
 
        
         
		bearing  ¡i  similar  appellation,  or,  whut  is  more  probable,  irom  tlie  
 naturo  of  the  soil  on  which  it  was  erected  eonUiinhig  oxyde  oi"  iron.  
 Witliiti  this  Kassiibnh,  or  forfiiied  indosi i re—which  was  so  extensive  
 and  so  thicldy  set  with  buildings  as  to  deserve  the  name  oí  Mcdinah,  
 or  city,  which  Ibiui-1-khattíb  gives  it®—Mohammed  I.,  erectcd  the  
 palace,  called  Kasru-l-haynrd  (the  Palace  of,  or  in,  the  Alhamrá),  from  
 t h e  circumstance  of  its  Imving  been  built  within  its  precmcts,  not  
 f r om  the  surname  of  the  builder  (Ibnu-l-ahmar),  as  most  ^vriters  have  
 erroneously  asserted.f  
 As  Ibnu-l-ahmar  was  going  out  of  his  capital  to  chastise  the  
 rebellious  governors  of  Malaga,  Guadix,  and  Gomares,  he  fell  from  
 his  horse,  and  was  carried  senseless  to  his  palace,  wliere  he  died  in  
 tlic  night  of  the  29th  of  Jumada  the  second,  A.IT.  071  (A.Ü.  1272),  
 a t  the  age  of  eighty  lunar  or  Mohammedan  years,  and  after  a  prosperous  
 reign  of  forty-t^vo  years,  counting  from  his  rising  at  Aijoua.  
 Such  was  the  origin  of  the  kingdom  of  Granada,  which  withstood,  
 for  a  period  of  two  centuries  and  a  half,  the  hostile  attacks  of  its  
 Christian  neighbours,  and  which  fell  only  when  the  crowns  of  Castile  
 and  Arragon  ivere  united  on  the  same  head.  
 Mohammed  II.,  suvnamed  Abi'i  'Abdillah,  who  succeeded  his  
 f a t h e r  on  the  throne  of  Granada,  had  at  first  to  contend  mìlIi  his  
 revolted  walis.  Having  compelled  them  into  submission,  he  turned  
 his  arms  against  the  Christians,  and,  with  the  aid  of  his  African  
 neighbours,  attempted  to  re-establish  in  Spain  the  rule  of  Islam.  
 But  though  his  oily,  Abù  Yúsuf  Ibn  'Abdi-l-hakk,  King  of  Fez  and  
 I^Iorocco,  defeated  the  Castilians  near  Ezija,  and  slew  their  general,  
 Don  Ñuño  de  Lara,  in  1275;  though  Mohammed  himself  gained  
 a  signal  victory  over  the  son  of  the  King  of  Castile,  the  Infante  Don  
 Sancho,  who  died  on  the  field  of  bat t le;  and  though  h e  reduced  some  
 i m p o r t a n t  fortresses,—he  was  unable  to  retain  long  his  conquests.  
 A f t e r  some  slight  inroads,  the  King  of  Morocco,  having  retreated  
 before  the  combined  forces  of  Ar ragon  and  Castile, c ros sed  over  t o  his  
 African  dominions  ;  and  the  King  of  Gi'anada,  deserted  by  his  ally—  
 to  whom  he  had  conditionally  surrendered  the  ports  of  Tarifa  and  
 Algesiras—was  obliged  to  sne  for  peace.  This,  however,  was  short  
 in  its  duration.  Alfonso,  having  been  induced  by  Pope  Nicolas  to  
 recommence  hostilities  with  the  Moslems,  invested  Algesiras  iñ  1279,  
 b u t  he  was  compelled  to  raise  the  siege  owing  to  the  arrival  of  an  
 African  fleet  before  that  port.  To  avenge  the  affront,  Mohammed  
 invaded  and  ravaged  the  country  round  Cordova.  The  war  broke  
 out  again  in  1296,  when  Sancho  IV.,  now  King  of  Leon  and  Castile,  
 p e n e t r a t e d  far  into  the  Moslem  territory,  and  reduced  Quesada  
 Alcaudete  and  other  fortresses;  but  two  years  after,  Mohammed,  
 availing  himself  of  the  troubles  consequent  on  the  death  of  Sancho,  
 recovered  all  his  losses.  lie  also  gained  possession  of  Algesiras,  one  
 of  the  keys  of  the  strait,  wliieh  the  King  of  Morocco  restored  to  him  
 on  the  payment  of  a  large  sum  of  money.  
