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Ou sait que ces singuliers Mollusques sout des
espèces de cylindres ouverts aux deux bouts d’où
leur est venu le nom qu’ils portent. Leur corps
est formé de deux membranes : l’extérieure, coriace,
peu vivante*; l’intérieure plus molle, éminemment
contractile , et aii-dedans de laquelle se trouvent
les viscères. Deux ouvertures, dont l’une valvu-
laire , admettent l’e a u , qui , traversant le corps
de l’animal dans toute sa longueur, est pour lui
un moyen de locomotion, en même temps q u elle
frappe la branchie , et porte à la bouche les parties
nutritives. Les viscères digestifs sont le plus
ordinairement pelotonnés dans une masse ovalaire
, d’un jaune orangé, entourée par le foie,
et qu’on nomme Nucléus. Ce nucléus est toujours
placé à la partie postérieure du corps. E t, à
ce sujet, une dissidence s’était jadis élevée entre
quelques naturalistes , nous répéterons ce que
nous avons dit dans la Zoologie de l’Uranie; c est
que, pour nous, la partie antérieure de l’animal
est celle par laquelle il avance en absorbant l’eau,
et la postérieure celle par où il la rejette. Là première
a une valvule qui empêche sa sortie, et la
seconde, plus molle, pour ainsi dire passive, n’en
a'pas. La partie inférieure sera la plus lourde, la plus
‘ Des causes accidentelles peuvent enlever cette enveloppe externe et l’a nimal
v iv re encore quelque tem p s , comme le d it M. de Cliamisso et nous
l ’avons vu nous-mêmes; mais jamais le Mollusque ne peu t s’ en séparer de
son propre mou vement, parce que les adhérences sont plus intimes.
MOLLUSQUES. ftei
cartilagineuse, où est placé le nucléus, et la supérieure
, i opposée, où se voit le ganglion nerveux,
un peu en avant. Cet organe, que nous avons découvert,
fixera invariablement des positions que
la mollesse de ces animaux pouvait rendre arbitraires.
Dans tous les Biphores connus, moins u n , le
Pinné, les organes digestifs sont entassés en boule
et en partie enveloppés par le foie ; par conséquent
la bouche et l’anus sont très-rapprocbés
fn n de l’autre , et il est très-difficile de pouvoir
développer ces parties d’une manière satisfaisante.
Dans le Pinné , au contraire, l’intestin forme une
ligne à peu près droite dans presque toute l’étendue
du corps; l’ouverture buccale est placée à la partie
supérieure, l’anale à l ’antérieure. Il y a des variétés
pour fétendue, à cet égard ; et comme on
rencontre un individu de cette espèce sur mille des
autres, on peut dire que M. Cuvier a été très-
heureux d’en trouver un parmi les six qne Péron
lui avait rapportés.
DE LA CmCU L A T IO N .
C’est la plus simple qu’on rencontre dans les
Mollusques ; on peut même la dire unique ; c’est
une véritable circulation dans toute la rigueur de
cette expression, puisque le fluide décrit un cercle
complet dans un même ordre de vaisseaux. Elle
Zoologie. ï . III. 3g