leur position présumée, la plus grande analogie aveelespsammites schistoïdes
du Hartz. C’est dans ces schistes que MM. B ig o t de Morogues et
d e T r is t a n ont découvert l’animal de la famille des Trilobites auquel j’ai
donné le nom de Calymène de Tristan. Il serait possible, d’après quelques
traces de végétaux que j’y ai aperçus, qu’ils renfermassent aussi
d’autres débris de corps organisés.
Enfin, ce même Trilobite se trouve à Breuville, entre Briquebec et
Cherbourg, et dans plusieurs autres parties du Cotentin, au milieu des
roches schistoïdes qui alternent avec les granités, comme M. P r é v o s t
vient de l’observer dernièrement ; des fragmens de cet animal sont engagés
en grand nombre dans un phyllade pailleté de ces contrées, très-différent
par son aspect des ardoises d’Angers. Or, j’ai fait voir dans un autre
mémoire (i), que la plus grande partie du Cotentin appartenait à la classe
des terrains de transition.
Deux autres roches à texture compacte, alternent dans les terrains
primordiaux aveclesroches à texture cristalline, ce sont : i° celles que j’ai
désignées sous les noms de cornéenne trapp etde cornéenne lydienne,
et que j ’ai cherché à distinguer dans ma Minéralogie par des caractères
aussi précis qu’il est possible d’en trouver ; 20 le calcaire dit de transition.
La Norwège offre de nombreux exemples de cette alternation remarquable,
reconnue d’une manière évidente par MM. D e bu ch et H a u s s -
mann. C’est dans des échantillons de cornéenne trapp et de psammite
sehistoïde d’Eger en Norwège, qu’est renfermé l’asaphe de Debuch.
Ce célèbre géologue indique lui-même les Trilobites comme appartenant
au calcaire de transition de Norwège, et s’y trouvant en société
avec les orthocératites et les autres pétrifications qui lui sont propres ;
mais il ne désigne pas l’espèce qu’il y a reconnue, et renvoie d’une manière
vague aux dissertations que S t ro m et B r ü n n ic h ont publiées. Or,
les échantillons d’Eger, que j’ai entre les mains, et qui présentent l’A -
saphe de Debuch, nesont point calcaires ainsi que je viens de le dire, tandis
que le Trilobite que B r ü n n ic h décrit sous le*hom de Trilobus dilatatus
comme venant d’Eger, a été trouvé dansun calcairenoir, tant dans ce lieu,
que près de Skemfiord, aux environs de Fossum. Mais, i° la figure de
L in n é que B r Ün n ich cite, quoique très-médiocre , peut convenir assez
(1) Journal des mines, février i 8i 4,n ° 306.
bien à l’Agnoste dont il est question, et ne présente, comme la nôtre, que
la partie postérieure du corps ; 20 on sait que les cornéennes trapps et les
psammites schistoïdes sont également des roches de transition qui alternent
fréquemment avec le calcaire, et qui peuvent par conséquent contenir
les. mêmes pétrifications que lui.
M. W ahlenberg nous a »fort bien fait connaître les terrains de la
Suède qui renferment différentes espèces de Trilobites ; on voit que ce
sont toujours des terrains de transition très-caractérisés, mais composés
de roches qui présentent quelques différences dans leur nature, leur position
et les espèces de Trilobites qu’elles renferment.
Ces terrains sont, d’après M. W a h l e n b e r g , en allant des plus inférieurs
aux supérieurs.
i° Des couches de schiste alumineux mêlé de calcaire fétide, qui renferment
principalement les Trilobites aveugles qu’on ne trouve jamais
hors de ce banc, et qui n’y sont réunis avec aucune autre pétrification,
qu’une fort petite ammonite.
2° Un dépôt calcaire très-puissant, dans lequel on rencontre les plus
grandes pétrifications, notamment des orthocératites et des Trilobites
énormes en proportion des autres.
3° Une troisième couche qui est composée d’un schiste argileux essentiellement
different du schiste alumineux, qui ne renferme ni calcaire
fetide, ni aucune sorte de calcaire, et dans lequel onne distingue
plus aucun Trilobite.
C est principalement dans le schiste alumineux de l’ile d’Oèland et
vers sa partie méridionale, qu’on a trouvé le plus de Trilobites,
C’est ensuite dans les hautes montagnes de la Westrogothie, qui
bordent le lac Wester, à l’orient et notamment vers la partie méridionale
du mont Kinnekulle , que se trouvent encore de très-grands Trilobites,
associes avec des orthocératites et les échinitesque M. W a h l e n b e r g
a nommées échinosphérites.
Les mêmes schistes alumineux d’Olstorp, dans la paroisse de Dumbo,
renferment les Trilobites aveugles.
Enfin la Scanie présente, dans sa partie méridionale et orientale, un
terrain.de transition remarquable par la couleur noire de ses roches. Le
schiste alumineux des environs d’Andrarum, contient une quantité
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