serviteurs qui ont été animés de zèlee/d’ardeur pour votre cause ; as-
sistez-moi, je vous prie, et soutenez une veuve désolée, vous qui
êtes mon Seigneur et mon Dieu.
4. Car c’est vous qui avez fait ces anciennes merveilles } et qui ayez
résolu d’exécuter vos différera desseins chacun dans son temps ; et il ne
s’est fait que ce que vous avez voulu.
5. Toutes vos voies sont déjà préparées, et vous avez établi vos ju?
gemens dans Vordre de votre providence.
6. Jetez les yeux maintenant sur le camp des Assyriens, comme
vous daignâtes les jeter sur le camp des Egyptiens, lorsque leurs
troupes armées couroient après vos serviteurs, se fiant sur leurs chariots,
sur leur cavalerie, et sur la multitude de leurs soldats.
7. Vous regardâtes seulement lpur camp, et ils se trouvèrent enveloppés
de ténèbres.
8. Leurs pieds se trouvèrent arrêtés au fond de la mer, et ils furent
submergés dans les eaux.
9. Seigneur, que ceux-ci périssent de même, eux qui s’appuient suj.'
leur grande multitude et qui se glorifient dans leurs chariots, dans
leurs dards, dans leurs boucliers, dans leurs flèches et dans leurs lances,
10. E t qui ne savent pas que c’est vous qui êtes notre Dieu, vous qui
dès le commencement du monde avez terrassé les armées les plus redoutables
j et que votre nom est le Seigneur.
§. 11. Suite de la prière de Judith.
11. Elevez en haut votre bras , comme vous avez fait autrefois ;
brigejz leur force par votre force ; que votre colère fasse tomber devant
vous ceux qui se promettent de yioler votre sanctuaire, de déshonorer
le tabernacle de votre nom, et de renverser avec leur épée la majesté
de vptre autel.
12. Faites, Seigneur, que la tête de ce superbe soit coupée de sa
propre épée ;
13. Qu’il soit pris par ses propres yeux comme par un piège en me
regardant, et frappez-le par l’agrément des paroles qui sortiront de
ma bouche.
J U D I T H. s7
14. Donnez-moi assez de constance dans le coeur pour le mépriser, et
assez de force pour le perdre.
15. Ce sera un monument glorieux de votre nom, qu’il périsse par
la main d’une %nme.
x 16. Car votre puissance, Seigneur, n’est point dans la multitude des
hommes; vous ne vous plaisez point dans la force des chevaux, et
dès le commencement du monde les superbes ne vous ont point plu ;
mais vous avez toujours agréé les prières de ceux qui sont humbles et
doux.
17. Dieu des cieux, créateur des eaux, Seigneur de toute créature,
exaucez-moi ; exaucez celle qui a recours à yous dans sa misère, et
qui présumé de votre miséricorde.
18. Souvenez-vous, Seigneur, de votre alliance ; mettez vous-même
les paroles dans ma bouche, et fortifiez la résolution de mon coeur,
afin que votre maison demeure toujours dans la sainteté qui lui est
propre ;
19. Et que toutes les nations connoissent que vous êtes Dieu, et
qu il n y en a point d’autre que vous.
C H A P I T R E X.
§. I. Judith sort de Béthulie.
I- J u DITH ayant cessé de crier au Seigneur/ se leva du lieu où elle
étoit demeurée à terre prosternée devant le Seigneur,
a. E t , ayant appelé sa servante, elle descendit dans sa maison ; elle
ôta son cilice ; elle quitta s,es habits de veuve ;
3. Elle se lava le corps j elle répandit sur elle un parfum précieux j
elle frisa ses cheveux, et elle mit une coiffure magnifique sur sa tête.
Elle se revetit des habits qu’elle avoit accoutumé de porter au temps
de sa joie; elle prit une chaussure très r riche, des brasselets, des lis
d ’o r , despendans-d’oreilles, des bagues, et elle se para de tous ses
omemens.
4. Dieu même lui ajouta un nouvel éclat, parce que tout cet ajustement
n’avoit pour principe aucun mauvais désir, mais la vertu seule.
5. H