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tronqués à l’opposé , et retenus sur l’axe commun
par un petit appendice triangulaire, qui laisse le
Biphore lorsqu’on l’enléve. Tous étaient de plus liés
entre eux par les appendices ou spiracula propres
à ceux qui sont ainsi confédérés. Ils sortent ainsi
de leur parent sans se désunir; ils ne font seulement
qu’abandonner ce long ruban qui leur tient
lieu dc placenta. Leur forme se modifie avec l’âge ;
ce qui apporte de grandes difficultés pour la détermination
précise des espèces. Mais il est quelque
chose de bien plus extraordinaire, c’est qu’il arrive
très-souvent que les jeunes ne ressemblent nullement
a ceux qui les ont produits, comme on peut
le voir par nos figures. Ainsi il est un Biphore quadrilatère
, qui contient un foetus pourvu d’une
double queue en pointe ; un autre , pointu aux
deux bouts à son jeune âge, cylindrique et tronqué;
d’autres bifurqués font des petits ovalaires. M. Cha-
missoadéjasignalé ces particularités désespérantes
comme ayant des résultats précis, et M. Mertens*
nous a assuré qu’elles se perpétuaient diversement
dans les générations successives ; ce qui doit être
* Les sciences viennent d c perdre ce naturaliste qui avait fait le voyage
autour du monde avec le capitaine russe Lu tk e. Il est à désirer que ses
beaux travaux zoologiques et surtout ceux qui concernent les D o r is , les
Züophytes, et en p a rliculie r les Holoth urie s, soient publics par le gouvernement
russe. Les dessins faits pendant ce lte expédition par MM. M e r tens
et de Poslels, dessins que nous avons vus nous-mêmes à Paris et à
Saïu t-P c le r sb on rg , sout véritablement admirables et au-dessus de tout
eloge par leur nombre, par leur importance, par leur exécution et par les
détails anatomiques dont ils sont accompagnés.
assez difficile à bien constater, parce que ces animaux
habitent les grandes mers qu’on ne fait que
traverser. On ne peut d’ailleurs les conserver ponr
les voir opérer ces métamorphoses ; il est même
à ce sujet des passages de M. Chamisso que nous
ne concevons pas mieux que le professeur de
Blainville, quoique nous ayons pour nous l’observation
directe.
Nous pensons que, selon certaines circonstances,
ils doivent être unipares ou multipares, et que
leur tassement dans l’utérus peut occasioner
des difformités ou empêcher certains développements.
Nous sommes conduits à cela par un
Biphore pmné, dont le canal digestif, au lieu
d’occuper la longueur du corps, se recourbe en un
double arc. C’est sur cet individu que nous avons
pu distinguer des vaisseaux chylifères qui partaient
de l’estomac, et un ovalaire bien formé , placé dans
l’anse intestinale, et communiquant avec l’utérus
par un long conduit. Nous ne répéterons point
ce que nous avons déjà dit ailleurs des habitudes
de ces animaux. Nous allons donner quelques
figures pour servir à leur histoire , en faisant
observer que plusieurs espèces ayant été dessinées
d’une manière un peu trop vague , nous nous
sommes attachés â bien rendre les caractères essentiels.
D’après ce que nous avons d it , il y a de l’incertitude
et de l’embarras à vouloir créer des espèces,
surtout pour de petits individus ; nous ne l’avons