 Mohammed  was  not  behind  his  father  in  cultivating  the  arts  
 of  peace.  Being  himself  a  passionate  lover  of  literature,  which  he  
 cultivated  with  success,!  he  surrounded  himself  with  the  learned  
 of  every  countrj',  and  founded  a  college  where  the  most  ahstrase  
 sciences  were  publicly  taught.  He  continued  the  building  of  the  
 Alhambra,  which  his  father  had  left  unfinished;  repaired  the  
 fortifications  of  the  castle  of  Torres  Bermejas;  and  erected  other  
 useful  or  ornamental  M'orks  in  other  parts  of  his  dominions.  What  
 p a r t ,  however,  of  the  former  splendid  edifice  is  to  be  assigned  to  this  
 monarch,  and  which  to  his  father  and  successors,  the  Mohammedan  
 •  Ste llmH-l-klmmi) apuJ ClíW. Bib. lib. Hisp. Esc., Vol. li., p. 249.  
 t  Had eucl. been ll.o «»e, ll.c pitliice wo.il<i iinve been cnlloil AVir M-homrl or Kafnl yH-homrimah  
 I  lbnu-1-khat.fb l>a» pr«en'ed  exiroeu from some of hi, poem,.  
 soit  à  cause  du  château  contigu  qui  portait  ce  nom,  soit,  ce  qui  
 est  plus  probable,  à  cause  de  la  nature  du  sol  sur  lequel  elle  était  
 biitie,  qui  contient  de  1'oxide  de  fer.  Dans  cette  Kmsubcih  ou  
 enceinte  fortifiée—dont  1'  é t endue  était  assez  vaste  et  les  édifices  
 assez  nombreux  pour  lui  mériter  le  nom  de  Medinah,  ou  cité,  
 qu'  Ibn  Al-khattib  lui  donne*—Mohammed  1.,  éleva  le  palais  qui  
 fu t  appel é  Kasr4-hamra  (le  palais  de  1' Al -hamra) ,  à  cause  d'avoi r  été  
 bâti  dans  son  enceinte  et  non  pas,  comme  1'  ont  affirmé,  à  tort,  la  
 p l u p a r t  des  historiens,  en  souvenir  de  son  surnom  d ' Ibn  Al-ahmar.f  
 A u  moment  où  Ibn  Al-ahmar  sortait  de  sa  ca]3Ítale  pour  aller  
 c h â t i er  les  gouverneurs  rebelles  de  Malaga,  Guadix  et  Comares,  il  
 tomba  de  son  cheval,  et  fut  rappor t é  évanoui  à  son  palais,  dans  lequel  
 il  mourut  la  nuit  du  29  de  Djoumada,  seconde  de  )'  année  671  (A.D.  
 1272),  à  r  iîgc  de  quatre  vingt  ans,  style  Mahométan  ou  lunaire,  et  
 après  u n  régne  p rospèr e  de  quarante  deux  ans,  comptant  de  1'  époque  
 d e  sa  révolté  à  Arjona.  Telle  fut  1' or igine  du  royaume  de  Grenade  
 qui  soutint,  pendant  une  période  de  deux  siècles  et  demi ,  les  attaques  
 hostiles  de  ses  voisins  Chrétiens,  et  tomba  seulement  à  1'  époque  
 d e  l a  réunion,  sur  la m ême  tête,  des  couronnes  de  Castille  e t  d'Arragon.  
