
servi par cette même race humaine qui, de temps immémorial, a soumis l'Eléphant
, et qui excelle plus qu’aucune autre dans l’art difficile d’apprivoiser et de
domestiquer les animaux ?
Les passages dans lesquels Jacquemont mentionne l’Eléphant, sont extrêmement.
nombreux. Il faut lire son Journal entier pour apprécier toute Fin-
telligence et la docilité de l’Eléphant, les services qu’il rend à ses maîtres, les
soins qu’on lui donne, et le luxe dont on le pare. Parmi les passages les plus
intéressants, je me bornerai à en citer deux; l’un (i) dans lequel Jacquemont
raconte sa première visite aux Eléphants du Gouverneur, et la première ascension
qu’il fit sur l’un d’eux en compagnie de lady William Bentinck; l’autre
■ dans lequel il nous dépeint deux Eléphants conduits et contraints à se
tenir au milieu de la fusillade et des fusées d’une fête, n’exprimant leur émotion
que par quelques mouvements et quelques cris, et donnant ainsi la mesure
de leur étonnante soumission à leurs cornacs (3).
Les passages du Journal qui se rapportent au Cheval et à l’Ane, sont de
même fort nombreux (4) ; je n’y trouve d’ailleurs aucuns détails qu’il soit utile de
reproduire ici. Je noterai seulement qu’en Ladak, les Anes sont plus souvent
noirs que gris, et que Jacquemont les a trouvés en plusieurs lieux de plus
grande taille et de plus belle race qu’en France.
De même que le Rhinocéros, c’est dans la ménagerie du Gouverneur général
que Jacquemont a observé l’Hémione (5). Je n’insisterai pas sur la description
qu’il donne de ce Solipède, encore très-imparfaitement connu à l’époque
du voyage de Jacquemont, mais dont plusieurs individus vivants ont été
envoyés, il y a quelques années, au jardin zoologique de Londres et à la ménagerie
du Muséum de Paris. Celle-ci possède même en ce moment plusieurs
individus, les uns dus au zèle éclairé et à la générosité de M. Dussumier, lès
autres nés de ceux-ci (6). .
(t) Journal, seconde partie. Voyez tom. I, p. 171.
(а) Jbid.y p. 214.
(3) Voyez aussi la troisième partie, toro. I, p. 385 et suiv.
(4) Vo yez , entre autres passages, la quatrième partie du Journal, tom. II, p. iz o , 2 1a , 345 et 400; et cinquième pa r-
tie, tom. m, p. 224 et 228.
(5) Ibid. , deuxième partie*, tom. I , p. 170.
(б) J’ai figuré le premier des individus envoyés en-France, dans un mémoire intitulé: Sur le genre Cheval, et spécialement
sur l ’Hémione ; voyez les Nouvelles Annales du Muséum d ’histoire naturelle, tom. IV , p. 97 et suiv. — Les jeunes individus
de la ménagerie, les premiers de leur espèce qui soient nés en France et même en Europe, différaient de leurs
parents dans le premier âge, en ce qui concerne le pelage, par des zébrures plus marquées sur les membres et par leur
crinière plus longue et plus fournie. Quant aux proportions, elles offraient les différences que l’ou sait exister dans toutes
les espèces entre les poulains et les adultes.
I I . R e m a r q u e s d e J a c q u e m o n t s u r d i v e r s r u m i n a n t s .
Les espèces de cet ordre dont Jacquemont a fait mention, sont nombreuses,
et appartiennent à des genres très-divers.
G est près de Rogonatpour (j.) qu’il a vu, pour la première fois, des Chameaux
venus de Bénarès en 23 jours; et c’est à son départ de Dehli pour le
Pendjab et le Cachemir, que lui-même a, pour la première fois, employé ces
animaux (2). Mais c’est surtout en traversant, pour se rendre de Dehli à Bombay
le Marwar et le Meiwar qu’il a eu surtout occasion d’observer et de comparer
les diverses races de Chameaux. Ceux du Marwar et de Jeipour sont plus
estimés et plus rapides à la course que ceux du Meiwar. Adjmir est surtout
célébré pour la vitesse de ses Sânni(3) ou chameaux légers, dont les meilleurs
. coûtent jusqu'à 3oo roupies (75o francs), c’est-à-dire, deux fois autant qu’un
Chameau de charge, et près de quatre fois autant qu'un Chameau commun.
L allure d un Sânni est un trot aisé, à très-grands pas, La vitesse de l’animal et
la faculté quil a de supporter la fatigue, n’ont d’ailleurs rien d’extraordinaire :
on regarde comme excellents les Sânnis qui marchent douze heures de suite
avec une vitesse moyenne,de 6 à 8 kilomètres.
Jacquemont n a point eu occasion d’observer les Chevrotains dans l’état sau-
vage, quoiquon lui eût dit ces animaux très-communs dans plusieurs parties
de 1 Himalaya(4); mais il a vu dans la ménagerie du Gouverneur général à Calcutta,
plusieurs Chevrotains qu’il croit pouvoir rapporter à deux espèces, et dont
il donne .une courte description (5). ,
On trouve aussi dans le Journal de Jacquemont quelques indications sur
le Musc, qui, d’après les renseignements recueillis par lui, existe dans les forêts
' montagneuses de Vestervonne et dans d'autres parties du Cachemir. La matière
odorante des Muscs de ces localités a peu de parfum et n’est pas estimée (6).
Dans plusieurs passages, Jacquemont mentionne, soit des Cerfs, soit des
Antilopes, soit les uns et les autres ensemble, lorsque, comme il arrive quelquefois,
ils habitent les mêmes localités. C’est ce qui a lieu, par exemple,
dans les plaines et sur le plateau du Bundelkund ( 7 ) . :
[1) Journal, troisième partie, tom. I> p, 287. ' •.
(2) Cinquième partie , tom. III, p. 5.
’ (3) Sixième partie, tom. III, p. 409.
(4) Quatrième partie, tom. I I , p. 408.
(5) Deuxième partie, tom. I, p. 170.
(8) Cinquième partie, tom. III, p. 238.
et 3ofiTr i Slème P-artie’ t0m' I P * 43?' V° yeZ auss‘ > relativement à ces ruminants, la quatrième nartie, tom 1 p M
et 3o6, et la cinquième partie, tom. III, p. 3i , 238 et 3o9. P ’ ’ P' ,