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 CRUSTACÉS  FOSSILES. 
 Par  Anselme-G aëtan  D E SM A R E S T . 
 D epuis quelques  années seulement  l ’étude des  corps  organisés  fossiles  
 prenant une marche  nouvelle  , sp dirige vers un but  utile,  et voit  disparaître  
 toute  la  sécheresse,  toute  la  stérilité  que jusqu’alors on  lui  avait  
 reprochée avec  fondement. 
 Dans  le  cours du dernier siècle,  on s’était contenté en effet  de  reconnaître  
 que les  couches de  la  terre qui paraissaient les  dernières formées,  
 et  que  pour  cette raison  on  nommait  secondaires  ou  tertia ires, renfermaient  
 dans leur sein une énorme quantité de débris ou d’empreintes  
 de corps  organisés, qu’on a  qualifiés à j uste  titre de m édailles de  la nature. 
  Un petit nombre de  savans (i), méditant  sur quelques-uns  de  ces  
 vestiges, essayèrent, à l’aide  de ce trop faible secours, de détailler la chronologie  
 du globe,  et d’expliquer d’une  manière  tranchée la  succession  
 des  cataclysmes qu’il ».éprouvés. 
 Ges savans  écrivaient à  l’époque où l’on commençait seulement  à s’apercevoir  
 que les parties des continensqui sont maintenant  à sec, avaient  
 dûêtre submergées autrefois; et ce qu’ils se proposaient surtout de prouver, 
   c’était que les  différens corps que l’on rencontrait dans le sein de la  
 terre  avaient  une  analogie  quelconque  avec  les  productions  de  nos  
 mers;  aussi  se bornaient-ils  à  publier  des  descriptions  et  des  figures  
 q u i,  tout imparfaites qu’elles  étaient,  désignaient cependant des  corps  
 marins. 
 (l) KmaiERj  Scheuchzer,  eic.