 Mohammed  IL,  surnommé  Abou  Abdallah,  qui  succéda  à  son  
 p è r e  sur  le  trône  de  Grenade,  eut  d'abord  à  lutter  contre  ses  wahs  
 rebelles.  Après  les  avoir  forcés  à  se  soumettre,  il  tourna  ses  armes  
 c o n t r e  les  Chrétiens,  et,  avec  l'aide  de  ses  voisins  d'Afrique,  tenta  
 d e  rétablir  en  Espagne  la  domination  de  l'Islamisme.  Mais  malgré  
 les  succès  de  son  aUié,  Abou  Yousouf  Ibn  Abdelhakk,  roi  de  Fez  et  
 d e  Maroc,  qui  défit  les  Castillans  près  d'Ezija  en  1275,  et  tua  leur  
 général.  Don  Ñuño  de  Lara;  malgré  la  victoire  signalée  qu'il  
 r e m p o r t a  lui-même  sur  le  fils  d u  roi  de  Castille,  l'Infant  Don  Sancho,  
 qui  mourut  sur  le  champ  de  bataille  ;  et  quoiqu'  il  eiit  réduit  quelques  
 forteresses,  impoi-tantes,—Mohammed  ne  put  conserver  long  temps  
 ses  conquêtes.  Après  quelques  légères  incursions,  le  roi  de  Maroc  
 s e  retira  devant  les  forces  combinées  d'Arragon  et  de  Castille,  et  
 regagna  ses  possessions  d'Afrique.  Le  roi  de  Grenade,  abandonné  
 alors  par  son  allié—auquel  il  avait  livré,  sous  conditions,  les  ports  
 de  Tai-ifa  et  d'Algesiras—fut  obligé  de  solliciter  la  paix.  Elle  fut  
 néanmoins  de  courte  durée.  Le  Pape  Nicolas  ayant  excité  
 Alphonse  à  recommencer  la  guerre  contre  les  Mahometans,  celuici  
 assiégea  Algesiras  en  1279,  mais,  l'ai-rivée  d'une  fiotte  Africaine  
 devant  ce  port,  le  for f a  bientôt  à  en  lever  le  siège.  Pour  venger  cet  
 aflront,  Mohamme d  envahit  et  ravagea  toute  la  contrée  aux  alentours  
 de  Cordoue.  La  guerre  éclata  de  nouveau  en  1296,  époque  à  
 laquelle  Sancho  IV.,  devenu  Roi  de  Castille  et  de  Léon,  pénétra  très  
 avant  sur  le  territoire  Musulman,  et  réduisit  Quesada,  Alcaudète  et  
 d ' a u t r e s  forteresses;  mais  deux  ans  après,  Mohammed,  profitant  
 des  troubles  qui  suivirent  la  mor t  de  Sancho,  recouvra  tout  ce  qu'  il  
 avait  perdu.  Il  rentra  aussi  en  pos-session  d'Algésh-as,  une  des  
 clefs  du  détroit,  que  le  Roi  de  Maroc,  lui  rendit  contre  une  forte  
 somme  d'argent.  
 Mohammed  ne  resta  pas  en  arrière  de  son  père  dans  la  culture  
 des  arts  de  la  paix.  Amateur  passionné  de  la  littérature  qu'  il  
 cultivait  lui-même  avec  succès,î  il  s'entoura  de  savants  de  tous  les  
 pays,  et  fonda  un  collège  où  les  sciences  les  plus  abstraites  furent  
 p u b l i q u e m e n t  enseignées.  Il  continua  la  construction  du  palais  de  
 r  Alhambra,  que  son  père  avait  laissé  inaclievé;  répara  les  fortifications  
 du  château  de  l'orres  Bermejas;  et  commanda  d'autres  travaux  
 d ' u t i l i t é  publ ique  ou  d'embellissement  dans  les  différentes  part ies  de  
 ses  états.  Cependant  les  écrivains  Mahométans  ne  nous  informent  
 pas  de  la  part  qu'il  eut  à  la  construction  de  ce  splendide  édifice,  
 •  Voy™ !b„  
 t  Si lei »voi  
 J  Ibn Al-kb  
 nriF Coiiri, nib. nlj. Hi.p. E«., T"m. H., p. 21fi.  
 ! p nini S e fi I 616 npp«l6 Katr-ÀI-hainri on Kahl /ll-linmri¡)¡¡ah.  
 :on>rn-4 do extíiilí de quclqiiei "lis He «es potroe».  
 writers  do  not  mfonn  us  ;  but  Ibnu-l-khattib,*  tlie  royal  historiographer  
 of  Granada,  says  that  " h e  added  considerably  to  the  building,  
 and  lavished  his  treasiu-es  upon  the  several  artists  he  employed  to  
 decorate  its  gilded  saloons."  
