
extrémités du monde. Il découvrir, pour affisi dire, 1 Océan Indien,
reconnut l’importance de la navigation et du commerce, et choisit
Alexandrie pour le centre des communications qu’il voul'ôit établir
entré les. peuples.
Après la mort de ce grand homme, 1 Égypte demeura soumise
aux Macédoniens. Elle reçut dans ses ports les plus riches productions
de l’Arabie et de l’Inde, étendit ses relations avec l’Afrique,
et entretint, par un commerce immense? I opulenct fastueuse 'de
ses rois. Les muses Grecques vinrent embellir la nouvelle capitale,
et les arts se montrèrent dans leur ancienne patrie : mais ce fut en
quelque sorte une science nouvelle; car il ne restoit plus quun
souveilir obscur de la doctrine de l’Égypte. On avoit conservé les
cérémonies, les sacrifices, et l’usage imparfait*de la langue sacrée:
maïs l’ignorance et des superstitions grossières avoient altéré le sens
de la philosophie Égyptienne; à peine en découvrait-on quelques
vestieés, oubliés dans le secret o } des temples. La serie, des monu
mens-de l’histoire et des sciences étoit pour jamais interrompue. |
5p | S f l ne pouvoit échapper aux -vues ambitieuses de Rome,
et lés derniers Lagides subirent le sort commun de tant dé rois.
Ce pays fut administré avec sagesse ; I agriculture, la navigation et
l’industrie çy firent d’heureux progrès. La fertilité du tërritferre, le
commerce de l’Inde, les restes d’une ancienne magnificence, les
relations avec l’Arabie et l’Éthiopie, tout contribuoit à i importance
deTette nouvelle province; et Alexaiïdrie'.fut, longtemps
regardée comme une seconde capitale de 1 Empire.
L ’architecture étoit, de- tous les arts de la Grèce, celui qui
convenoit le-mieux aux maftpes-du monde ; les Romains l’avoient
cultivée dans des vues d’utilité publique, et aussi pour immortaliser
leurs trioriiphes,,-ët multiplier, aux yeux d’çs nations, les témoignages
durables de la, puissance-q-ui les avoit soumis^es.^ Le spectacle
de l’Égypte éleva leurs idées, et les porta à entreprendre des
édifices plus vastes. Inspirés par ces antiqjies modèles, ils réunirent
la noblesse et fiétendue des plans à l’élégance qui distinguoit les
ouvrages Grecs, ’
L ’abolition du paganisme eut en Egypte une influence considérable;
ôn prohiba les,-sacrifices ; les temples furent abandonnés, ou
détruits. Le mélange des fables étrangères avoit presque effacé le
souvenir de la doctrine sacrée; il en restoit.encore quelques traces,
que l’autorité deS empereurs s’efforça d anéantir, avec tous les élé-
mens de f ancienne religion. Depuis que ce pays étoit devenu une
province Romaine, il avoit perdu une quantité prodigieuse de
monumens de sculpture; on avoit transporté en Europe des statues,
des pierres gravées, et des monolithes précieux, qui avoient appartenu
aux villes de Thèbes , de Memphis et d’Alexandrie. Rome et
Constan tinople virent élever les ob’clisques que les Pharaons avoient
autrefois consacrés aux dieux; ouvrages singulier^ et inimitables,
vraiment dignes d’orner les capitales du monde.
LÉgyptè, que les empereurs Gre®s nc^sirrent ncgouvemer ni
défendre, passa ensuite sous le joug des Musulmans. Déjà la domination
Romaine avoit succombé de toutes parts. Les causes morales