
Européenne, enfin de rendre la condition des habitans plus douce,
et de leur procurer tous les avantages d’une civilisation perfec-
tionnée.
On ne pouvoit atteindre à ce but, sans l’application continuelle
des sciences et des arts : c’est dans ce dèssein, que l’auguste Chef
de l’expédition Française résolut de fonder en Égypte une institution
destinée au progrès de toutes, les connoissances utiles. U
désigna, dans la capitale de la France, ceux qui devoient concourir
à ses vues, et consolida par les témoignages d’une bienveillance
protectrice cette alliance inaccoutumée de la littérature et des
armes. U confia le soin de former ce nouvel établissement, à deux
membres illustres de l’ancienne académie des sciences, qui avoient,
depuis long-temps, honoré et servi leur patrie par des découvertes
éclatantes, et dont les travaux et le génie ont beaucoup contribué
à donner à la nation Française une prééminence utile et glorieuse
dans les sciences géométriques et physiques.
L ’académie du Kaire se proposoit, comme celles de l’Europe,
de cultiver les sciences et les arts, de les perfectionner et d’en
rechercher toutes les applications utiles. On devoit s’attacher principalement
à distinguer les avantages propres à l’Egypte, et les
moyens de les obtenir; il étoit donc nécessaire d’observer, avec
beaucoup de soin, le pays qui alloit être soumis à une administration
nouvelle : tels furent les motifs qui portèrent à entreprendre
les recherches dont on publie aujourdhui les résultats.
L ’intérêt des beaux-arts et de la littérature exigeoit encore une
description fidèle'et complète des monumens qui ornënt, depuis
tant de siècles, les rivages du Nil, et font de ce pays le plus riche
musée de l’ùnivers. On a mesuré toutes les parties de ces édifices
avec une précision rigoureuse, et on à joint aux plans d'architecture
les plans topographiques des lieux où les villes anciennes
étoient situées ; on a représenté, dans des dessins particuliers-, les
sculptures religieuses, astronomiques ou historiques, qui décorent
ces monumens. Indépendamment des mémoires et des dessins
propres à faire connoître l’anciert état de l’Egypte, on à rassemblé
ceux qui doivent offrir Je tableau de son état actuel. On a levé un
grand nombre de cartes géographiques/qui représentent, d’une
manière exacte et détaillée, la situation des côtes et des ports, celle
des villes actuelles, des villes anciennes, des villages, des hameaux,
ou des autres points remarquables, et le cours du Nil, depuis la
cataracte de Syène jusqu’à la Méditerranée. Ce travail est fondé sur
des observations astronomiques. Enfin on s’est appliqué à l’examen
de toutes les productions naturelles, ou du moins à celui des faits
les plus importans ou les moins connus de la zoologie, de la botanique
et de la minéralogie.
Les résultats de ces différentes recherches sur l’histoire naturelle
et la géographie de l’Egypte, sur ses antiquités et son état
moderne, ont été réunis dans un seul ouvrage. Cette collection,
dont la munificence d’un grand Prince va faire jouir l’Europe, a
donc pour objet de donner une connoissance exacte et approfondie
de l’Egypte ; elfe présente les vrais élémens de l’étude