
mammalogiques de Jacquemont, et de citer meme textuellement tous les passages
qui ont quelque importance.
Le travail que j ’entreprends, sera d’ailleurs loin d’avoir pour sujet absolument
spécial et exclusif les collections et les notes de Jacquemont. Aux faits
et aux considérations que celles-ci pourront me fournir sur divers groupes
mammalogiques, j ’ajouterai toutes les notions, puisées à d autres sources,
qui me paraîtront propres à éclaircir l’histoire de ces memes groupes, au moins
en ce qui concerne la Zoologie indienne. Cette marche est celle que j ai déjà,
suivie dans quelques autres ouvrages analogues à celui-ci, notamment dans un
travail auquel j ’aurai quelquefois à renvoyer le lecteur,'parce qu il a pour objet,
comme celui-ci, les Mammifères de l’Inde : la partie mammalogique du Voyage
de M. Bélanger (i).
P R EM IÈ R E S E C T IO N (2).
SINGES.
La grande famille des Singes est surtout représentée, dans les contrées qu’a
parcourues Jacquemont, par les deux genres Semnopithèqué et Macaque. Les
nombreuses espèces de ces deux groupes sont en effet aussi abondamment répandues
dans l’Inde continentale que dans les archipels indiens ; et il n’est pas
douteux que Jacquemont ait dû en rencontrer et en observer plusieurs. Néanmoins,
ni ses collections, ni ses notes manuscrites, ni son journal, ne renferment
rien qui se rapporte au genre Macaque, soit que Jacquemont ait cru pouvoir
se confier à ses souvenirs, soit qu’il n’ait vu que des espèces communes, et
qu’il en ait jugé l’étude peu utile.
On doit, au contraire, à Jacquemont, quelques observations sur des Sem-
nopithèques, et de plus, de courtes remarques sur un Gibbon qu’il a vu
à Calcutta, dans la ménagerie du Gouverneur général de l’Inde anglaise, lord
William Bentinck.
(1) Ce travail, dont là ;d a te a souvent été fort inexactement citée’ , a été pu b lié, à pa rt, à la fin de i 83o , e t/d an s
l’ouvrage de M. Bélanger, en février et mars i 8 3 i. Voyez le Bulletin des sciences naturelles» n° d’août i 83o , où se
trouve une analyse, publiée à l’avance, de la première partie de mon travail. Dans le même recueil, n° de septétnbre
i 83i,o n r e n d compte de plusieurs livraisons de la partie zoologique.
(2) Cette première section a été présentée, et lue en partie ù l'A cadémie des sciences dans la séance du 10 octobre.
Voyez les Comptes rendus hebdomadaires pour le second semestre de 184a, t. X V j p. 7 i6 .;‘
Je consacrerai donc ici un article au genre Semnopithèque, un autre au
genre Gibbon, mettant à profit, pour compléter leur histoire, selon le plan
de ce travail, tous les matériaux et tous les documents que je possède, à
quelque source qu’ils soient empruntés. Je le ferai ici d’autant plus volontiers
que je suis en mesure, non-seulement de compléter ou de rectifier sur plusieurs
points l’bistoire des espèces déjà connues, mais aussi d'enrichir chacun
de ces genres d’uné espèce nouvelle!
G e n r e GIBBON. HYLOBÀTES.
A l’époque, peu éloignée encore, où j’ai publié une Monographie des Singes
de l’Inde, jé nè connaissais avec certitude, et de manière à pouvoir les dé-
termiiier rigoureusement, que cinq espèces de Gibbons. J’en connais aujourd'hui
jusqu’à dix, dont une inédite, et j ’ai des motifs pour croire à l’existence
de deux autres encore. Cet accroissement considérable dans le nombre des
espèces d’un genre aussi remarquable, et la nécessité de rectifier à quelques
égards la synonymie des Gibbons anciennement connus, me déterminent à placer
ici le Synopsis du genre tout entier. Ce Synopsis sera ensuite complété
par la description de l’espècè nouvelle et par la citation de quelques remarques
de Jacquemont.
i l S y n o p s i s d e s e s p è c e s d u g e n r e GIBBON.
Dans ce Synopsis, je donnerai pour chaque espèce sa caractéristique aussi
précise qu’il me sera possible^ l’indication de sa patrie, et quelques remarques
sur ses principales variations, soit normales, soit anormales. J’ajouterai toutes
les fois qu’il sera nécessaire, c’est-à-dire, toutes les fois qu’il se sera présenté des
difficultés un peu graves, la, synonymie des espèces telle quelle paraît devoir
être établie dans l’état présent de là science, êm
Esp. i . L e Gibbon cendré. Hylobates leuciscus-, Kuhl.
S yn o n ym ie . Aux synonymes que l’on trouve partout cités, il faut ajouter : Pithecus cinereus,
L a t r e îl l e , Hist. dès Singes. .
Caractéristique ( i ). Pelage uniformément cendré, avec le dessus de la tête gris fonce , et
le tour du visage gris clair.
Habitat. Les îles de la Sonde, spécialement Java. Les Moluques
(i) Les caractéristiques que je donne, à l’exception de celles des espèces dont le nom est précédé d’un astérisque,
ont été faites avec soin d’après nature, et non compiléescomme celles que l’on trouve dans tant d’ouvrages. En les don