étrangère aux pratiques égyptiennes ; tandis que
dans ïes funérailles des Grecs et des Romains,
on regardait comme une sorte d’obligation de
placer sur le bûcher quelques-uns des vêtemens
qui avaient appartenu au mort; souvent ils ne-
taient pas brûlés , mais seulement déposés dans
le tombeau avec les restes mortels du personnage.
M. Letronne cite un exemple à ce sujet:
dans Hérodote, Mélisse,.la femme de Périandre,
apparaît après sa mort, et se plaint de ce qu’elle
a froid, parce que les vêtemens qu’on avait enterrés
avec elle ne pouvaient lui servir. C’était
une opinion reçue chez ces anciens peuples s
que les morts se couvraient de leurs vêtemens
dans les Champs élysées, opinion dont Lucien
se moque selon sa coutume. « Combien d’ha-
» bits et d’autres ornemens, dit-il, n’a-t-on pas
» brûlés ou enterrés avec les morts , comme s’ils
» devaient s’en servir et s’en parer dans les en-
» fers et ailleurs*! »
C’est ainsi que les parens de Pétéménon,
Grec d’origine et allié à une famille égyptienne,
avaient voulu concilier, en l’ensevelissant suivant
la coutume du pays, les rites et les g préjugés
religieux des deux nations.
* Lucian. de Luctu, §. 14 , Opp. i l , pag. 928.
Avant de rapporter l’inscription qui orne le
cercueil de Pétéménon, je ferai connaître celles
de deux autres caisses semblables de momies
orecques, de forme carrée et couvertes d’hiéroglyphes,
qui ont été trouvées dans le même
caveau. Sur l’une, qui fut apportée par M. Grey*,
on lit une inscription grecque dont voici la traduction
: « Cercueil de Tphout, fille d’Héra-
» clius Sôter et de Sarapout. Née la cinquième
» année d’Adrien le seigneur, le 12 d’athyr ,
» elle est morte la onzième année, le 20 tybi,
» à l’âge de six ans deux mois et dix-huit jours,
» et a reçu fa sépulture en l’an XII, le 12 d’a-
» thyr. »
On voit par-là que la jeune Tphout mourut
dix ans sept mois et quelques jours après Pétéménon;
qu’entre le moment de sa mort et celui
de sa sépulture, il s’est écoulé près de dix mois,
retard peut-être nécessité par les préparations
de l’embaumement ou par quelque autre cause
que nous ignorons.
La seconde caisse appartenait à M. Sait. Voici
le contenu de l’inscription : « S ô te r, fils de Cor-
» nélius Pollius Sôter et de Philout, archonte
» de Thèbes. »
* EHe est maintenant au muse'e britannique.
IV.