
4 ° G u e f a r d u s , proposé en i 834 par M. Duvernoy ( i ) qui, après avoir cité le
travail de M. Frédéric Cuvier sur les caractères génériques du Guépard, a voulu
remplir la lacune laissée par lui dans la nomenclature. M. Duvernoy admet
dans ce genre deux espèces : Guepardus jubatus et G. guttatus. Ce dernier est
le Felis guttata de Hermann.
5° L y n x . Rafinesque, dans XAmerican monthly Magasine, a, en 1817, compris
sous le nom de Lynx, et comme constituant un genre dont il ne discute
d’ailleurs pas les caractères, les espèces les plus rapprochées du Felis Lynx de
Linné. Aux Lynx déjà connus, cet auteur, peu scrupuleux , comme chacun sait,
et peu circonspect dans ses déterminations, ajoute un grand nombre d autres
espèces pour la plupart seulement nominales. M. Swainson (2) a aussi, en 1835,
employé le mot Lynx comme nom générique ou subgénérique.
6“ L y n c u s o u T .y n c h u s . Le premier de ces noms, synonyme du mot ly n x ,
précédemment employé par Rafinesque, a été proposé en 1825 par M. Cray.(.3).
L’auteur, sans énumérer les caractères sur lesquels il fonde le genre Lyncus,
et sans faire connaître les espèces qu’il lui rapporte, se borne à dire qu il divise
les Féliens (Felina) en deux genres : Felis et Lyncus. M. Jardine (4) a adopté, en
i 834, le genre proposé par Gray, toutefois en écrivant Lynchus au lieu de
Lyncus. Il n’a point discuté non plus les caractères génériques de ce groupe;
mais il a énuméré, en les caractérisant spécifiquement, les dix carnassiers
qu’il comprend sous le nom de Lynchus: Le dernier est le Felis Lynx, désigné
sous le nom, un peu bizarre, de Lynchus Lynx.
Aux six noms que nous venons d’indiquer comme successivement proposés
pour de nouvelles coupes génériques parmi les Felis de Linné , uu septième serait
encore à ajouter, selon l’assertion toute récente d’un célèbre zoologiste
suisse , savoir : P a r d i n a , proposé par M. Kaup dans sa Skizzirte Entwickelungsgeschichte
der Europäischen Thierwelt (5). Mais cette assertion repose sur une
erreur que rendait très-naturelle l’étymologie du mot Pardina, évidemment
dérivé de Pardus : le groupe pour lequel M. Kaup propose ce nom générique,
appartient à la famille des oiseaux de proie nocturnes.
i 83o. Cette classification mammalogitine, placée à la tête d’un ouvrage erpelologiipie, est restée peu connue. L ’auteur a
parfoistfait des rapprochements très-contraires à l’ordre naturel, et son travail, dont il a banni tous Jes mots uon entière
ment composés de racines, grecques ou. latines, est entaché d’un néologisme excessif. Mais plusieurs parties ofFrent un
intérêt réel pour la science, et méritent d’étre consultées pa rles mammalogistes, o u , si .l’on veut, par les thénlogistes :
car tel est le mot dont on devrait se servir, si l’on admettait le néologisme de cet auteur.
(1) Voyez les Mémoires de la Société d ’Histoire naturelle de Strasbourg, tom. II ( i835), p. 10. Un extrait de ce travai
a .été inséré dans le journal \'InstitiU, ea mai i 834. , , ÿg
(3) Voyez J n Outline o f an attempt at the disposition o f mammalia in tribes and famitiés, dans les Annales ofphilosôphy,
nouvelle sér. ,' tom. 10> P-,^^9-;.,,. ,
(4) Loc. cit.
(5) Un vol. in-12, Darmstadt, 1829. Ouvrage très-peu connu en France^ _
Si l’on devait adopter toutes les coupes génériques proposées jusqu’à ce jour
p armi les Felis de Linné, on voit que ces Carnassiers se trouveraient divisés en
six genres, que nous plaçons ici, non selon leurs rapports naturels, mais
selon l’ordre chronologique de leur fondation (i).
I . L é o , Leach ( . . . . ) ; Jard. ( i 834), et Swains. (i835).
Syv. l.ftieus, Or. ( i8a5), Lynchus, Jard. (1834). ‘
II. L y n x , Rafin. (1817) et Swains. (1835
III. C y n a i l u r u s , Wagl. (i83o); Jard. ( 1834), et Swains, (1835), \
Syît. Guepardus, Duvérnv(r834)>.:'i,i-)tiî ? îfiniifrTOipb ¿abb ',tooiT8fioo*wr.) I
IV. P ü m a , Jard. ( i 8 3 4 3 -
Y . . . . . Groupe encore inDominé, comprenant les espèces à pupille de forme
variable selon l’intensité et selon les inflexions de la lumière.
V I . Groupe comprenant les espèces qui ne rentrent dans aucun des
cinq groupes précédents.
Ces six genres sont-ils admissibles ? Mon intention avait d’abord été de discuter
ici cette question d’une manière approfondie. J’espérais que l’important travail
auquel M. de Blainville s’est, livré , il y a quelques semaines , sur l’ostéolo-
gie des Felis, serait publié avant que j’eusse à m’occuper ici de ce genre.
Mais il en a été autrement; et je dois renoncer à l’eâpbir de mettre à profit les
faits nouveaux et intéressants que l’on trouvera sans nul doute en grand
nombre dans la prochaine livraison de VOstéographiè. Aüssi, au lieu d’entreprendre
la discussion approfondie d’une question dans laquelle tant d’éléments
nouveaux vont etre introduits, je me bornerai à présenter ici quelques courtes
remarques à l’appui de la nomenclature adoptée dans ce travail.
Les genres que j ai cru devoir admettre, sont au nombre de quatre, savoir :
G u é p a r d , Cynailurus; C h a t proprement dit, Felis; L y n x , Lynx; etle groupe si
remarquable qui comprend les espèces à pupille circulaire, à ongles’acérés, à
queue longue, et à quatre molaires supérieures (ï)VJé désignerai provisoirement
G est avec doute que je place le premier, dans l’ordre chronologique, le genre Léo de Leach. Voyez p. 35, note i.
(a) Lorsqu un groupe est subdivisé., il est d’usage, et presquë de règle, que la subdivision principale conserve le nom de
la division, et que des noms nouveaux concordant autant que possible avec celui-ci, sôient créés pour les subdivisions
moins importantes. Selon cette règle, le nom de Felis devrait rester en propre au-groupe qui comprend les graudes espèces
à pupille circulaire, et les Felis à pupille variable devraient recevoir un nom nouveau, tel que :'Noctifetis, Profelis
ou tout autre analogue. Mais la règle générale doit plier ici devant une autre règle plus générale encore et plus impérieuse :
ne point mettre le langue scientifique en contradiction avec la langue vulgaire. Or, c’est ce qui arriverait de la manière la
plus choquante, si le mot Felis devenait le nom générique des Lynx ou des Tigres, à l’exclusion des Chats. Ne serait-il pas
absurde d appliquer le nom générique de Fetisk un groupe dout ne ferait pas partie le Chat proprement dit? |jj