
 
        
         
		yeux des crustacés; mais  ce qui rend  cette observation difficile contribue  
 précisément à  appuyer cette analogie; car il est rare que ce que nous assimilons  
 à  la  cornée soit  aussi  bien conservé que le  reste du test. Presque  
 toujours cette partie, qui était plus saillante et plus mince, est usée, et on  
 n’en voit avec peine que quelques lambeaux. Je  ne suis pas le seul qui ait  
 remarqué la structure réticulaire de ces tubercules et qui les ait comparés  
 aux yeux sessiles des insectes ; M a r t in   B r ü n n ic h   avait déjà fait un  semblable  
 rapprochement. Les figures faites par M. L a u r il l a r d  , au Muséum  
 britannique,  et la figure 3 de la planche II du Mémoire de M. W a h l e n -  
 b e r g ,   indiquent la  structure des yeux qu’on nomme  à réseau. Nous  reviendrons  
 plus loin  sur  ce  sujet. Enfin, il y a  sur le  front  six tubercules  
 disposés  sur  deux  lignes  longitudinales.  Ces particularités  rendent le  
 bouclier desCalymènes très-reconnaissable et peuvent même servir aussi  
 pour  caractériser ce genre. 
 Ce que je nomme Y abdomen,  sans assurer  cependant que cette partie  
 en  ait  rempli  les  fonctions,  est  divisé  transversalement  par  un  grand  
 nombre  d’articulations  très-distinctes ;  celles qui m’ont semblé lui  appartenir  
 plus  particulièrement  sont  au  nombre  de  quatorze  au  plus,  
 •douze  au moins;  ce.même  abdomen  est divisé  longitudinalement  en  
 trois parties par  deux sillons  profonds ; les  côtes,  ou  arcs  costaux  des  
 lobes latéraux  ou flancs,  sont  aplaties de devant en arrière  et semblë^t  
 se  terminer  en lames,  comme le fait voir là fig.  2 , A et D  delà pl. I. 
 Enfin,  dans  la  troisième  partie du  corps,  que  nous  appelons postabdomen, 
  et que presque tous les naturalistes ont nommée improprement  
 queue,  le lobe ou région moyenne est articulé comme l’épine de l’abdomen  
 ; mais  les  arcs  costaux des  lobes  latéraux  semblent  avoir  soutenu  
 une membrane  ou peau coriace. Ces arcs sont bif urqués vers leur extrémité, 
  et cette disposition est encore un caractère qui appartient sans  exception  
 aux espèces de ce genre. 
 Le test des Calymènes est tuberculé ou chagriné plus ou moins  fortement. 
 Les  espèces  que  je  peux  rapporter à  ce  genre  sont  au  nombre,  de  
 quatre. 
 1 .  CALYMÈNE  DE  BLUMENBACH. 
 (  Pl.  I ,   fig.  1 ,   A ,  B ,   C ,  D.  ) 
 C A L Y M E N E   B L U M E N B A C R I I   (1). 
 Clrpeo rotundato,  tuberculis  sex  distinctis  in fro n te ;  oculis in  genis eminentis-  
 sim is;  corpore tuberculato. 
 C’est  dans cette  espèce que le chaperon ou  lèvre  supérieure présente  
 un sillon parallèle à  ses bords ;  cette lèvre  est droite. Les joues  sont peu  
 saillantes. Il y  a  six tubercules arrondis sur le front, et quatorze articulations  
 au dos;  la  queue est petite ; le  test est couvert de petits  tubercules  
 arrondis d’inégale grosseur. Tels sont ses caractères spécifiques distinctifs. 
 On  l’a  trouvée  principalement  à  Dudley,  dans  le Worcestershire.  
 C’est l’espèce  et le lieu le plus anciennement  connus; mais je crois  pouvoir  
 y  rapporter,  et avec de grandes probabilités, les Trilobites observés  
 dans les lieux suivans  : 
 i °   Un  individu  parfaitement  conservé,  qui  m’a  été  envoyé  par  
 M. C o r r e a  d e   S e r r a ,  et qui  a   été trouvé, d’après ce savant, près de Le-  
 banon,  dans la  province  de l’Ohio, aux Etats-Unis d’Amérique. 
 20  Un abdomen et une queue adhérens sur un silex  pyromaque ,  accompagné  
 de silex terreux qui renferme aussi des entroques et des valves  
 de  térébrâtules  absolument  semblables  aux  mêmes  corps  qui  accompagnent  
 les Trilobites de Dudley.  Il fait partie de la collection de M.  d e   
 F r a n c e   et  vient du canton de Genessée ,  dans l’état de New-York. 
 B r ü n n ic h   dit  qu’on  en  trouve  dans  le  calcaire  de  Bennesl,  où  on  
 exploite de la  pierre à chaux pour castine. 
 ( 1 )   Fossile  de Dudley,  L it tle to n ,   Transactions  p h ilo so p h .,  année  1 7 5o ,   tab.  4 6   et  4 8 .—  
 Trilobite, K norb, T. IV ,  Suppl, pl.  9 ,  f.  fig.  1  à   5. — Entomostracites tubercu ia lu s ,   Wahl. ,  
 n °6 .—Trilo bites p a ra d o xu s ? S chlot. , Petrefactenkunde,  18 2 0 , p.  38,11* 2 . — Le gissement  
 dans  le  schiste  argileux  ne  convient  pas  à   l ’espèce que   je   décris  i c i ,   et M.  Schlotheim.  ne  
 cite  qu*avec  doute  la  figure  de  Blumenbach.