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PRÉFACE HISTORIQUE.
jusqu’à l’île d’EIéphantine : on résolut de se porter successivement
dans tous les lieux où les monumens sont situés, afin de recon-
noître d’abord les objets que l’on auroit à décrire, et detablir, au
moyen de cette première énumération, un ordre plus exact dans
les recherches. Après avoir atteint la limite qui sépare lEgypte
de la Nubie, au-dessus de la première cataracte, on suivit une
seconde fois le cours du Nil depuis Syène jusqu’au Kaire, et
chaque monument fut encore soumis à l’examen le plus attentif.
Les bâtimens avoient à peine touché le rivage, que l’on pàrcouroit
de toutes parts les enceintes où l’on pouvoit découvrir quelques
vestiges des anciens monumens. On levoit les plans topographiques
; on dessinoit les divers aspects du paysage ét plusieurs
vues pittoresques du même édifice;'on mesuroit les dimensions
de l’architecture et les détails innombrables des ornemens ; on imi-
toit fidèlement les tableaux peints ou sculptés, et les caractères
hiéroglyphiques dont ils sont couverts. En même temps, on remar-
quoit l’état actuel des ruines, les procédés de la construction, et
la nature des substances dont les monumens sont formés. On trans-
crivoit les inscriptions familières, historiques ou votives, qui rappellent
tant de noms illustres. D ’autres mesuroient la'vitesse du
fleuve, la quantité de l’exhaussement du sol, ou déterminoient
les situations géographiques par l’observation du ciel. On s’appli-
quoit aussi à l’examen physique de la contrée, et l’on formoit des
collections précieuses destinées à l’étude des animaux, des minéraux
et des plantes. On réunissoit tous lès élémens propres â faire
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connoître les richesses agricoles, l’industrie, les moeurs et la condition
politique des habitans.
Il étoit nécessaire de joindre à l’étude des propriétés physiques
du climat celle de l’influence qu’il exerce sur la vie et la santé de
1 homme; on fut, par la suite, redevable de ces recherches aux personnes
qui s’adonnoient par profession aux diverses branches de
lart de guérir. Le médecin en chef de l’armée d Orient en avoit
tracé le plan, et les a recueillies et publiées.. Ori doit au chirurgien
en chef de cette armée un ouvrage du même genre, qui
contient un grand nombre d’observations. Indépendamment des
titres littéraires que leur donne la publication, de ces—mémoires,
ils ont acquis, ainsi que leurs collègues , d’autres droits à la recon-
noissance publique; l’histoire de ces campagnes rappellera tous
les services qu’ils ont rendus , et les ressources ingénieuses et
hardies que leur talent leur suggéroit, soit qu’ils apportassent
la consolation et l’espoir sur le champ de bataille, au milieu des
plus terribles effets de la guerre, ou qu’ils opposassent le calme de
l’esprit au ravage de la contagion et à la terreur fatale dont elle
frappe la multitude.
Avant que l’on entreprît le voyage qu’on vient de rappeler, plusieurs
personnes, zélées pour les progrès des sciences, s’étoient
déjà rendues dans le Saïd ou le Fayoum ; et durant le long séjour
quelles y avoient fait, elles s’étoient appliquées à la description
exacte des monumens, et à des recherches importantes sur le
cours du fleuve, la nature physique du sol, l’agriculture, le