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26. Car vous donnez contre moi des arrêts très-sévères, et vous
voulez me consumer pour les péchés de ma jeunesse.
27. Vous avez mis mes pieds dans les ceps, vous avez observé tous
mes sentiers, et vous avez considéré avec soin toutes les traces de
mes pas;
28. Moi qui, dans un moment, ne serai que pourriture, et qui
deviendrai comme un vêtement mangé des vers.
C H A P I T R E X I V
§. I. Brièveté e t misère de la vie.
i . L ’ homme né de la femme vît très-peu de temps, et il est rempli
de beaucoup de misères.
2. Il naît comme une fleur qui n’est pas plutôt éclose qu’elle est
foulée aux pieds; il fuit comme l’ombre, et il ne demeure jamais
dans un même état.
3. E t vous croirez, Seigneur, qu’il soit digne de vous d’ouvrir seulement
les yeux sur lui, et de le faire entrer en jugement avec vous!
4. Qui peut rendre pur celui qui est né d’un sang impur? N’est-ce
pas vous seul qui le pouvez ?
5. Les jours de l ’homme sont courts, et le nombre de ses mois et
de ses années est entre yos mains : vous avez marqué, les bornes de sa
v ie , et il ne peut les passer.
6. Retirez-vous donc un peu de lui, afin qu’il ait quelque repos ;
jusqu’à ce qu’il trouve, comme le mercenaire, la fin désirée de tous
ses travaux.
7. Un arbre n’est point sans espérance, quoiqu’on le coupe : il ne
laisse pas de reverdir, et ses branches poussent de nouveau.
8. Quand sa racine seroit vieillie dans la terre, quand son tronc
desséché seroit mort dans la poussière,
9. Il ne laissera pas de pousser aussitôt qu’il aura senti de l’eau,
et il se couvrira de feuilles comme lorsqu’il a été planté.
10. Mais quand l’homme est mort une fo i s , que son corps séparé
de son esprit est consumé, que deviental?
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n i De même que si les eaux d’une mer ou d'un lac se retiroient,
et si les fleuves, abondonnant leur lit , se séchoiènt :
12. Ainsi, quand l’homme est mort une f o i s , il ne ressuscitera
point, jusqu’à ce que le ciel soit consumé et détruit; il ne se réveillera
point, et il ne sortira point de son sommeil.
§. II. Suite du discours sur la brièveté de la vie.
13. Qui pourra me procurer cette grâce que vous me mettiez à
couvert, et me cachiez dans l’enfer, jusqu’à ce que votre fureur soit
entièrement passée, et que vous me marquiez un temps où vous vous
souviendrez de moi?
14. L ’homme étant mort une fo i s , pourroit-il bien vivre de nouveau?
Dans cette guerre où je me trouve maintenant, j’attends tous
les jours que mon changement arrive.
15. Vous m’appellerez, et je vous répondrai; vous tendrez votre
main droite à l’ouvrage de vos mains,
16. Je sais que vous avez compté tous mes pas; mais pardonnez-
moi mes péchés.
17. Vous avez mis mes offenses en réserve comme dans un sac
cacheté, mais vous avez guéri mon iniquité.
18. Comme une montagne se détruit en tombant, et comme un
rocher est arraché de sa place ;
19. Comme les eaux cavent les pierres, et comme l’eau qui bat
contre la terre la consume peu à peu : ainsi vous perdez l’homme, et
i l disparoit.
20. Vous l’avez affermi pour un peu de temps, afin qu’il passât ensuite
pour jamais; vous changerez son visage, et vous-le ferez sortir
de ce monde.
21. Que ses enfans soient dans l’éclat ou qu’ils soient dans l’ignominie,
il ne connoîtra ni l’un ni l’autre.
22. Sa chair, pendant qu’il vivra, sera dans la douleur, et son ame
déplorera elle-même son état.