2
nécessaire que chaque partie de cette collection fût examinée par íes auteurs réunis : il n’y a aucun des mémoires
et des dessins qui n’ait été présenté séparément à l’assemblée générale, et soumis à une délibération attentive.
L ’objet de cette discussion commune est de garantir l’exactitude des faits, de rejeter ou de modifier les ouvrages
erronés ou inexacts : elle donne à ceux qui sont admis une sorte d’autbenticité ; car on n’en permet La publication
qu’après qu’ils ont été approuvés au scrutin, à la majorité des suffrages : mais l’examen dont il s’agit ne
.porte point sur les opinions que íes auteurs des mémoires ont adoptées, ou sur les conséquences qu’ils ont déduites
de leurs recherches, et l’on ne seroit point fondé à conclure que ces opinions sont toujours partagées par l’assemblée
des coopérateurs, ou par la Commission qui a dirigé la publication de l’ouvrage.
On in'sérera dans la dernière partie de la Description de l’Egypte, ia liste de toutes les personnes qui auront
coopéré à cette collection. C ’est alors seulement que cette liste générale des auteurs pourra être composée avec
exactitude; elle remplacera les listes partielles qui auront été jointes à chaque livraison : elle contiendra aussi les
noms des coopérateurs dont la mort a interrompu les travaux, soit après le retour de l’armée d’Orient, soit pendant
la durée de l’expédition.
L ’exécution de cette grande entreprise a été favorisée par la protection constante du Gouvernement ; elle a
procuré des cncouragemens précieux aux.graveurs Français, en exigeant le concours assidu de plus de quatre-
vingts artistes; enfin elle a occasionné des progrès nouveaux dans cette branche de l’art du dessin. L a gravure
de la topographie et de l’histoire naturelle, et sur-tout celle de l’architecture, ont acquis un degré de perfection
remarquable ; et l’on trouvera dans cet ouvrage plusieurs modèles du travail le plus pur et le plus correct. En
s’exerçant à exprimer le grand caractère des monumens de l’Egypte, de jeunes artistes se sont formés et se distinguent
déjà par de rares talens. On a employé aussi de nouveaux procédés pour l’impression des planches coloriées;
on a perfectionné la fabrication des papiers-vélins, et il a fallu construire des presses d’une grandeur inusitée.
En effet, {’étendue des monumens Egyptiens, que l’on s’est astreint à représenter tous sur une même échelle,
«xigeoit, dans les papiers destinés à l’impression des planches, des dimensions extraordinaires. On a fait d’heureux
efforts pour développer cette branche de l’industrie Française, et les produits que l’on a obtenus égalent ou
surpassent ceux des manufactures étrangères. Mais de tous les résultats nouveaux auxquels cet ouvrage a donné
lieu, ou dont les arts n’avoient fait en France aucune application, le plus utile est celui que l’on doit au talent
inventif de M. Conté. La sérénité du ciel de l’Egypte ne pouvoit être bien exprimée que par des teintes très-
étendues et assujetties à une dégradation uniforme. Il falloit aussi, pour représenter les surfaces lisses et spacieuses
qui servent de fond aux bas-reliefs Egyptiens, employer des teintes égaies, qui, vues à peu de distance,.produisissent
le même effet que le lavis. On est parvenu à graver les ciels et les fonds, à l’aide d’une machine qui supplée à
un travail long et dispendieux; et la beauté de l’exécution surpasse tout ce qu’on pourroit attendre de l’artiste le
mieux èxercé. Ainsi l’usage de cet instrument, qui a été aussi d’un grand secours pour l’exécution des planches
d’architecture, a procuré à-la-fois des résultats plus parfaits, et une économie considérable dans les frais de gravure
et dans l’emploi du temps.
Indépendamment des cartes géographiques, qui sont toutes achevées et dont la publication est différée, l’atlas
de la Description de lEgypte contient plus de huit cents planches. On n’y a point représenté isolément des objets
peu considérables; mais, au contraire, on a réuni sur une même feuille le plus grand nombre possible de dessins.
Us y ont été distribués avec ordre et symétrie, et l’on est parvenu à donner un aspect régulier et uniforme à un
tout composé d’une multitude de parties, et auquel un grand nombre de personnes ont concouru.
