J ’indication exacte des substances qui ont servi à la construction d‘és
monumens. On a entrepris des voyages multipliés pour recueillir,
dans les déserts voisins de l’Egypte, dans le Saïd, dans l'intérieur
du Delta, sur les bords du Nil et des canaux, les plantes propres à
l’Egypte, et celles que l’industrie a naturalisées ; ce même travail
avoit aussi pour but d’augmenter par la suite les richesses agricoles
du territoire, et de procurer des matières nouvelles au commerce
et à l’industrie. On a donné à l’étude des animaux les soins les
plus assidus, en s’appliquant à vérifier les résultats déjà connus,
à rectifier les descriptions imparfaites, et à suppléer aux observations
que les naturalistes n’avoient point faites dans les voyages
précédens. L ’examen des substances naturelles de l’Egypte offroit
d’autant plus d’intérêt, qu’il a long-temps occupé les premiers législateurs
de ce pays; et les connoissances qui en résultent, répandent
quelquefois une lumière inattendue sur des points obscurs de leur
ancienne doctrine. Les planches qui représentent ces objets, sont
très-remarquables par la fidélité de limitation; elles ont un caractère
de vérité et de précision, qui témoigne à-la-fois les soins de
l’artiste et les nouveaux progrès de cette branche de l’art du dessin :
on n’avoit point encore fait de plus heureux efforts pour suppléer
à la présence de la nature.
A l’égard des monumens qui ont immortalisé l’Egypte, on
n’en avoit eu qu’une connoissance défectueuse avant l’expédition
Française, ou plutôt ils étoient entièrement ignorés : cet
ouvrage en offrira la description exacte. On a reconnu la position
géographique de chaque monument, et elle est indiquée dans
les cartes; on a levé ensuite des plans topographiques particuliers,
qui font connoître la disposition respective des édifices d’une
même ville, ou leur situation par rapport au Nil ou aux montagnes
voisines. On a multiplié les vues pittoresques de ces ruines magnifiques.
Les artistes à qui on les doit, étoient trop frappés de la
beauté du sujet et de la grandeur qui lui est propre, pour ne
pas exclure toute composition arbitraire; ils ne se sont donc attachés
qu’à la vérité de limitation, afin de transmettre fidèlement
{’impression que leur a causée le spectacle de l’Egypte : jamais
les ouvrages des hommes n’avoient offert au génie du dessin un
objet plus silbiime.
On a mesuré plusieurs fois, et avec le soin le plus attentif, les
dimensions des édifices et celles des parties principales ou accessoires
dont ils sont composés; tous ces monumens sont représentés
par des plans, des élévations, des coupes prises dans divers sens ;
et des vues perspectives. Les dessins et les mémoires qui contiennent
les résultats de ces mesures, ne laissent rien à desirer
pour l’étude de l’architecture Egyptienne, et l’on pourroit les
employer pour construire des édifices entièrement semblables à
ceux que l’on y a décrits. Remarquons ici que ce travail ne se
borne point à quelques ruines isolées, qui ont échappé à l’action
du temps, mais qu’il comprend les monumens principaux d’une
nation éclairée, à laquelle la plupart des autres doivent leurs institutions.
En effet, on n’observe point, dans l’Egypte méridionale,