19. Nous avons péché avee nos pères ; nous avons agi injustement ;
nous avons commis l’iniquité.
20. Ayez pitié de nous , parce que vous êtes bon ; ou vengez nos
crimes en nous châtiant vous-même, et n’abandonnez pas ceux qui
vous bénissent, à un peuple qui ne vous connoît point ;
21. Afin qu’on ne dise pas parmi les nations, Où est leur Dieu ?
22. Après s’être lassés à force de crier et de pleurer, ils se turent.
a3. Alors Ozias se leva ayant le visage tout trempé de ses larmes, et
il leur dit : Ayez bon courage, mes frères , et attendons encore pendant
ces cinq jours la miséricorde du Seigneur.
24. Peut-être qu’il appaisera sa colère, et qu’il fera éclater la gloire
de son nom.
26. Que si, ces cinq jours étant passés, il ne nous vient pas de secours
, nous ferons ce que vous nous avez proposé.
C H A P I T R E VI I I .
§. I. Qui étoit Judith.
1. C es paroles J Ozias furent rapportées à Judith , veuve qui étoit
fille de Mérari, fils d’Idox, fils de Joseph, fils d’Ozias, fils d’Elaï, fils
de Jamnor, fils de Gédéon, fils de Raphaïm, fils d’Achitob , fils de
Melchia, fils d’Enan, fils de Nathania, fils de Salathiel, fils de Siméon,
fils de Ruben.
2. Son mari, qui s’appeloit Manassé, mourut au temps de la moisson
des orges ; 3. Car, lorsqu’il faisoit travailler ceux qui lioient les gerbes dans les
champs, l’ardeur du soleil lui donna sur la tête, et il mourut dans
Béthulie, ville de sa naissance, où il fut enseveli avec ses pères.
4. Il y avoit déjà trois ans et demi que Judith étoit demeurée veuve.
6. Elle s’étoit fait au haut de sa maison une chambre secrette, où
elle demeuroit enfermée avec les filles qui la servoient ;
6. E t , ayant un cilice sur ses reins, elle jeûnoit tous les jours de sa
vie, hors les jours de sabbat, les premiers jours du mois, et les fêtes
de la inaison d’Israël.
7. Elle étoit parfaitement belle , et son mari lui avoit laissé de
grandes richesses et un grand nombre de serviteurs, et des héritages
pleins de troupeaux de boeufs et de moutons.
8. Elle étoit très-estimée de tout le monde, parce qu’elle avoit une
grande crainte du Seigneur ; et iln’y avoit personne qui dît la moindre
parole à son désavantage.
§. 11. Discours de Judith.
9. Ayant donc appris qu’Ozias avoit promis de livrer la ville dans
cinq jours, elle envoya quérir les anciens^ peuple, Chabri et Charmi,
10. Qui la vinrent trouver, et elle leur dit : Comment donc Ozias
a-t-il consenti de livrer la ville aux Assyriens, s’il ne nous venoit du
secours dans cinq jours ?
11. Et qui êtes-vous, vous autres, qui tentez ainsi\e Seigneur?
12. Ce n’est pas là le moyen d’attirer sa miséricorde, mais plutôt
d’exciter sa colère et d’allumer sa fureur.
13. Vous avez prescrit à Dieu le terme de sa miséricorde selon qu’il
Vous a plu, et vous lui en avez marqué le jour.
14. Mais parce que le Seigneur est patient, faisons pénitence de
cette faute même, et implorons sa miséricorde avec beaucoup de
larmes.
15. Car Dieu ne menace point comme un homme, et il ne s’enflamme
point de colère comme les enfàns des hommes.
16. C’est pourquoi humilions nos âmes devant lu i, reconnoissons
que nous sommes ses esclaves, demeurons dans un esprit d’abaissement,
17. Et prions le Seigneur avec larmes, de nous faire sentir en la manière
qu’il lui plaira les effets de sa miséricorde, afin que, comme l’orgueil
de nos ennemis nous a remplis de trouble et de crainte , notre
humilité aussi devienne pour nous un sujet de gloire.
18. Car nous n’avons point suivi les péchés de nos pères qui ont
abandonné leur Dieu, et qui ont adoré des dieux étrangers,
19. Et qui ont mérité par ce crime d’être abandonnés à leurs ennemis
, qui les ont tués, qui les ont pillés, et qui les ont couverts de