pour le défunt ; mais cette sorte de matérialisme
n’est qu’apparente, comme nous aurons
occasion de le démontrer dans un travail plus
spécial. Ce n’est point ici, en effet, le lieu de
développer tous les commentaires dont ce texte
curieux est susceptible, et il sera seulement
permis d’énoncer une opinion raisonnée sur
l’ensemble du système psychologique égyptien,
lorsque nous connaîtrons plus à fond la
hiérarchie entière de cette foule de divinités
et de dæmons ou esprits qui étaient censés diriger
les ames dans leurs divers états ; lorsque
enfin nous saurons la position relative de ce
grand nombre de demeures célestes ou terrestres
dont il est perpétuellement question dans les
textes égyptiens relatifs au culte et aux doctrines
religieuses.
Nous terminerons cette notice en jetant un
coup d’oeil rapide sar les images de divinités
qui couvrent les cercueils et les enveloppes
peintes de la momie de Pétaménoph. Ces peintures
, si on les compare à quelque cercueil
d’ancien style , portent bien mieux que le
manuscrit encore des marques évidentes de
la décadence ^rapide des arts égyptiens soüs la
domination étrangère Les figures humaines en
papyrus e t p e in tu re s. 45
sont courtes, ramassées et sans proportions, et
celles d’animaux manquent totalement de caractère.
Malgré tous ces défauts, nous reconnaîtrons
cependant, au milieu de scènes si négligées
quant à leur représentation, une grande
partie des divinités invoquées dans le papyrus
funéraire.
L’extérieur de la caisse ou cercueil qui renfermait
la momie de Pétaménoph, présente du
côté de la tête (planche LXVII, n.° 2 ), au
milieu d’ornemens et de décorations architecturales
, une bari ou barque sacrée sur laquelle
est le scarabée, symbole de Phtha, Tho ou
Thore, surnommé le. Père des dieux (voy. le
papyrus, ligne 24), se détachant sur le disque
lumineux du soleil, auquel était consacrée la tête
du défunt (voy. ci-dessus page 38.); le serpent,
emblème de l}éternité, entoure le disque. Les
deux divinités assises des deux côtés de la bari,
ne portant ni inscriptions ni insignes particuliers,
ne sauraient être déterminées.
Du côté des pieds (même planche, n.° 3 )
se montre encore le scarabée de Phtha, et. c’est
aussi à ce Dieu qu’étaient censés appartenir les
pieds des défunts ( voy. page 40) ; au dessous
sont les emblèmes SAnubis, le gardien des