 Mohammed  died  on  Sunday,  the  eiglith  of  Sha'biin,  A.H.  701  
 (April  24th,  A.D.  1302),  at  tlie  age  of  sixty-eight,  having  reigned  
 t h i r t y  years  one  month  and  six  days.  
 Mohanmied  III.,  suniamed  also  Abu  'Abdillah,  his  son  and  
 successor,  is  considered  by  the  Mohannnedan  historians,  the  ablest  
 monarch  of  his  race.  Soon  after  his  accession  to  the  throne,  he  
 made  an  incm-sion  into  the  province  of  Cordovii,  and  took  the  
 castle  of  Al-mandliar.  Abii-l-luijaj,  the  governor  of  Guiulix,  having  
 revolted  against  him,  in  1303,  was  brought  a  prisoner  to  Granada,  
 and  beheaded  in  his  presence,  in  one  of  the  rooms  of  the  Alhambra.  
 I n  130G,  lie  took  Ccuta  from  the  Africans;  but  soon  after,  this  
 conquest,  together  with  the  fortress  of  Gibraltar,  fell  into  the  
 hands  of  the  Clu'istians.  Like  liis  predecessors  on  the  throne,  
 Mohammed  seems  to  have  made  some  addition  to  the  royal  palace.  
 H e  erected  hkewise  a  most  magnificent  mosque,  ivliich  is  thus  
 described  by  the  above  mentioned  historian  :—"  Among  the  commendable  
 actions  of  this  sovereign,  one  ivas  the  building  a  splendid  
 mosque  witliin  the  preciticts  of  the  Al-hamra.f  Tliis  he  ornamented  
 with  mosaic  work  and  exquisite  tracery,  i  of  the  most  beautiful  and  
 i n t r i c a t e  patterns,  intermixed  ^vith  silver  flowers  and  graceful  arches,  
 s u p p o r t e d  by  innumerable  pillars  of  the  finest  polished  marble.  
 Indeed,  what  with  the  solidity  of  the  structure,  which  the  sultan  
 i n s p e c t e d  in  person,  the  elegance  of  the  design,  and  the  beauty  
 of  the  proportions,  I  do  not  hesitate  to  say  that  the  building  has  
 not  its  like  in  this  country;  and  I  have  frequently  heard  our  
 best  architects  say,  that  they  had  never  seen  or  heard  of  a  building  
 which  can  be  compared  to  it.  But  what  rendered  the  act  still  
 more  meritorious  was  t)iat  the  expenses  attending  the  erection  
 of  this  magnificent  mosque  were  entirely  covered  by  the  produce  
 of  an  annual  tribute  ivhich  the  Christians  nearest  to  liis  frontier  
 paid  liim,  to  ensure  safety  from  his  sword.  He  moreover  endowed  
 it  with  the  rents  of  a  bagnio  opposite."  §  
 As  Mohammed  was  returning  from  one  of  his  campaigns,  he  
 learned  that  his  brother  Nasr  had  entered  into  a  conspiracy  to  
 detlu-one  him.  He  hastened  therefore  to  his  capital,  and  entered  
 t h e  Alhambra,  where  he  fortified  himself;  but  the  conspirators,  
 having  corrupted  his  guards,  penetrated  into  the  royal  apartments,  
 slew  his  wazir,  and  compelled  him  to  resign  the  throne.  Mohammed  
 obeyed  ;  and  after  making,  in  the  presence  of  several  witnesses;  
 a  solemn  act  of  renunciation,  retired  to  the  palace  of  Sid  (Kasi-u-ssid), 
   II  outside  of  Granada,  whence  he  proceeded  to  Almunecar.  
 T h i s  event  happened  on  the  last  day  of  Ramadhan,  A,11.  70S  
 (Ai)ril  11th,  A.D.  1309).  
