Le tronc est droit et cylindrique, sans inégalités à
sa surface. Ses branches s’étendent peu en largeur;
son écorce est peu fendillée, fauve-brunâtre ; ses
jeunes rameaux sont abaissés ; leur écorce porte des
poirits saillans; les feuiiles sont simplement aiiées, à
huit et quatorze paires de folioles ovales - linéaires
échancrées au sommet et longues de quinze et
vingt millimètres. Les fleurs sont d’une couleur un
peu rouillée, et viennent en grappes lâches sur les
rameaux d’un ou deux ans. Chaque fleur, avant
son épanouissement, est enveloppée de trois bractées,
dont l’une inférieure naît à la base du pédicule
de la fleur, tandis que les deux autres naissent
sous le calice. Les fruits sont un peu rudes à la
surface.
Le Tamarinier ne perd point entièrement ses
feuiiles pendant l’hiver ; il ne s’en dépouille qu’au
milieu du printemps, comme le Cassier et le Lebbek
des jardins du Caire, quand il prend ses nouvelles
feuilles. Elles naissent alors de bourgeons écailleux :
les fleurs paraissent en même temps ; il en avorte
un très-grand nombre. Les fruits mûrissent l’hiver
suivant, et deviennent rarement parfaits en Egypte,
où cet arbre est rare. Les fruits, les feuilles et les
fleurs sont acides.
La pulpe des fruits est le tamarin employé en
médecine. On n’en récolte point en Egypte, où ce
médicament est cependant fort connu et très en usage.
Les caravanes des nègres de Darfour apportent
au Caire une grande quantité de tamarin, sous la
forme de petits pains ,ronds, percés d’un trou dans
le milieu, et qui pèsent depuis une livre jusques
à quatre.
Ce tamarin est dur, noir et fort acide ; il est
composé de la pulpe du fruit, d’une partie de
son écorce brisée, et l’on y trouve aussi quelques
graines. On recherche les pains de tamarin qui
sont les plus gros et les plus noirs en dedans ; ils
conservent mieux leur qualité , et leur pulpe est
plus mûre.
Lorsque les droguistes du Caire veulent se procurer
de bon tamarin, ils ont soin de prendre celui
que les nègres des caravanes apportent dans des
peaux liées, et refusent celui que ces nègres tiennent
dans des sacs. Ils pensent que ce dernier est presque
toujours d’une qualité inférieure, parce que les
nègres, durant le voyage , l’ont fait quelquefois
tremper dans l’eau. Non-seulement on fait usage au
Caire du tamarin comme d’un médicament, mais
on en boit quelquefois l’infusion, parce qu’elle à
un goût agréable et qu’elle passe pour être plus
saine que le jus de limon.
On accommode quelquefois au Caire la viande
avec du tamarin, et cet assaisonnement plaît aux
habitans. Outre le tamarin apporté par les caravanes,
on en trouye au Caire qui vient de l’Inde
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