avec un grand bruit, non pour descendre et fondre tout d’un coup sur
les ennemis , mais comme voulant les aller attaquer. 3. Alors il faudra nécessairement que les gardes avancées fuient, et
s’en aillent éveiller leur général, afin q u il donne les ordres pour le
combat.
4. Et lorsque leurs chefs auront couru à la tente d’Holoferne, et
qu’ils n’y auront plus trouvé qu’un corps sans tête nageant dans son
sang , la frayeur les saisira tous. 5. Et lorsque vous les verrez fuir, allez hardiment après eux, parce
que le Seigneur yous les livrera pour les fouler sous vos pieds.
6. Alors Achior, voyant ce que la toute-puissance de Dieu avoit fait
en faveur d’Israël, abandonna les superstitions payennes, crut en Dieu,
se circoncit, et fut associé au peuple d’Israël , lui et toute sa race ,
comme elle l’est encore aujourd’hui.
§. 11. Effroi des Assyriens>
7. Aussitôt donc que le jour parut, ceux de Béthulie suspendirent au
haut de leurs murs la tête d’Holoferne, et tous ayant pris les armes,
ils sortirent en faisant un grand bruit et de grands cris.
8. Les sentinelles les voyant venir) coururent à la tente d’Holoferne.
9. Ceux qui étoient dans la tente vinrent à la porte de sa chambre,
et ils tâchoient en y faisant quelque bruit d’interrompre son sommeil,
afin qu’Holoferne fût plutôt éveillé par ce bruit confus qu’il enten-
droit, que par quelqu’un de ses gens ;
1 o. Car nul n’osoit ni frapper à la porte, ni entrer dans la chambre
du général des Assyriens.
'1 1 . Mais les chefs, les colonels et les principaux officiers de l’armée
d’Assyrie étant venus à sa tente, ils dirent aux officiers de sa chambre :
12. Entrez et éveillez-le, parce que ces rats sont sortis de leurs trous,
et ont eu la hardiesse de nous appeler au combat.
13. Alors Yagao étant entré dans la chambre, se tint devant son pavillon,
et il frappa des mains, s’imaginant qu’il dormoit, etéloit avec
Judith.
14. Mais prêtant l’oreille, et n’entendant aucun bruit tel qu’en peut
faire un homme qui dort, il s’approcha plus près du pavillon , et le
levant, il vit le corps mort d’Holoferne étendu par terre, sans tête et
tout couvert de son sang. Aussitôt il jeta un grand cri avec larmes, et
il déchira ses vêtemens.
15. Puis, étant allé à la tente de Judith, et ne l’ayant point trouvée,
il sortit devant le peuple, et leur dit :
16. Une seule femme du peuple hébreu a mis la confusion dans la
maison du roi Nabuchodonosor ; car voici Holoferne étendu par terre,
et sa tête n’est plus avec son corps.
17. Les chefs de l’armée des Assyriens ayant entendu ces paroles,
déchirèrent tous leurs vêtemens : ils furent surpris d’une crainte et
d’une frayeur extrême ; le trouble saisit leurs esprits,
18. Et tout le camp retentit de cris effroyables.
C H A P I T R E XV.
§. I. Fuite des Assyriens.
1. L A nouvelle qu’Holoferne avoit eu la tête coupée s’étant répandue
dans toute l’armée des Assyriens, ils se trouvèrent tous consternés
, sans savoir quel conseil prendre ; et n’étant poussés que par la
frayeur dont ils étoient saisis, ils ne pensoient qu’à trouver leur salut
dans la fuite ;
2. De sorte que nul ne parloil à son compagnon ; mais tous baissant
la tête et quittant tout, se hâtoient de se sauver des mains des Hébreux,
qu’ils entendoient venir fondre sur eux les armes à la main, et ils fuy oient
çà et là par les chemins de la campagne, et par les sentiers détournés
dans les collines.
3. Les Israélites, les voyant donc fuir de la sorte, les poursuivirent,
et descendirent de la montagne, sonnant des trompettes et faisant de
grands cris après eux.
4. Et comme les Assyriens ne marchoient point en corps, mais que
chacun se hâtoit de fuir où il pouvoit,et que les Israélites au contraire
les poursuivoient tous ensemble et en bon ordre, ils tailloient en pièces
tout ce qu’ils rencontroient.
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