 No  sooner  had  Nasr,  ^vho  took  the  surname  of  Abii-l-juyush  
 ( t h e  iather  of  the  army),  ascended  the  usurped  throne,  than  the  
 same  mob  ^vhich  had  raised  hini  to  power,  now  decreed  his  depo- 
 •  Mnrliinn, l/iHoria  OeiieTal Je EsfUna, Lib. xi?., cup. iv., says,  tliat  In 1270, Don Sonclio inracled  
 llio dominion! of llio King of Grniiado, wlioni he knew to be engnge.!, ol ilio time, in ilic building of bis pnlnce.  
 t  Tlio  origiiml  mys Majid M^am<\  wlicnco  llie  Spaniards  have made tlicir  Mrrqui/a  /lljoma,  
 thai is, a principal mosque, or one in wliicli llie service Is read every Friday,  Tliis mosque and Hie Ijuildings  
 sttached to ll were, al llio conijncst, made over lo llie monks of Ihe order of Si. Fmncis.  It <ras in verj- good  
 preservalion until the occuimtioii of Granada by llic Frencli troops, wlien it waj entirely dcitroyed,  
 I  Tlic word, wlikh  for wont  of (i more adequate  expression,  lias  been Iranslnlcd  by " Irneery," U  
 lariuii, \rliicli means any paltern of embroidery,  
 I  Tlie  above is  Iranskted  from Ibnu-l-kliactib's,  /I  lirith rfo«/al Benl N„tr (or,  " Tlie  
 novelty of  ilie age on llie His lory of the Nassetllc dynnsty"), a difTereiit work from his Ilisloiy of Gran ado,  
 exlracu from wliicb are lo be found in Casiri, Dib. Aral. ¡¡Up. Esc., Vol, ii,, p. 2'IC, el seij.  
 II  The ¡lalncc built by n prince of ibe Almolmdcs.  Sec poge 5.  
 pas  plus  de  celle  qu'  on  doit  attribuer  à  son  père  ou  à  ¡  
 s e u r s ;  mais  Ibn  Al-khattib,*  l'hi.storiographe  royal  de  Grenade,  nou.s  
 dit  "  qu'  il  agrandit  considérablement  1' édifice,  et  qu'il  prodigua  .ses  
 trésors  aux  tlivers  artistes  qu'il  employa."  
 Mohammed  mourut  le  Dimanche,  huit  de  Shábam,  dans  
 l ' a n n é e  701  do  l'Hégire  (le  21,  Avril,  A,I).  1302),  à  l'ûge  de  
 soixante  liuit  ans,  et  après  un  règne  de  trente  ans  un  moi.s  et  
 six  jours.  
 Mohammed  IIL,  surnommé  aussi  Abou  Abdallah,  son  fils  et  
 son  successeur,  est  regardé  par  les  liistoriens  Mahométans  comme  
 le  plus  habile  prince  de  sa  race.  Quelque  temps  après  son  avènement  
 au  trône,  il  fit  une  incursion  dans  la  province  de  Cordoue,  et  
 s ' e m p a r a  du  château  d'Almandhar.  Aboul-hadjadj,  gouverneur  de  
 Guadix,  s'étant  révolté  contre  lui,  en  1303,  fut  conduit  prisonnier  
 à  Grenade,  et  décapité  en  sa  présence,  dans  une  des  salles  de  1'  Alhambra. 
