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 de cette ville sont indiqués, sur la carte géologique de M. Maclure, comme  
 formés  de  terrains  de  transition. M. Hosack dit  qu'il  a  été  trouvé  au  
 milieu d’un  rocher  ardoisé, c’est-à-dire,  dans  un  schiste  probablement  
 analogue à celui  des  environs  d’Angers,  qui  renferme  les Ogygies ,  et  
 ce Trilobite  se  rapproche un  peu  de ce genre par la grosseur des  tubercules  
 qui  recouvrent les yeux ou en tiennent la  place. 
 Un  autre  individu de la même espèce, mais très-différent de celui de  
 M. Hosack., par  sa taille beaucoup plus petite, changé  en  jaspe  rouge,  
 vient aussi des États-Unis d’Amérique, mais sans désignation de lieu. 
 Une  espèce  bien  distincte  de celle-ci, et  semblable en tout au  Câly-  
 mène deBlumenbach,m’a été envoyée par M. Correa de S erra, comme  
 ayant été trouvée sur les bords  du Miami près de Lébanon,  dans la province  
 d’Ohio. Je   n’ai pas  des  rènseignemens  aussi  précis  sur la  nature  
 du sol de cette province que sur celle des environs d’Albany. M. Macltji\e  
 la  désigne  comme.faisant partie  du terrain  secondaire j mais comme je  
 l’ai  fait voir  ailleurs,  on  comprenait,  sous ce nom trop général et bien  
 vague, des terrains de formation très-différentes. J ’ai la preuve que dans  
 le vaste  territoire désigné sous ce nom dans les États-Unis d’Amérique,  
 à l’ouest  des Alleghanys, il  y   a  des terrains  d’époques  très-différentes  ;  
 je ne puis en  développer  ici les  preuves, je me  contenterai  de les faire  
 pressentir  en rapportant les faits suivans : 
 On trouve, au sud du  lac Ontario,un  calcaire compacte noirâtre,un  
 peu sublamellaire ,  formant de  vastes  couches,  renfermant  des  ortho-  
 cératites,  et rempli  d’entroques. 
 M. Defrance possède un fragment de Trilobite engagé dans un  silex  
 altéré  et mêlé d’entroques,  qui vient  des bords de la  Genessée. 
 Un schiste argileux trappoïde, se montre  près  du  canal  de Niagara.  
 Une térébratule noire, assez  semblable à  celles qu’on trouve-dansles terrains  
 anciens,  a été ramassée par M. Michaud sur  les bords du  lac Érié. 
 Enfin,  encore  plus  au  sud-ouest  dans  le pays de Cayuga  ,  on  voit  
 des grès remplis de grosses  térébratules striées,  assez semblables  à  celles  
 des terrains de transition, et entièrement différentes des térébratules des  
 calcaires du  Jura. 
 On remarquera,  en jetant les yeux sur la carte, que tous ces lieux sont  
 à  peu près placés sur une même ligne  se  dirigeant du nord-est au  sudouest, 
   comme  la  plupart  des montagnes  des États-Unis,  et parallèle  
 par  conséquent à la direction générale desdifférens  terrains  ou  formations  
 de ee pays.  . 
 Enfin  j’ai  reçu tout nouvellement (18 21), de M. Silliman, des roches  
 de  transition  de  l’Amérique  septentrionale  qui  renferment  des  Tri-  
 lobites  évidemment  différens  de  tous les précédons,  mais  qiui  ne  sont  
 pas  assez entiers pour qu’on puisse  en  déterminer l’espèce. 
 L ’un  de  ces Trilobites,  dont les divers  fragmens indiquent un  Caly-  
 mène  ou  un  Asaphe  qui  paraît  avoir  quelques  ressemblances  avec  
 l’Asaphe  caudigère,  est  dans  un calcaire noir,  sublaméllaire,  bitumineux, 
  mais non fétide, qui montre en outrg quelques petites térébratules  
 semblables  à  celles  qui accompagnent les Calymènes à Dudley. Ce  calcaire  
 vient de Glenn’s falls,  sur la rivière d’Hudson,  à  cinquante-quatre  
 milles au-dessous  d’Albany ;  il est pétri  de débris  de ces Trilobites. 
 L ’autre  roche  offre  l’empreinte  d’un  petit Trilobite qui  appartient  
 très-probablement au genre Ogygie, qui ressemble même, mais  en petit,  
 a l’Ogygie de Guettard,  car il n’a guère que quinze millimétrés de long ;  
 c’est  un  phyllade  ardoisé  noir,  renfermant  quelques  paillettes  de  
 mica et ne faisant aucune effervescence avec les acides. Cette roche vient  
 des  environs  de Schenectady  sur  le Mohawk,  état  de New-York. 
 N’est-il pas assez remarquable  que jusque dans l ’Amérique ,  les Trilobites  
 voisins  des  Asaphes  et  des  Calymènes,  se  trouvent dans les  
 roches  calcaires,  et que ceux qui appartiennent au genre  des Ogygies se  
 trouvent dans  les schistes argileux non calcaires, comme nous le voyons  
 assez  généralement en Europe. 
 Ces  citations,  tirées  uniquement  des échantillons que je possède  et  
 que  j’ai  réunis  sous  ce point  de vue général, suffisent  pour indiquer,  
 i °  qu’il y  a dans cette vaste  étendue de terrains, si vaguement  nommés  
 secondaires,  une bande d’un terrain particulier d’une époque de  formation  
 voisine de celle de transition ;  2S que ce  terrain paraît  avoir  quelque  
 analogie  avec  ceux  du Cotentin  en  France,  et du Worcestershire  
 en Angleterre,  tant  par la nature de ses roches que par célle  des  corps  
 organisés fossiles qu’elles renferment. Or., c’est précisément de cette bande  
 que viennent le Trilobite  des bords du Miami, envoyé par M. Correa,  
 et celui des rives de la Génessée, que possède M. de France.Ces Trdobites  
 ont la plus grande ressemblance avec le Galymène de Blumenbach qu’on