Cette collection doit plutôt être considérée comme un ouvrage destiné à l’étude, que comme un ouvrage de
a v e r t i s s e m e n t .
luxe. Le genre Je beaute qui lui convenoit le plus, consistait dans une exécution précise et correcte. Cest, en effet
ïe caractère propre qu’on s’est attaché à fui donner; et l'on n’a rien omis de ce qui pouvoit contribuer à l'exactitude.
Le soin que Ion a pris de rassembler sans confusion des objets de même espèce, a diminué considérablement
les dépenses et le nombre des planches, et a permis de comprendre dans cet atlas plus de trois mille
dessins particuliers.
On a gravé environ cent planches dans le cours de chaque année. La plupart des ouvrages du même genre
qui ont été publiés jusqu’ic i, ont exigé un plus long intervalle de temps, quoiqu’on ne puisse nullement les
comparer à celui-ci pour l’étendue et pour le nombre des objets qui composent les planches. Ces grands résultats,
que l’on n’auroit point obtenus sans un concours de circonstances extraordinaires, sont dus principalement à
l’influence souveraine et protectrice qui favorise aujourd’hui les progrès des beaux-arts, et anime toutes les
branches du gouvernement Français.
D I V I S I O N d e L’O U V R A G E .
L a D e s c r i p t i o n d e l ’É g y p t e est composée de trois parties, que l’on a désignées par les noms suivans:
i. A n t i q u i t é s , 2.° É t a t M o d e r n e , 3.° H i s t o i r e n a t u r e l l e . Dans les deux premières, on a suivi l’ordre
des lieux, en allant du midi au nord, depuis l’île de Philæ jusqu’à la Méditerranée^et de l’est à l’ouest, depuis
Péluse jusqu’à Alexandrie. Dans l’Histoire naturelle, on a de même ordonné la minéralogie du midi au nord •
les autres divisions sont rangées par familles. Les Antiquités comprennent tous les monumens antérieurs à la conquête
de l’Égypte par les Arabes; tout ce qui est postérieur à cette époque compose l’État moderne.
Chacune de ces trois parties a plusieurs volumes de planches et de texte correspondans.
D E S P L A N C H E S .
Composition des Volumes.
L e premier volume des Antiquités comprend, indépendamment de l’île de Philæ, tout le pays situé entre la
dernière cataracte"et la ville de Thèbes; savoir, Syène , Éléphantine, Ombos et Selseleh, Elethyia, Edfoû, Esné,
Erment.- L e deuxième et le troisième volume sont formés des seules antiquités de Thèbes, et ils renferment tous
les papyrus, les peintures, et les autres objets trouvés dans les hypogées. Le quatrième et le cinquième volume contiennent
les monumens des lieux situés au-dessous de Thèbes; savoir, Denderah, Abydus, Antteopolis, Hermopolis
Magna, Antinoé, le Fayoum, les Pyramides, Memphis, les Grottes et le reste de Y Heptanomide, la basse Êgypte,
Héliopolis, Canope, Alexandrie, Taposiris. On y a joint les collections ^Hiéroglyphes, d’Inscriptions, de Médailles
de Vases, de Statues, et autres Antiques,
Le premier volume de Y Etat moderne comprend la haute et la moyenne Êgypte, le Kaire et la basse Êgypte;
enfin Y isthme de Soueys et les environs. Le second volume comprend Alexandrie, la Collection des Arts et Métiers
celle des Costumes et Portraits, celle des Vases, Meubles et Instrumens, enfin celle des Inscriptions, Monnaies et
Médailles. - ' A - ' v ■ ■ Ï - V ' ' W W
Les volumes d’Histoire naturelle sont composés des Mammifères, des Oiseaux, des Reptiles, des Poissons du Nil,
de la mer Rouge et de la Méditerranée 7 des Insectes d'Êgypte et de Syrie, des Mollusques, Vers et Thoophytes, des
Plantes ; enfin des Roches et Fossiles de l’Egypte et de la presqu’île du mont Sina'i.
Quant à Y Atlas géographique de l’Egypte et de la Syrie, il forme dans cet ouvrage une section distincte.