
Chaus qu’à quatre espèces, ne renferme pas aujourd’hui les éléments d’une caractéristique
suffisante. Mais ces éléments (i) se trouvent dans la description elle-même (description
très-étendue et très-détaillée) qui précède la caractéristique. On peut en effet, de cette
description, qu’il importe de prendre pour point de départ, extraire.les caractères suivants
:
La taille est intermédiaire entre celle du Chat et celle du Lynx, plus grande par conséquent
que celle du Chat.
La queue est médiocre, et peut presque être dite courte. L’auteur la décrit comme atteignant
à peine le calcanéum ('vix caleaneum attingens, cylindrica, truncata) ; puis il ajoute,
détail important à noter, que la longueur de la queue est de n pouces 4 lignes, la distance
du bout du museau à l’anus étant de 3o pouces.
Les oreilles sont revêtues intérieurement de poils blanchâtres, parmi lesquels ceux qui
se rapprochent du bord sont plus longs. En dehors, les oreilles sont revêtues de poils ras,
roux ou bruns (rufce, selon la description ; brunneoe, selon la caractéristique) : à la pointe,
il existe des poils allongés, noirs, ne formant pas un vrai pinceau comme chez les Lynx.
La tête et le corps en dessus, ainsi que les membres, sont brun jaunâtre.( fusco-lutes-
cens)', la gòrge et la région ombilicale, blanchâtres; la poitrine et le ventre, jaunâtre
clair. Les poils du dos sont bruns, avec une zone jaunâtre avant la pointe (ante apicem) ;
ceux de la poitrine et de l’abdomen sont en entier jaunâtres. Vers le pli du coude et celui
du genou, sont en dedans deux bandes transversales noires peu marquées. La queue , de
même couleur que le dos, est trois fois annelée, vers son extrémité, de noir et de blanc,
le bout étant noir ; les anneaux de la queue sont peu distincts et comme effacés {obsoleta;).
Les paumes, les plantes, le dessous des doigts, sont noirs. Les moustaches sont blanches.
D’après la description que donge Guldenstaedt, et dont je viens d’extraire les principaux
traits, on est fondé à considérer comme identiques avec le Chaus de cet auteur,
les deux Chats d’Égypte décrits sous le même nom, l’un par mon père, l’autre par
M. Frédéric Cuvier.
L’un et l’autre sont généralement d’un fauve plus lavé de grisâtre sur les flancs, plus
lavé de roux sur le milieu du dos et de la croupe. Les poils de la région supérieure présentent,
non pas constamment cependant ( et il existe de notables différences même
entre les poils de la même région),le caractère qu’exprime Guldenstaedt, en disant que les
poils sont bruns avec une zone jaunâtre , non à la pointe, mais avant la pointe. En effet,
ces poils sont bruns dans la première portion, puis jaunes, et leur extreme pointe est
noire. On trouve, mélangés avec les poils qni offrent le plus nettement ce caractère,
d’autres poils annelés de noir et de fauve. Sur les flancs, la partie noire terminale de
chaque poil est extrêmement courte ; d’où la teinte plus claire, et même grisâtre de cette
région. r
La coloration si remarquable, indiquée par Guldenstaedt pour les parties inférieures,
se retrouve exactement dans nos deux individus d’Égypte. Ils ont bien la gorge et l’ombilic
blancs; la poitrine et le ventre, d’un jaunâtre clair. L’espace compris entre les deux
membres de devant est en partie blanc. L’espace compris entre les yeux est aussi en
grande partie blanchâtre.
La queue est, en dessus, de même couleur que le dessus du corps; en dessous, d un
gris jaunâtre, très-pêô différent de la couleur des parties inférieures du corps. Elle est, se-
( i) Les éléments de la détermination générique sont aussi très-bien donnés * Oc«// fulgentes, inquieti, » dit l’auteur,
• iride nitidissime aiired, pupillâ in umbrd circulari et ampld, sed interdiu perpendiculari-oblàngd. » Dans sa description du
Chaus, M. Frédéric Cuvier a noté ce même caractère, .
