
8 décimètres et demi. Cette différence, si elle était la seule * serait absolument insignifiante,
la taille dans une espèce, quoique beaucoup plus fixe qu’on ne le pense généralement (i),
étant susceptible de quelques variations en plus ou en moins. Aussi n est-il pas douteux
qu’on ne puisse trouver des individus de l’une et de l’autre espèce, chez lesquels la on-
gueur totale soit la même.'Mais sur la longueur totale ,1 presque la même chez le F. caligata
que chez le F chaus, la queue compte chez le premier pour une portion beaucoup
plus grande du total, la distance du museau à l’anus étant au contraire moindre
dans la même raison. La queue a près de deux décimètres et demi de long, la distance du
museau à l’anus ne dépassant pas six décimètres (2).
Le tableau suivant mettra en évidence les différences de proportions qui existent entre
les deux espèces :
F. CHAUS. F. CALIGATA.
mètres. mètres.
bo t d eau à l’or’ * ne dî la quei
■T^n a*>la qnrnn * ' t ,
Rapport de la longueur de la queue à la distance du bout du museau à l’ori- ..... :: ï : u ;
Rapport de la longueur de la queue à la longueur totale.................. . ............
J’ajoute au tableau des dimensions et des proportions généralés, celui des dimensions
du crâne, prises comparativement chez le F. caligata (3), et dans les deüx especes que
divers auteurs ont confondues avec lui, le F. chaus (4) et le F. cafra: <
F . CHAHS. F. CALIGATA. F. CAFRA.-
mètres. mètres.
0 085
0090
0052
0 049 0 089
0031
Le tableau qui précède, suffit pour montrer qu’il y a entre le crâne du Chaus et celui du
(1) C’est ce que j ’ai établi dans mon Mémoire sur les Variations de la taille dans le règne animal. Ce travail fait partie du
Recueil desMém.dè l'Àcad. des s t ., Savants étrangers, tom. III. On peut consulter aussi mon Histoire générale des anomalies,
tom. I ,p . 2o4 et suiv. . ,
(a) Selon M. Temminck, on verrait des individus beaucoup plus grands : mais il faut se rappeler que M. Temmmck r p-
porte à la même espèce, et le vrai F. caligata, et le F. Chaus dé mon père, et Je F. cafra. Il ajoute du reste (P -* a4) ,
que les individus de taille moyenne ont a pieds 6 pouces de longueur totale (au lieu de a pieds 8 à 9 pouces , tàille du
Chaus), sur lesquels la queue prend un pied moins une ligne ( au lieu de 8 ponces ). Suivant lu i , la quene serait^ onc re
lativement beaucoup plus longue encore que nous-ne l’indiquons; mais ces proportions n e s e retrouvent que c ez e
cafra, et non chez le vrai F , caligata.
(3) D’après un très-vieil individu. .
(4) D’après l’individu-rapporté d’Égypte par mon père. Malheureusement le crâne, est incomplet en arrière, ce qui ne
m’a pas permis de comparer les longueurs totales. La comparaison des longueurs des crânes depuis les condyles ans es
trois espèces, peut d’ailleurs suppléer à ce qui manque à cet égard.
Chat botté des différences, non-seulement de dimensions, mais aussi de proportions, et par
suite de forme. Ces dernières différences vont même beaucoup au delà de ce qu’on pourrait
s’attendre à trouver entre des espèces extérieurement si semblables. Il en est ainsi en
particulier dés orbites. Ces cavités ont, chez le F. caligata, le diamètre vertical presque égal
au diamètre horizontal : chez le F. chaus, les orbites se prolongent obliquement en avant
ët en bas, en se rétrécissant d’une manière très-marquée. On pourra se faire une idée de cette
disposition très—caractéristique,' et de quelques autres différences moins importantes, en
consultant la planche dans laquelle j’ai fait représenter comparativement le crâne du
F. chaus, celui du F. caligata et celui d’une espèce qui sera, décrite plus bas sous le nom
de • jP. Jacquerrtontii ( 1 ).
... 3. Chat, de Caererie, Feli§ cafra, Desm.
M. Desmarest (2) a fait connaître cette espèce en 1822, d’après deux individus tués en
Cafrerie par Delalande. La description de M. Desmarest est d’ailleurs fort succincte et véritablement
insuffisante pour la détermination exacte de ce Chat. Mais l’année suivante,
;en 1823, M. G. Cuvier, après avoir examiné avec soin ces deux mêmes individus et plusieurs
autres rapportés comme eux par Delalande, a donné, dans ses Ossements fossiles (3),
une description courte mais très-précise du Chat de Cafrerie. Dans cet ouvrage, l’espècë
est décrite sans être dénommée. En 1829, dans la seconde édition du Règne animal, M. Cuvier,
comme avant lui, M. Desmarest, a désigné l’espèce découverte par Delalande sous le
nom de Chat de Cafrerie, F. çafra (4).
Voici en quels termes M. Cuvier décrit le Chat de Cafrerie dans son ouvrage sur les
Ossements fossiles :
« M. Delalande a rapporté récemment du Cap un Chat au moins de la taille du Lynx,
« mais d’une forme plus élancée, où le pelage est d’un cendré foncé, marqué de bandes
•«transverses brunes ou noirâtres, plus lavées sur le tronc, plus nettes sur les cuisses et
« les jambes de devant. Le dessous du corps est blanc roussâtre, excepté à la mâchoire in-
« férieure où il est tout blanc. Une grande partie au dedans de l’avant-bras et de l’humé-
« rus jusque vers l’aisselle,et tout le derrière du tarse, sont noirs. La convexité de l’oreille
« est roussâtre; le tour de l’oeil et les bandes de la tempe et de la joue sont comme à l’Oce-
« lot, au Chati, au Margay. La moitié postérieure de la queue a quatre anneaux noirs,
« dont celui qui occupe le bout, est double des autres. Sa tête a 4 pouces \ , son corps 22,
« son garrot 17, sa queue 1 pied. Il y a des individus, parmi ceux qu’a rapportés M. De-
« lalande, qui tirent aussi sur le fauve ou gris de lapin ; ce sont probablement les femelles. »
J’ajouterai que parmi les individus de Delalande, les uns sont assez nettement zébrés;
les autres, sans doute plus vieux, ont les zébrures plus effacées.
Outre ces individus, j’ai pu constater les caractères de l’espèce d’après plusieurs autres
envoyés au Muséum par MM. Verreaux, et aussi d’après une belle série provenant du dernier
voyage de ces zélés explorateurs, et que M. Edouard Verreaux (5) a bien voulu mettre
■„ ( 0 Voyez la planche III.
(2) Mammalogie, supplément, p. 54o.
' (3) Deuxième éd ., tom. IV, p. 437.
(4) Je transcris ici .la caractéristique très-concise donnée par M. Cuvier dans le Règne animal, tom. I, p. ï 65 : « Haut
sur jambes, gris, rayé en travers de noir.»
(5) Les individus que M. Édouard Verreaux m’â communiqués, viennent pour la plupart, non de la Cafrerie, mais des
etages inférieurs de la montagne de la Table et de la chaîne à laquelle appartient cette montagne. Il résulte de rensèi