aura des imitateurs. Le nombre des dessins que M. S to k .e s m’a confiés,
est beaucoup plus considérable que celui que j ai employé, parce que
j’ai dû ne faire usage que de ceux qui représentaient des espèces bien
distinctes, et que je n’avais pas encore fait figurer.
Pendant les six ans qui se sont écoulés entre la lecture de mon Mémoire
et sa publication actuelle, l’histoire des Trilobites , à peine ébauchée
alors, a fait de grands progrès. Des extraits de mon travail, ont été
insérés dans différens recueils, et notamment dans les nouveaux Dictionnaires
d’histoire naturelle. M. W a h l e n b e r g a publié sur les animaux
de la même famille,' qui se trouvent dans les terrains de la
Suède, un Mémoire très-étendu qui en a fait connaître un grand nombre ;
et si ce Mémoire a dû diminuer beaucoup 1 intérêt que le mien pouvait
présenter, en le rendant pour, ainsi dire ancien, il m’a donné les
moyens de le perfectionner par des additions aussi nombreuses qu’importantes.
Pendant ce même intervalle, M. L a t r e i l l e , M. d e B i a i n v i l l e , et
M. A u d o u in , ont écrit sur les rapports zoologiques qu’on pouvait établir
entre les Trilobites et quelques autres familles d’animaux invertébrés. J ’ai
dû profiter, et j ’ai fait usage en effet, de tous ces travaux; mais j’ai tâché
néanmoins de distinguer, quand j ’ai cru que cela en valait la peine , ce
qui était dans mon premier travail, tel que je l’ai communiqué à l’Institut,
de ce que j’y ai ajouté depuis. J ’étais alors encore incertain sur la
formation à laquelle il fallait rapporter les terrains de Dudley, célèbres
depuis si long-temps par lesTrilobites qu’ils renferment, M. B u c k l a n d
a eu la bonté de m’envoyer sur l’époque de formation à laquelle il croit
que ces terrains appartiennent, des renseignemens qui ont levé les doutes
que j’avais sur ce sujet.
Mon Mémoire de i 8i 5s’est donc transformé en un travail très-étendu
sur les Trilobites; mais ce qui contribuera à donner beaucoup plus d’importance
, d’utilité, et par conséquent d’intérêt à ce travail, c est le bonheur
que j ’ai eu de pouvoir y joindre un ouvrage à peu près du même
genre, entrepris depuis long-temps par M. D e sm a r e s t s u r les Crustacés
fossiles, et dont il a publié un prodrome très-succinct dans la seconde
édition du Nouveau Dictionnaire d’histoire naturelle. Par cette
heureuse circonstance, nous avons l ’avantage d’offrir aux naturalistes,
tant zoologistes que géologues, non pas une simple monographie, mais
une histoire assez complète sous les deux points de vue de la zoologie
et de la géologie de tous les animaux fossiles de la classe des Crustacés.
On sent bief) que quels que soient les soins que nous avons pris,
quels que soient les secours nombreux et empressés que nous avons
reçus, il y aura encore, tant dans les Trilobites que parmi les Crustacés,
beaucoup d’espèces qui nous sont restées inconnues ; nous osons
espérer que les naturalistes, avertis par ce premier ouvrage, du genre de
nos recherches et instruits de ce qui nous manque, voudront bien contribuer
à rendre ces recherches plus fructueuses, et leur résultat plus
utile pour les sciences, en nous communiquant ce qu’il’è savent sur ce
sujet, et ce qu’ils verront que nous avons ignoré.
Notre intention n’est pas de faire une seconde édition de cet ouvrage,
mais de publier dans quelques années les nouvelles espèces et les nouveaux
renseignemens qui nous seront parvenus, et de faire profiter ainsi
les naturalistes des secours que nous attendons et que nous aurons
reçus d’eux.
Les figures ont été faites avec d’autant plus d’exactitude, qu elles sont dues
à deux personnes qui ne sont point étrangères à l’histoire naturelle , M. Me u n
ie r et M. L e s u e u r . Ce dernier a prouvé par les observations qu’il a publiées,
qu’il n’était pas moins bon zoologiste qu’habile dessinateur.