   En  130C,  il  enleva  Ceuta  aux  Africains;  mais  bientôt  
 après  cette  conquête,  elle  tomba,  ahisi  que  la  forteresse  de  Gibraltar,  
 a u  pouvoir  des  Chrétiens.  De  môme  que  ses  prédécesseurs,  Mohammed  
 parait  avoir  fait  quelques  additions  au  royal  palais,  li  
 construisit  aussi  une  mosquée  magnifique,  qui  est  ainsi  décrite  
 par  l'historien  cité  plus  haut :—"Au  nombre  des  actions  recommandables  
 de  ce  souverain,  on  doit  compter  la  construction  d'une  
 splendide  mosquée  dans  l'enceinte  de  l'Alhamra.f  II  l'orna  
 d ' o u v r a g e s  en  mosaïque  et  de  delicieuses  sculptures,î  dont  les  
 dessins  charmants  et  compliqués  sont  entremêlés  de  fleurs  en  
 argent,  et  supportés  par  de  gracieux  arceaux  de  marbre  du  plus  
 beau  poli.  Bien  certainement,  je  n  hesite  pas  à  dire,  f|ue  pour  
 la  solidité  de  la  structure,  que  le  sultan  surveilla  en  personne  ;  
 pour  r  élégance  du  dessin  et  la  beauté  des  proportions  ;  ce  bâtiment  
 n ' a  point  son  pareil  dans  la  contrée;  et  j'ai  souvent  ouï  dire  
 par  nos  meilleurs  arcliitectes,  qu'  ils  n'  avaient  jamai s  vu,  ni  entendu  
 parler,  d'aucun  édifice  qui  piit  lui  être  comparé.  Mais  ce  qui  
 r e n d  encore  cet  acte  plus  méritoire,  c'  est  que  les  dépenses  occasionnées  
 par  la  construction  de  cette  magnifique  mosquée  furent  
 entièrement  couvertes  par  le  produit  d'un  tribut  annuel  que  les  
 Chrétiens  voisins  de  la  frontière  payaient  à  Mohammed,  pour  se  
 garantir  de  son  épée.  Il  lui  donna  en  outre  pour  dotation,  les  
 revenus  d'un  bain  situé  en  face  de  la  mosquée."§  
 Au  moment  où  Mohammed  revenait  de  ses  expéditions,  il  
 apprit  que  son  frère  Nasr  était  entré  dans  une  conspiration  pour  
 le  détrôner.  Il  se  hâta  de  regagner  sa  capitale,  et  vint  s'enfermer  
 dans  r  Alhambra,  où  il  se  fortifia ;  mais  les  conspirateurs,  étant  
 parvenus  à  corrompre  ses  gardes,  pénétrèrent  dans  les  appartements  
 royaux,  tuèrent  son  vizir  et  le  forcèrent  à  résigner  le  trône.  Mohammed  
 obéit,  et,  après  avoir  souscrit,  en  présence  de  plusieurs  
 témoins,  un  acte  solennel  de  renonciation,  il  se  retira  au  palais  de  
 Sid  (Kasru-s-sid),  ||  en  dehors  de  Grenade,  et  se  rendit  de  là  à  
 Almûnecar.  Cet  événement  arriva  le  dernier  jour  de  Ramadhan,  
 A.H.  708  (le  I I ,  Avril,  1300).  
 Nasr,  qui  prit  le  surnom  d'Aboul-djouyoush  (le  pèr e  de  1'  armée),  
 n e  fut  pas  plutôt  monté  sur  le  trône  usui-pé,  que  la  même  populace  
 qui  l'avait  élevé  au  pouvoir,  décréta  sa  déposition.  Son  cousin,  
 •  Morinno llaloria  Genirat de Etpafm,  Lib. xiv., cap. iv,, mpporte, qu 'en 1279, Don Sanclio envahit  
 les posseuions du Roi de Grenade, qu' il uvoil occupi, il ce moment, ik la eon«lnict!on de son palais.  
 t  L'originai  dit  iri^id  Al-jami.  dont le»  Espagnols ont  fait  leur ¡.UvpUa  Aljama, c'est ù dire  
 une mosquée principale,  ou  une dan» loquelle  le sen-ice  se  lit  loua  les  Vendredis.  Cette no.quie  et 1«  
 bfllimorils qui en dipendaient furent oboiidoniiúi, lors de la conquCt«, aux moine» de l'ordre  de Su François.  
 Elle  iioil  encore bien  conser^'ie ï  l'ipoquc de l'occupalion de Grenade par  les troupes FrançaUes, qui la  
 t  Le mot Arabe est  lark'uh  qui signifie foule etpice de broderie.  Faute d'une eipreuion  itiuivalonte, 
  nous l'avons Iradidlpar  "sculplure,"  
 }  Le paisnge  ci.dessus  est  traduit  d'un  ouvrage  d'Ibn Al-kliatllb,  intilulé  Tarafal-atr f  latiik  
 Dmi  (" Nouvelles du temps a l'ipcqiie  de l'histoire des Nas.eris  •) ; ouvrage <ju'U ne faut pas  
 confondre avec son histoire de Grenade, dont on trouve des extraits dans Caairi, Bih. AraUIiip. £ic„Tom. ii.,  
 p. 21B, el suivantes.  
 Il Le puláis consiniit par ordre d'un des princes des .\Imobades.  Voyez page 5.