Ày "
W$^ÊÊË^XLV*
Remarques
relle dpS^yiron^u 'lac.^^Gefi;SVe, fécond volüme de
•lîHiftoire de Genève. p^r.'Sgofl.
X