
simple que commode. En effet, le pendule et le compteur étant
mis simultanément en mouvement, la seule inspection des aiguilles
de ce dernier , au commencement et à la fin de l’expérience,
faisoit connoître le nombre d’oscillations du pendule dans l’intervalle
marqué par les chronomètres. Tous les soins de l’observateur
consistoient donc à maintenir le synchronisme, ce qui n’offroit aucune
difficulté, puisque, si l’on trouvoit à la longue que le compteur
allât un peu trop vite ou un peu trop lentement, on pouvoit,
sans arrêter les mouvemens du balancier, le retarder ou l’accélérer
avec la main.
La partie de l’expérience que nous venons de décrire, quoique
étant la principale, ne contient pas cependant l’énoncé de toutes
les précautions que nous avons été obligés de prendre pour atteindre
le dernier degré d’exactitude. J e crois ne pouvoir mieux les détailler
qu’en retraçant ici toutes les parties d’une expérience complète,
telles que nous avions coutume de les faire se succéder ; je placerai
à mesure dans ce cadre les explications et les remarques qui se rapportent
à chaque article, ce qui en fera mieux connoître l’ensemble.'
Notre premier soin portoit sur le choix du local. J ’ai constamment
évité de m’établir dans un lieu exposé aux rayons du soleil,
afin de n’avoir pas, pendant l’expérience, de grandes variations
de température.
Après avoir établi le massif, construit le plancher isolant, et mis
en place le trépied en fer, on ajustoit le plan en cuivre, garni en
agates, sur lequel devoient reposer les couteaux du pendule. Cette
partie de l’appareil étoit fixée au sommet du trépied avec de fortes
vis ; on en régloit le niveau à l’aide de vis boutantes, et d’un niveau
à bulle d’air. II ne falloit ensuite que des soins ordinaires pour
placer le pendule sur ses supports ; tout consistoit à éviter les chocs
et à ne poser les couteaux sur les plans en agates que lorsque la
tige du pendule se trouvoit dans une situation verticale.
Lorsque l’instrument étoit exactement en repos, on ajustoit l’arc
d'amplitude destiné à mesurer les oscillations, de manière qu’il fût
à trois millimètres environ de distance de la petite pointe ménagée
au bas de chaque pendule ; il falloit que cette pointe répondît exactement
au milieu ou au zéro de l’arc, et, de plus, que cet arc fut
dirigé dans le plan où devoient se faire les oscillations ; on vcrifioit
par expérience si cette dernière condition étoit remplie.
C ’est alors qu’on régloit la durée des oscillations du compteur
sur celles du pendule. Mais le compteur ayant des amplitudes
constantes, tandis que celles du pendule alloient sans cesse en diminuant,
on conçoit que si ces instrumens avoient les mouvemens
synchrones au commencement de l’expérience, cela ne devoit plus
avoir lieu à la fin. Cependant il étoit toujours possible de régler la
longueur du balancier, même pendant le cours de l’observation; il
suffisoit de tourner avec adresse l’écrou qui supportoit la lentille,
en ayant soin de ne pas arrêter les oscillations, ce qui par conséquent
ne pouvoit nuire à leur exactitude. A u reste, quand i’appareil
avoit été primitivement bien réglé, il étoit rare qu’il faJli'ity toucher
plus d’une fois dans le cours de l’expérience ; on pouvoit même
s’en dispenser tout-à-fait, en ayant soin de rétablir le synchronisme
en accélérant ou en retardant au besoin la lentille du compteur avec
la main; mais le premier moyen m’a toujours paru plus commode.
Quand les circonstances le permettoient, nous suspendions le
compteur à une muraille ; d’autres fo is , il étoit porté par un trépied
semblable à celui du pendule. Dans ce dernier cas, nous avions
soin d’éviter qu’il ne reposât sur le même sol ; mais on le plaçoit sur
le plancher isolant dont j’ai parlé plus haut : notre but étoit de prévenir
les communications de mouvemens qui eussent pu avoir
lieu entre le compteur et le pendule et en altérer les oscillations.
Nous placions toujours un thermomètre à la hauteur de la lentille
de l’instrument, et l’autre vers la partie supérieure de sa tige,
afin de connoître avec exactitude la température du pendule, aux
différentes époques de l’expérience.