
crite ni dénommée, et un Lagomys, nouveau encore quand Jacquemont l’a
trouvé,mais qui ne l’estplus aujourd’hui. Par une circonstancefort remarquable,
c’est dans la même contrée, et dans la même semaine (i), que Jacquemont a
obtenu les dépouilles de ces trois Rongeurs de genres si différents.
Je donnerai au Ptéromys découvert par Jacquemont, le nom de Ptéromys
simple, Ptéromys inomalus, à cause de ses couleurs bien moins éclatantes
que celles de ses congénères, notamment des espèces appelées, pour la raison
Contraire, P. nitidus, P. elegans, P. magnifiais.
Je conserverai à là Marmotte le nom XArctomys caudatus, qu elle a reçu de
Jacquemont lui-même, à cause de sa queue plus longue quelle ne l’est généralement
chez les véritables Marmottes. Je transcrirai en entier la note manuscrite
fort intéressante que Jacquemont avait envoyée au Muséum sur cette
Marmotte, et il me suffira d’y ajouter quelques courtes remarques.
Quant au Lagomys, il a été déjà, sous le nom de Lagomys alpinus, indiqué
et figuré par M. Royle dans ses belles Illustrations de l’Histoire naturelle
de l’Himalaya (2) ; puis étudié de nouveau et décrit avec soin sous le nom
de L. Roylii, par M. Ogilby, dans le mémoire zoologique dont ce savant zoologiste
a enrichi l’ouvrage de Royle (3). Je me bornerai donc à dire que Jacquemont
a trouvé cette espèce à Kanawer, dans la vallée d’Turpo, et en Cachemir,
dans la, haute vallée où le Sind et le Gombour se séparent : elle vit parmi les
pierres et dans les anciens éboulements (4). :
I. Description du Ptébomvs simple, Ptéromys inornatus,Is. Geoff. (Pl. IV'.
C’est à Ousoune, village situé sur le Sind, près de son Confluent avec ie
Ganga, que Jacquemont s’est procuré cette rare et remarquable espèce. Il
la mentionne succinctement dans son Journal, et avec un peu plus de détails
dans ses notes manuscrites. Voici les deux passages, et d’abord celui qui fait
partie du Journal (5) :
« Le 3o août (i 83i ). .. . Les gens de Ressoul Malik m’apportent un animal
« qui ne se trouve, dit-on, que dans leur vallée, et dans celle de Lideur aussi’,
« vers Palgranne. C’est un Ptéromys dont l’espèce est peut-être nouvelle, *
Je citerai textuellement aussi le passage manuscrit qui se rapporte au même
(1) Du 27 au 3o août i8 3 i.
(2) Illustrations ofthe botany andother branches o f natural History ofthe Himalaya Mountains. Tom. I , Lond. 1839. Voyez
pl. IV;
(3) Memoiron the Afammalogy o f the Himalayas, p. X IX .
(4) Voyez Journal, cinquième partie, tom. III, p. 3 n .
(5) Ib id ., p. 3r4.
Ptéromys ; on s apercevra facilement que c’est une simple note prise par Jacquemont
pour fixer ses souvenirs.
« ün mâle que je soupçonne de n’être pas adulte. — Vit dans le creux des
« arbres près de Gounndeh-Seursing et autres lieux de la vallée du Sind, et
« aussi dans celle du Lideur, à environ 25oo mètres de hauteur absolue. Vit
« de fruits sauvages. Dort le jour, se montre le soir seulement. S'engourdit
« en hiver. — Rare en Cachemir (î). »
Les caractères de 1 individu dont il est question dans ces deux passages,
sont les suivants :
Comme dans d’autres espèces déjà connues, les parties supérieures du corps et de la
tete, les parties inférieures et le parachute sont de trois couleurs fort différentes qui
néanmoins passent par nuances et presque insensiblement des unes aux autres.
Le dessus de la tète, du cou et de la poitrine est d’un gris roux tiqueté de blanc ; le
reste du dessus du corps est d’un gris noirâtre présentant à peine une légère teinte derous-
satre, mais fortement tiqueté de blanc. Il est même nécessaire de dire que le blanc, dans
cette région, ne se montre point sous la forme de simples points, mais sous celle de
lignés de 5 ou 6 millimètres de long. Cette apparence dépend de la coloration de chaque
poil, qui est, dans la première moitié, cendré foncé , comme le sont les poils laineux ,
puis, dans la seconde moitié, annelé de noirâtre, puis de blanchâtre sur une assez
grande étendue ; puis de noir, également sur une assez grande étendue. Le mode de coloration
des poils du dessus de la tête est analogue; mais un anneau roux remplace l’anneau
blanchâtre, d’où résulte la teinte plus rolisse de cette partie.
Le dessus du parachute est revêtu de poils d’un roux vif, assez foncé, et tirant sur le
marron : cette couleur s étend aussi sur les épaules, dans la région fessière, sur la face externe
des bras, des avant-bras, des cuisses et des jambes. Une tache de même couleur se trouve,
de chaque côté, en arrière et au-dessous des oreilles, et il existe entre ces taches, derrière
le cou, une bande transversale rousse, peu apparente à cause de la teinte générale
roussâtre du dessus du cou.
Le dessous du parachute est d’un fauve roussâtre, plus foncé et plus vif dans la portion
la plus rapprochée du bord externe. Le dedans des membres est aussi d’un fauve roux
assez vif. II en est de même des joues, dont la nuance se fond peu à peu avec celle de la
tache d un roux vif qui est au-dessous et en arrière des Oreilles.
^ Une bande d un gris clair, occupant le bord externe du parachute dans sa moitié postérieure,
et se prolongeant le long de la partie antérieure de la cuisse, sépare le roux
foncé et presque marron de la partie supérieure du parachute et de la face externe de la
cuisse, du fauve roux beaucoup plus clair et plus doux du dessous du parachute et du
dedans de la cuisse. Les parties latérales du corps, depuis l’insertion du parachute, et les
parties inférieures sont généralement d’un blanc, tantôt pur, tantôt légèrement lavé de
roux. Les parties d un blanc plus ou moins pur sont : la poitrine , la gorge et le tour de
( i) «J'ai vu à Simlah, ajoute Jacquemout, íe s ((eaux d'un ptéromys semblable à celui-ci pour le pelage, mais deux ou
•trois fois plus grandes Elles provenaient d'animaux tués près de Kolghur, dans les forêts de Hattou. On en fait des
« tourrures.» Jacquemont émet l'opinion que ces derniers Ptéromys sont de la même espèce que le Ptéromys de la vallée du
oma et de celle du Lideur. Je ne puis partager cette opinion.