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16. 1 es Juifs se tinrent aussi prêts pour la défense dé leur vie dans
toutes les provinces qui étoient soumises à l’empire du roi, et ils tuèrent
leurs ennemis et leurs persécuteurs en si grand nombre, que soixante-
quinze mille hommes furent enveloppés dans ce carnage, sans qu’aucun
des Juifs touchât à leur bien.
17. Ils commencèrent tous à tuer leurs ennemis le treizième jour
du mois d’Adar, et ils cessèrent au quatorzième', dont ils firent aussi
une fête solennelle, pour la passer en tous les siècles suivans dans la
réjouissance et dans les festins.
18. Mais ceux qui étoient dans la ville de Suze avoient fait le carnage
pendant le treizième et le quatorzième jour de ce même mois,
et n’avoient cessé qu’au quinzième. C’est pourquoi ils le choisirent pour
en faire une fête solennelle de festins et de réjouissance publique.
§. III. Les Juifs établissent une fête factions de grâces.
19. Les Juifs qui demeuroient dans les bourgs sans murailles et dans
les villages, choisirent le quatorzième jour du mois d’Adar, pour être
un jour de festin, dans lequel ils font une grande réjouissance, et
s’envoient les uns aux autres quelque chose de ce qui a été servi dans
leurs festins.
00. Mardochée eut donc soin d’écrire toutes ces choses ; et en ayant
fait un livre, il l’envoya aux Juifs qui demeuroient dans toutes les
provinces du roi, soit dans les plus proches ou dans les plus éloignées,
01. Afin que le quatorzième et le quinzième jour du mois d’Adar
leur fussent deux jours de fêtes qu’ils célébrassent tous les ans à perpétuité
par des honneurs solennels ;
22. Parce que c’est en ces jours-là que les Juifs se vengèrent de
leurs ennemis, que leur deuil et leur tristesse furent changés en une
réjouissance publique. C’est pourquoi il voulut que ces jours fussent
des jours de festin et de joie , qu’ils s’envoyassent des mets de leur
table les uns aux autres, et qu’ils y fissent aux pauvres de petits présens. 23. Les Juifs établirent donc une fête solennelle de tout ce qu’ils
avoient commencé de faire en ce temps-là, selon l’ordre que Mardochée
Ipur en ayoit donné par ses lettres,
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2 '. Car Aman, fils d’Amadath, de la race d’Agag, ennemi déclaré
des Juifs, avoit formé le dessein de les perdre , de les tuer et de les
exterminer; et il avoit jeté pour cela. Phur, c’est-à-dire, le sort, en
notre langue.
a5. Mais Estheralla ensuite trouver le roi: elle le supplia de prévenir
le mauvais dessein d’Aman , par une nouvelle lettre, et de faire
retomber sur sa tête le mal qu’il avoit résolu de faire aux Juifs. Et Je
roi en effet fit pendre Aman à une croix, aussi bien que tous ses fils.
26. C’est pourquoi, depuis ce temps-là, ces jours ont été appelés les
jours de Phurim, c’est-à-dire, les jours des sorts, parce que Phur,
cest-à-dire, le sort, avoit été jeté dans une urne. Et cette lettre, ou
plutôt ce livre de Mardochée , contient tout se qui se passa alors.
27. Les Juifs donc, en mémoire de ce qui avoit été concerté contre
eux, et de ce grand changement qui étoit arrivé ensuite, s’obligèrent,
eux et leurs enfans, et tous ceux qui voudroient se joindre à leur religion
, d’en faire en ces deux jours une fête solennelle, sans que personne
s’en pût dispenser ; selon qu’il est marqué dans cet écrit , et ce
qui s’observe exactement chaque année aux jours, destinés à cette fête.
28. Ce sont ces jours qui ne seront jamais effacés de la mémoire
des hommes, et que toutes les provinces d’âge en âge célébreront par
toute la terre. Et il n’y a point de ville en laquelle les jours de Phurim,
c’est-à-dire les jours des softs, ne soient observés par les Juifs et par
leurs enfans, qui sont obligés de pratiquer ces cérémonies.
§. IV. Les Juifs sont en paix.
29. La reine Esther, fille d’Abihaïl, et Mardochée juif, écrivirent
encore une seconde lettre, afin qu’on eût tout le soin possible d’établir
ce jour comme une fête solennelle dans toute la postérité •
3°. Et ils l’envoyèrent à tous les Juifs qui demeuroient dans les cent
vingt-sept provinces du roi Assuérus, afin qu’ils eussent la paix, et qu’ils
reçussent la vérité,
31. En observant exactement ces jours solennels des sorts, et les cé-
lébj-ant en leur temps avec grande joie. Les Juifs s’engagèrent donc,
selon que Mardochée et Esther l’avoient ordonné, à observer eux
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