s’opère par un simple et unique organe d’impulsion
, le coeur {voyez planche 9 0 ), placé vers l’extrémité
postérieure du corps. C’est un organe fu-
siforme , formé seulement d’un ventricule sans
oreillette et sans valvule. On verra b ientôt, par ce
que nous allons dire , qu’il doit manquer de cette
dernière.
Partons de ce point pour faire connaître le circuit
du sang, fluide composé de petits grumeaux
blanchâtres qu’on distingue très-bien à travers
la transparence des vaisseaux. Le coeur présente
cela d’extraordinaire, qu’il se contracte isolément,
tantôt par une de ses extrémités , et tantôt par
l’autre , d’où il résulte que le sang oscille alternativement
dans un sens et dans l’autre : phénomène
unique jusqu’à présent parmi les animaux
connus. Prenons-le, par exemple , oscillant de bas
en haut, ou mieux d’arrière en avant , en ayant
toujours sous les yeux la figure de la planche 9 0
où nous l’avons colorié en rouge ; alors nous le
verrons se porter dans un long vaisseau, qui
est l’aorte*, de laquelle partent à angle droit des
branches qui se ramifient et s’anastomosent promptement
en tout sens, en enveloppant le corps du
Mollusque, qui est comme dans uu réseau vascu-
liare. Ces vaisseaux offrent de nombreuses variétés,
» Les mots d’ao r te , de veines caves, e tc ., ne doivent plus avoir ic i la
même acception que dans les aulres Mollusques; ils expriment seulement
des analogies d’organes.
selon les espèces, et même les individus.Dans celui
qui nous occupe et que nous nommons Biphore
tonneau, ils partaient de quatre branches principales.
L’aorte se termine en pointe, de chaque côté
de laquelle sort un long vaisseau en forme d’ Y,
qui, arrivé à un organe recourbé à ses deux extrémités,
se divise en deux branches, dont l’une se
porte dans la branchie , et l’autre dans le tube annexé
à cette même branchie. Dans leur partie supérieure,
ces vaisseaux s’anastomosent et s’unissent
à ceux du dos; puis ils vont séparément s’ouvrir
dans le coeur.
Sur un seul individu, on voyait partir du coeur,
en même temps que l’aorte , deux vaisseaux accessoires.
Les vaisseaux dorsaux , toujours plus larges
et réguliers, offrent ou des segments de cercle
adossés , ou des aréoles larges et quadrilatères. Ce
sont eux qu’on a pris pour des muscles, parce qu’ils
sont striés ; peut - être aussi sont-ils recouverts à
l’extrémité par des fibres musculaires.
Les vaisseaux de la partie postérieure du corps,
après s’être unis aux précédents et de la même
manière, se terminent par d eu x , quelquefois trois
troncs, qui se rendent dans le coeur à la manière
des veines caves dont ils tiennent lieu. Nous avons
v u , seulement dans le Biphore tonneau, qu’avant
de s’y ouvrir, ils passaient par une sorte de diver-
ticiduni cordiforme, coriace, et immobile.
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