
communications ¿voient pour objet la religion, les sciences, le
gouvernement et le commerce.
L ’Europè, aujourd’hui si polie, manqiioit alors de lois et de
moeurs constantes; mais la lumière des arts comitiença à se répandre
dans l'Occident. Lés villes Etrusques furent fondées; des colonies
d’Egypte et de Phénicie donnèrent à la Grèce des institutions
nouvelles; l’architecture et la sculpture reçurent leurs principes et
leurs modèles de Thèbes et de Memphis, et firent ensuite des
progrès admirables. La religion se forma des élémens mystérieux
et déjà confus de la théologie Egyptienne; et après que l’imagination
des historiens et des poëtes eut embelli ces énigmes sacrées,
on ne put y découvrir aucun sens intelligible. La poésie, première
institutrice des hommes, célébra dans la Grèce les vertus, les héros
et les dieux. Le génie d’Homère illustra l lonie et brilla d’un éclat
immortel; il instruisit les princes et les peuples.
L ’époque étoit arrivée où l’Egypte ne devoit plus résister aux
nations rivales, dont la puissance s’étoit rapidement accrue; elle
souffrit fintroduction des coutumes étrangères, et rénonça aux
maximes fondamentales de la monarchie. Depuis long temps des
erreurs superstitieuses avoient altéré la religion et les sciences. Les
Perses, plus nombreux et plus aguerris, exercés par de grandes
révolutions militaires, se rendirent maîtres dé ce pays, environ six
siècles avant 1ère Chrétienne; les villes capitales furent dépouillées
et livrées aux flammes; les familles des rois furent réduites en
captivité. On détruisit ou l’on dispersa les annales et les monumens
de. la (ittcratüre. L e s Egyptiens tentèrent vainement de s affranchir
dune domination-odieuse; et ces longs efforts mirent le comble à
leurs nlaiheur-s: “
Dans ce meme temps, Rome jetoit les fondemens de sa gran-
deui, et se,préparait a la conquête du monde; elle avoit emprunté
sa religion et ses moeurs des Étrusques et des Grecs-. Ces derniers
defendoient glorieusement leur indépendance contre des armées
innombrables* Ils; avoient alors des communications fréquentes
avec 1 Égypte, "ët plusiêurs de leurs philosophes visitèrent ce pays;
mais ils n’y puisèrent quune instruction imparfaite, parce que
la religion, les lois et -les sciences étoient presque entièrement
anéanties.
Depuis cette dernière invasion, l’Égypte a toujours subi un joug
étranger. Elle a obéi successivement aux rois de Perse, aux Pto-
lemees, aux premiers successeurs d Auguste, aux empereurs de
Byzance, aux premiers califes,* aux califes du Kaire, aux sultans
Mamloüks et aux princes Ottomans. L ’histoire de 1 Égypte, depuis
la conquête des Perses jusqu’à l’expédition des Français, se trouve
ainsi divi.sée en huit intervalles', dont chacun est d’environ trois
siècles..
Après que la Grèce libre eut repoussé les efforts dès Perses,
Alexandre conduisit quelques soldats aguerris à la conquête de
1 Asie. Non moins remarquable par ses vises politiqties que par les
succès de ses armes; il entreprit de donner des intérêts communs
aux nations les plus éloignées, et de fonder des villes jusqu’aux