simultanément, nous ont servi à reproduire, autant qu’il a été possible
, les espèces auxquelles elles avaient appartenu.
Les collections qui nous ont fourni le plus de matériaux utiles,, et qui
nous ont été ouvertes avec une véritable libéralité, sont, après celle du
Muséum d’histoire naturelle,la plus complète de toutes, cellesde MM.D e
D r ê e , De F r a n c e , B r o n g n ia r t , G i l l e t - L a u m o n t , S a g e , F a u ja s - d e -
S a in t - F o n d , R e g l e y , L u c a s fils, etc. MM. L e a c h , F l e u r i a u d e B e l l e -
v u e , G r é v i l , d e R o is s y , etc., ont bien voulu aussi nous transmettre,
pour les étudier, quelques espèces rares que nous ne possédions pas
encore.
La plupart des dépouilles ou des empreintes de Crustacés que les collections
renferment étaient autrefois désignées par les noms variés de
Crustacites, Carcinites, Astacolithes, Gammarolithes, Astacopo-
dium, B a cillu s entomoliihus, Cancer lapideu s, Cancer petrefactus,
Pagurus la p id eu s, Chelonites, etc.; et par d’autres encore qui indiquaient
des rapports plus ou moins marqués avec différens ordres de
Crustacés.
La description de ces Crustacés présente plus de difficultés qu’on ne
le penserait d’abord. La plupart d’entre eux sont dans un tel état de
mutilation, ou tellement renfermés dans la roche, qu’on ne peut
apercevoir le plus souvent qu’une portion de la surface supérieure de
leur corps, ou de la carapace , tandis que la face inférieure, composée
des pièces assez nombreuses du plastron ou du sternum, donnant
attache à des pattes composées de plusieurs articulations, et présentant
aussi les parties extérieures de la bouche, se trouve, à cause des
nombreuses anfractuosités formées par ces diverses pièces , totalement
engagée dans les substances qui la renferment.
Les antennes et les pattes, d’ailleurs, sont le plus souvent brisées et
isolées du corps, ce qui est aisé à concevoir, si l’on se rappelle avec
quelle facilité ces dernières parties se détachent dans les crustacés vivans,
qui les perdent, soit en combattant les uns contré les autres, soit même
lorsqu’ils exécutent quelques mouvemens violens.
Dans nos recherchés, nous avons donc été forcés de renoncer à peu
près totalement aux caractères que pouvaient nous offrir les pattes et
les antennes , presque les seules parties qui en présentent aux zoologistes
dans leurs déterminations, et il nous était prescrit impérieusement
de nous en tenir aux données que procurait l’observation du test brut,
ou de la carapace.
Jusqu’à présent cette carapace n’avait fourni, pour les descriptions
des espèces vivantes , que des caractères secondaires, et celles de ses parties
qu’on se contentait de remarquer, se réduisaient aux bords antérieurs
et latéraux et au bord inter-orbitaire, pour en compter les dentelures
ouïes plis, et l’on décrivait aussi d’une manière très-succincte la
forme générale de ce test en indiquant simplement s’il était lisse, velu,
rugueux, épineux, tuberculeux , etc., ou en en faisant connaître les
couleurs. Tous ces caractères étaient insuffisans pour décrire les fossiles,
qui en général ont acquis la teinte de la pierre qui les contient, ou qui
en ont pris une particulière à la substance qui les a pénétrés, et dont les
diverses aspérités du test devaient être soigneusement distinguées . à
défaut de meilleurs renseignemens.
Examinant avec soin les carapaces d’un très-grand nombre de Crabes
de divers genres, que F a b r ic iu s et des entomologistes plus modernes
ont distingués, nous avons reconnu que le hasard ne présidait point à
la distribution des parties saillantesde ces carapaces, quelques formes irrégulières
ou bizarres qu’elles semblent affecter, et qu’au contraire, dans
tous les genres de Crustacés, la disposition de ces inégalités était constante
et soumise à quelques lois qui n’étaient jamais contrariées.
Réfléchissant d’ailleurs que les Crustacés ont leurs principaux organes
intérieurs situés immédiatement sous le test ou la carapace, nous avons
été conduits à rechercher s'il existait des rapports marqués entre la place
qu’occupent ces viscères et la distribution des inégalités extérieures du
test. Nous étions d’autant plus fondés à admettre ces rapports, qu’on sait
qu’à une certaine époque de l’année tous les Crustacés, après avoir perdu
leur vieille enveloppe solide, se trouvent revêtus d’une peau tendre qui
durcit à son tour, et se change, au bout de quelques jours, en une croûte
aussi résistante que celle qu’elle remplace ; et nous pouvions présumer
que dans les premiers momens la nouvelle peau se moulait, jusqu’à un
certain point, sur les organes intérieurs, et que son ossification était
ensuite influencée par les mouvemens propres à ces organes, ou par
le plus ou moins de développement de chacun d’eux.
Part ant de cette idée, nous avons fait en quelque sorte, sur une carapace
de Crustacé, l’application du système de M. le docteur G all sur