
ZOOLOGIE.
MAMMIFÈRES ,
PAR
M. I s id o r e GEOFFROY SAINT-HILAIRE.
L a difficulté de se procurer des Mammifères au milieu des embarras d’un
voyage rapide, de les préparer avec le soin nécessaire à la conservation de leurs
dépouilles, de les transporter au loin à travers des régions souvent désertes et
sans voies régulières de communication, n’a permis à Victor Jacquemont de
collecter et d’envoyer en France qu’un petit nombre de Mammifères. Ils
nous sont venus avec quelques notes prises à la hâte, inachevées, parfois si
concises que le sens en est obscur, et telles qu’on ne peut les lire sans déplorer
plus amèrement encore la fin si cruellement prématurée de leur auteur. Suffisantes
pour fixer ses souvenirs, s’il lui eût été donné de les rédiger lui-
même, ces notes , pour moi qui essaye de le suppléer dans cette partie de
son ouvrage, ne peuvent que laisser entrevoir tout ce que la Mammalogie a
perdu sans retour par la mort de Jacquemont, tout ce que l’on a à regretter
d’observations ingénieuses sur la distribution géographique des animaux de
l’Inde, de faits nouveaux sur leurs moeurs et leur naturel !
Loin de me laisser décourager par lé petit nombre de matériaux dont je
puis disposer, j ’ai accepté, avec plus d’empressement que je ne l’eusse fait
en d’autres circonstances, la rédaction du travail que la famille de Victor
Jacquemont a désiré me confier. Plus la mort a rendu incomplets, et pour
ainsi dire mutilé les résultats zoologiques du voyage de Jacquemont, et plus nous
devons avoir à coeur.de conserver à la science et de sauver tout ce qui peut
etre sauvé. Aussi me ferai-je un religieux devoir de consigner ici toutes» les
notions, de quelque genre qu elles soient, que je pourrai extraire des notes