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G e n r e HIPPONICE.— Hipponix, Blainville.
, M. de Blainville a constaté, d’après des individus
vivants, l’existence de ce genre de Mollusques,
établi sur des coquilles fossiles par M. de France.
Nous en fournîmes l’occasion dans notre premier
voyage {Zoologie de VUranie, p l. bg), et depuis,
en recherchant avec soin ces singuliers animaux,
qui ne peuvent pas quitter la place sur laquelle ils
sont fixés, nous en avons trouvé de beaucoup plus
grands que ceux qui avaient servi à M. de Blainville
, et même nous avons reconnu que la Patella
australis n’était qu’une Hipponice. Dans certaines
circonstances , nous avons bien manifestement vu
que l’animal se formait un support, mais tellement
mince, qu’il n’est point à comparer à ceux desHip-
ponices fossiles pour l’épaisseur. Par cette disposition
toute particulière, nous pensons, avec le
professeur du Muséum, que ce Mollusque, nécessairement
hermaphrodite suffisant, doit être placé
à la fin de la série. Il semble , en e ffe t, faire le
passage des univalves aux bivalves. Cependant son
organisation est la même que celle des Cabochons
et des Patelloïdes , et nous paraît plus parfaite,
sous certains rapports , que celle de quelques
Mollusques placés bien plus haut dans l’écbelle,
comme les Firoles , les Carinaires, les Hyales, les
Glaucus, les Phylliroés, qui semblent n’avoir ni
direction ni volonté pour agir et fuir le danger
qui les menace. Au lieu que l’H ipponice, qui a des
yeux très-distincts , ne peut pas fuir, il est v r a i,
mais du moins imprime à sa coquille des mouvements
d’élévation et d’abaissement qui indiquent
un instinct assez grand.
Quoi qu’il en soit, c’est nn animal ovalaire, déprimé,
comme formé de deux disques appliqués
l’un à l’autre, formé par le corps et parle pied, qui
sont presque de même grandeur. Ce dernier a ,
sur les côtés, une impression musculaire en fer-à-
cheval, qui le fixe d’une manière inamovible au
corps sur lequel l’animal se développe ; en de.ssus et
sur les côtés est un muscle tout semblable , extérieur
à la masse viscérale , qui fixe le corps à la
coquille. En avant, le pied est mince , ondulé et
susceptible de se rabattre. La tête est arrondie ,
saillante, renflée , terminée par un mufle auriculé,
à l’extrémité duquel est la bouche. Les tentacules
sont assez longs, gros et pointus, portant des yeux
sessiles à leur base externe. Au-dessous du cou ,
entre, lui et le bord antérieur du pied, est un appendice
membraneux, pédiculé et aplati, que nous
croyons propre à diriger les oeufs dans des follicules
placés sur le bord du pied, quelquefois dans
la ligne médiane, d’autres fois et le plus sotivent à
gauche. D’abord en grappes très-nombreuses , ils
se réduisent à cinq ou six par la distension , à