Voici maintenant celle de Pétéménon, restituée
par M. Letronne :*
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« Pétéménon , dit Ammonius, ayant pour
» père Sôter, fils de Cornélius PoIIius Sôter, et
» pour mère Cléopâtre, fille d’Ammonius, est
» mort, après avoir vécu vingt-un ans quatre
» mois et vingt-deux jours, ïa dix-neuvième
» année de Trajan le seigneur, le 8 de payni. »
Ce texte précieux, dit M. Letronne , devenu
maintenant un document historique, nous explique
bien des particularités. Pétéménon est mort
à vingt-un ans, la dix-neuvième année de Trajan
, le 8 de payni, qui répond au 2 juin de
fan 116 de notre ère. H est facile de discerner,
à travers les traits défigurés de la momie, des
caractères de jeunesse. D’un autre côté, puisque
son pète était archonte de Thèbes, on voit qu’il
appartenait à une famille distinguée, et probablement
riche; ce qui explique là dépense qu’a
dû coûter sa sépulture.
Dans les trois inscriptions ci - dessus , on
compte cinq hommes, Cornélius PoIIius Sôter
et Ammonius; Sôter, fils du premier; Pétéménon
dit Ammonius, et Héraclius Sôter; et,quatre
femmes, savoir , Philout, femme de Cornélius
PoIIius; Cléopâtre, femme de Sôter et fille d’Ammonius;
Sarapout, femme d’Héraclius Sôter; et
Tphout, leur fille.
Il s’ensuit que tous les noms de femmes sont
égyptiens, excepté celui de Cléopâtre, dont le
père a aussi le nom grec d’Ammonius; qu’au
contraire tous les noms des hommes sont grecs :
un seul a un double nom égyptien et g rec, Pétéménon
dit Ammonius ; encore faut-il remarquer
que Pétéménon a la même signification en
égyptien qu’Ammonius en grec *. Cette singularité
de noms nous montre bien ici une fa-
millle gréco-égyptienne, comme il devait y en
avoir beaucoup à l’époque de l’arrivée des Romains,
auxquelles ils continuèrent de confier
l’administration des nomes et des villes égyptiennes.
En combinant l’accord qui régné dans cette
famille, on voit, dit M. L etronne, qu’Héra-
chus. b o te r, le pere de la jeune fille nommée
* Voyez les Observations critiques et arche'ologiques de M. Letronne,
d’où j’ai extrait ces renseignemens.