
qui. devoien t p ré c ip ite r cet em p ir e , .étorent alors deyqlopjpeës, et
quelques tribus d ’A ra b e s , à dem i c iv ilisé e s , p a rv in ren t s em p a re r
djss .pluS'Jxellgs p ro v in c e s de 1 O rient.
Les conqueres ràpi^esjdes premiers Mu'sulmafis ne doivent point
être-comparées aux entreprises militaires et politiques, de Rome.
Elles diffèrent aussi des in-vasions tumultueuses des nations septentrionales^
Eés Romains nç triomphèrent pá¡g: seulement par la puis-
saheésiffis arrrtesfils durent Une grande partie^de leurs succès à des
maximes. de gouvernement, qu’ils suivoienr tfvec. une admirable
cbns^née. Non -contens de .soumettre’les peuples^ ils leur donnaient
une police commune, et leur faîsoient en quelque sorte
publier Îéur origine, par le changement progressif de la religion,
des coutumés^dedarJangue et des lois, fcex barbares qui ravagèrent
l'Europe, abandonnant leur patrie glacée, polir des. climats plus
doux et dés villes opulentes, se succédèrent sans ’ordre et sans autre
dessein que de dépouiller les vaincus. Comme ils n avoient-point
encore d institutions régulières , ils ne conservèrent que quelques-
Uns de'leurs usages, et finirent par'âdcfpter le culte, feS-moeurs ét
le$%àrts, quïls avoient trouvés établis dans leur nouveau séjour.
Reç Arabes, au' contraire, avoiênt dgs habitudes et das opinions
plus fixes, restes confus et superstitieux defâncienne doctrine de
l’Orieni, Persuadés qu’ils connoisspient .tout ce 'qu i est vrai et
utile, ils repoiissàreiu dabiwd les usages et les ar|s des*peuples
conqu-is#^ahometÉi’asfetít eu ni le dessein de fofldéisnm empire,
ni le? vues politiques que plusieurs écrivains lui ont attribuées.
N ayant point prévu les conquêtes prodigieuses de ses successeurs,
il ne leur avoit laissé aucune forme ni aucun principe de gouvernement.
L ’objet de ses efforts étoit de commander à sa tribu, et
de 1 élever au-dessus des tribus rivales. Enhardi par ses premiers
succès, il entreprit d’enrichir les siens du pillage des villes voisines.
Il ne connoissoit point les nations policées, et les regardoit comme
livrées au polythéisme et à l’idolâtrie. Il rallia ses compatriotes’ en
leur rappelant des dogmes anciennement révérés, et passa ensuite
de l’enthousiasme à l’imposture. Son livre, qui contient quelques
préceptes utiles, et un bien plus grand nombre de pensées inintelligibles,
dépourvues de,sens et de liaison, servit toutefois de règle
à ses partisans, et leur donna un nom, un but et un intérêt
communs.
La domination Romaine n’étant plus soutenue par la vigueur et
la sagesse des conseils, par les vertus des soldats, la constance des
usages, de la politique et de la religion, toutes les provinces purent
etre facilement envahies par des hordes presque sauvages, qui, peu
de siècles auparavant, auraient été exterminées vers les limites de
1 Empire. Les Arabes, que l’on pourrait appeler les Scythes du
midi, vinrent aussi concourir à cet immense partage. Ces hommes
ignorans, mais aguerris, exercés aux fatigues, pauvres, et avides
de pillage, firent alors ce qu’eussent fait à leur place, et plus rapidement
encore, les Goths, les Lombards et les Gépides. Il ne leur
fut pas moins facile de pénétrer dans les autres pays d’Asie : car la
Perse, ébranlée par ses propres dissensions et les guerres étrangères,