au Sennâr : il croît aux îles du Cap Vert et au
Sénégal, et acquiert une grosseur de vingt-cinq
piedis de diamètre. Le fruit, qui a d’utiles propriétés,
a fait connaître cet arbre semé en Égypte,
et dont Prosper Alpin a parlé. Les caravanes
des noirs apportent ce fruit au Caire f il est
ligneux en dehors,- de la forme et de la grosseur
d un petit melon un peu alongé ; il renferme
beaucoup de pulpe séché farineuse, dans
laquelle sont engagées des graines réniformes
de la grosseur d’un petit haricot. La pulpe,
étendue dans de l’e a u , est donnée comme boisson
alimentaire convenable dans les dysenteries.
L analyse chimique du fruit de Baobab, qui
a été faite par M. Vauquelin, est propre à accréditer
les vertus salutaires de ce fruit. La pulpe
est principalement composée d’une gomme semblable
à celle du Sénégal, d’une matière sucrée,
de fécule amylacée,, et d’acide qui semble être
l’acide malique. Le docteur F ran k , l’un des
médecins de l’expédition d’Égypte, avait imité
avec succès les Egyptiens dans l’emploi du
Baobab pour traiter les malades..
M. Cailliaud a rapporté le fruit d’un arbre,
Culhamia ( Forsk. Descr. page 96), qui n’était
connu que par la Flore d’Arabie de Forskal. Ce
fruit fait voir que le Culhamia appartient au
genre Sterculia de Linné, auquel Vahl l’a réuni;
mais ce n’est point comme on l’a cru le Sterculia
platanifolia, dont les fruits sont à parois minces
et à petites graines verdâtres pisiformes. Le
Culhamia, ou le Sterculia setigera, a le péricarpe
coriace, épais, garni de soies au-dedans,
et les graines noires oblongues.
Deux genres ont reçu des noms nouveaux.
Le-premier est le Rogeria, publié par M. Gay,
mais qui ne nous paraît pas suffisamment distinct
du Pedalium. Déjà le capitaine Beaufort
avait découvert cette plante en remontant le
Sénégal, tandis que M. Cailliaud la trouvait à
Dongolah près du Nil. Le second genre, Xero-
petalum, est une Tiïiacée, dont M. Cailliaud a
rapporté des grappes fleuries, et que caractérisent
cinq pétales étalés en roue, persistans,
avec cinq longs filets sans anthères dans la fleur,
qui est polyandre.
Un arbre, formant des bois dans le pays de
Bertât, produit une écorce qui se soulève en
feuillets imitant du parchemin et qui remplace
le papier. C’est sur cette écorce que les musul-,
mans du pays écrivent les légendes qu’ils ont
coutume de lie r, enveloppées d’un petit sachet