même temps que la ferveur pour le culte national.
On n’exécutait déjà plus, dès le beau
siècle d’Hadrien, même pour les funérailles les
plus distinguées des capitales égyptiennes, ces
riches sarcophages de granit ou de basalte couverts
de sculptures d’un fini précieux, ces beaux
cercueils en bois assemblés avec tant dé soin et
décorés par des milliers de figures ou de signes
hiéroglyphiques peints avec une si grande recherche
: enfin, au lieu de déposer sur les momies
transportées dans les catacombes, de grands voluntes
de papyrus contenant les textes tracés
par une main habile , et accompagnés de vignettes
dessinées avec délicatesse et coloriées
en entier, on rencontre à peine sur les corps
embaumés sous la domination des Grecs et
sur-tout des Romains, un papyrus de petite dimension,
négligemment écrit, rarement orné
de figures, ou, si l’on en trouve quelqu’une,
ce n’est plus qu’une caricature grossière des
dessins exécutés dans les temps beaucoup plus
reculés.
Cette corruption des arts et des pratiques
religieuses de l’Egypte, à l’époque même où le
système dominant parmi les archéologues modernes
voudrait placer au contraire le perfectionnement
de fart égyptien par l’influence
de l’art grec, restera désormais invinciblement
prouvée par la découverte faite dans la nécropole
deThèbes, d’un hypogée renfermant plusieurs
momies d’une famille gréco - égyptienne
et qui tenait dans cette ancienne capitale un
rang fort distingué, puisque l’un de ses membres,
Sôter, fils de Cornélius-Poïlius-Sôter, avait
rempli les fonctions d archonte, cest-à-dire , de
chef politique de la ville de Thèbes.
Le musée royal du Louvre possédé en effet
les manuscrits originaux trouvés dans cette ca-
tacombe sur les corps de deux individus de
cette famille puissante ; et ce ne sont que des
feuilles de papyrus d’une très - petite dimension
, si on les compare à ces volumes funéraires
que l’on découvre si fréquemment sur
les momies des époques pharaoniques. Deux
de ces petits papyrus se rapportent à un personnage
appelé Sôter cturTKp, nom exprimé
en caractères hiératiques, dans le titre et dans
le texte, sous la forme de. SÔtr (Sôter) Misé-
aN-BAPHÔR *, Sôter enfanté par Baphor, Va-
phor ou Waphor, nom de femme qui paraît
être égyptien et non grec comme celui de son
* mProyez planche I , n.° 2.