manufactures ; on perfectionna les procédés dont iis faisoient usage.
Iis considéraient attentivement les productions de l’industrie Française,
et sexerçoient à les imiter. Reconnoissant dans le vainqueur
tous les genres de supériorité, ils se soumettoient avec
plus de confiance à l’influence protectrice du nouveau gouvernement.
La fabrication de la poudre fut 1 objet dune administration
particulièrei celui à qui elle fut confiée, justifia, par des services
très-importans, toutes les espérances que ses lumières et sa longtie
expérience avoient fait concevoir. L Institut du Kaire dirigeoit
toutes les recherches : ceux qui le composoient, avoient constamment
en vue les avantages de l’armée et les intérêts des arts et des
sciences; ils étoient encouragés dans leurs travaux par I amitié attentive
et le concours d'un officier général du caractère le plus noble
et le plus élevé, qu’une mort glorieuse et qui a excité de si justes
regrets attendoit dans les champs de la Syrie. Modèle presque
inimitable de désintéressement, de constance et de vertu, et ne
pour toutes les affections généreuses, il oublioit sans effort ses
peines personnelles, et ressentoit vivement celles des autres. Digne
appréciateur des grands hommes, et digne de seconder les desseins
du Héros qui commandoit à l’armée Française, personne n a
fait des voeux plus sincères pour le bonheur de son pays et les
progrès de la raison et des arts. Il a contribué au succès de toutes
les recherches littéraires que l’on entreprit alors; et la fidélité de
l’histoire veut que son souvenir soit attaché aux découvertes qui
en ont été le fruit.
Parmi les objets dignes de l’attention de l’Europe savante, un
des principaux consistoit à déterminer exactement les situations
géographiques : on a donné à ce grand travail dés soins assidus,
et on y a employé des moyens qui en garantissent la précision.
Il est fonde en partie sur des observations astronomiques, qui fixent
les positions des villes et des lieux les plus remarquables. Ces
opérations, dont on est redevable à des talens éprouvés et au
zèle le plus recommandable, ont été entreprises au milieu du
tumulte de la guerre, et dans des provinces éloignées, dont la
soumission étoit récente et incertaine. On a été plusieurs fois
obligé de substituer, des armes aux instrument géométriques, et,
en quelque sorte, de disputer ou de conquérir le terrain que l’on
avoit à mesurer.
L Egypte avoit été affranchie du pouvoir qui l’opprimoit ; les
outrages faits à la nation Française étoient vengés, et l’on étoit
fondé à espérer que ces événemens n’allumeroient point la guerre
avec I empire Ottoman. En effet, cette belle province étoit depuis
long-temps la proie de quelques esclaves qui affectoient l’indépendance,
et offensoient par de continuels mépris la majesté du souverain,
celle des lois et de la religion. Le pâchâ, à qui ils devoient
obéir, étoit leur captif et 1 inutile témoin de leurs violences toujours
impunies; le pouvoir, quiïs se disputoient, devenoit la récompense
ordinaire de l’ingratitude et du crime. Si l’un d’eux fut parvenu
à détruire, par le poison ou le fer, tous ses bienfaiteurs et ses
rivaux, ce succès .eût été le signal d’une rébellion manifeste contre