Ion la description de Guldenstaedt, annelée à son extrémité. Près du bout, qui est noir,
on voit deux autres anneaux noirs bien distincts, et un troisième seulement indiqué;
chaque anneau noir est séparé du précédent et du suivant par un anneau blanc.
La face postérieure des carpes et métacarpes, des tarses et métatarses ; est noirâtre. Leur
face antérieure est fauve, ainsi que la plus grande partie de la face.
Les deux bandes transversales en dedans des membres se retrouvent aussi bien que les
autres caractères. En avant, l’une des bandes est'en dedans du pli de l’articulation huméro-
cubitale;' l’autre un peu plus bas. Ces bandes sont brunâtres, et peu nettement circonscrites.
Celles du membre postérieur, placées en dedans et un peu au-dessous de l’articulation
fémoro-tibiale , sont peu distinctes, et par conséquent méritent encore mieux
l’épithète d'obsoletoe, que leur applique Guldenstaedt. Outre les bandes de la face interne
des membres, il en existe d’autres sur leur face externe ; mais celles-ci sont seulement
indiquées, et même, sur l’un de nos individus, elles ne s’aperçoivent que sous certaines
inflexions de la lumière. Guldenstaedt ne les mentionne pas chez son individu ; mais je
lés retrouve clairement indiquées, pour les membres postérieurs du moins, dans la figure.
Les deux seuls caractères qui puissent donner lieu à quelques difficultés, sont ceux que
fournissent la longueur de la queue et la coloration de l’oreille. Mais lés difficultés que
l’on pourrait élever à leur sujet sur la similitude de l’individu de Guldenstaedt et des individus
de mon père et de M. Frédéric Cuvier, seraient fondées, non sur des dissemblances
réelles, mais sur deux inexactitudes queje dois relever dans la description de
Guldenstaedt.
Guldenstaedt dit que la queue atteint à peine le calcanéum. S’il en était ainsi, nos individus
auraient la queue plus longue que ceux de Guldenstaedt : car chez les nôtres, cet
appendice dépasse manifestement le haut du calcanéum. Mais il est à remarquer que les
dimensions que donne Guldenstaedt, et que j’ai eu le soin de rappeler plus haut, ne s’accordent
pas avec son assertion : elles prouvent, au contraire, que la queue était, chez le sujet
décrit par ce savant, absolument dans les mêmes proportions qu’elle présente chez nos
deux individus d’Égypte. La queue, dit Guldenstaedt, avait 11 pouces 4 lignes, et le corps
et la tête pris ensemble 3o pouces : donc la longueur de la première était à la distance du
bout du museau à l’anus, très-approximativement : : i:2 j. Or nos individus égyptiens s’éloignaient
peu de ces proportions, comme chacun peut s’en assurer pour l’un d’eux par la
figure de M. Frédéric Cuvier, et par les mesures d’ailleurs peu exactes (i) qu’il donne, et qui
sont les suivantes :
Longueur totale, du bout du museau à l’anus........................, ........ 2piea* 41*““ ou o”“*^
Longueur de la queue............ » 9 ou o ,24
Le rapport de ce dernier nombre au premier est :: 9 : 28, ou très-approximativement,
:: 1 : 3. La queue serait donc ici plus courte même qu’elle ne l’est d’après les mesures de
Guldenstaedt, et cependant elle dépasse le haut du calcanéum : cette remarque suffit pour
lever les doutes que l’on pourrait fonder sur le passage que je viens de rappeler (a).
Une circonstance remarquable, et qui concourt encore à établir que le Chaus de mon
père est bien le vrai Chaus, c’est, je ne dis pas seulement la faible différence, mais
bien Xidentité de la taille de l’individu rapporté d’Égypte par mon père, et de la taille
moyenne de l’espèce, en adoptant pour celle-ci le nombre auquel s’est arrêté M. Temminck.
- <(1) Voyez la note i de la .page suivante.
(2) Mon père n’avait pas omis le caractère que fournit la brièveté relative de la queue. On lit , en effet, dans la phrase
caractéristique qu’il a donnée : « Queue courte, annelée de noir à son extrémité. »