connue) quoiqu’elle ne se trouve point dans l’hébreu du temps même de S. Jerome.
C ’est ce qui a fait dire à S. Augustin ( lib. xviij de C u it. cap. 47 » toin. 7 , p. J 3o )
que Job étoit le troisième après Jacob., et qu’il étoit Idumeen.
S. Jérôme, sur la foi de quelques Juifs , prétend que la première partie du livre
de Job, contenue dans les deux premiers chapitres, et la troisième qui commence ,
selon ce père , au v. 6 du 4.2e chapitre jusqu’à la fin , est écrite en prose , et cfue
tout le reste est écrit en vers ; mais tout ce que l'on peut dire sur cela , c est qu en.
effet ce livre est composé d’une manière poétique, c’est-à-dire, figurée, emphatique,
et d’un style fort au dessus des manières de parler ordinaires, sans y ajouter rien de
plus.
Le principal objet de ce livre, est que Job a pour but de guérir les hommes dans
ses amis, du scandale qu’ils prennent ordinairement de l’affliction des justes et de la
prospérité des impies, et de faire éviter au juste, aussi bien qu’à l’ impie, dentrer
dans ce blasphème, de croire que Dieu ne se mêle en aucune façou de ce qui se passe
dans le monde , ou de l’accuser d’iujustice en opprimant également du poids de sa
colère et le juste et l’impie. Job soutient que l’affliction n’est pas toujours un sigue du
châtimeut et de la colère de Dieu, mais une épreuve de là fidélité du juste ; et que
la prospérité aussi n’est souvent que très-rarement la récompeuse de l’innocent ;
qu’enfin Dieu distribue les biens et les maux de cette vie aux hommes avec sagesse ,
et selon les vues secrettes de sa providence. Les amis de Job contestent ces vérités ;
et tout ce qui est dit au nom de Dieu et de Job, est d’une autorité divine et digne
de foi : mais il n’en est pas ainsi, selon S. Augustin, S. Cbrysostôme et S. Grégoire,
de ce que disent les amis de Job ; quoiqu’en soutenant une mauvaise cause , ils ne
laissent pas de dire plusieurs choses belles et véritables. S. Paul en a loué quelques-
unes qui reçoivent leur autorité de cet apôtre, et non d’Ëlipbas*
C H A P I T R E I.
§. I. Piété de Job.
1. 1 l y avoit dans la terre de Hus un homme qui s’appeloit Job. Cet
homme étoit simple et droit de coeurj il craignoit Dieu, et se retiroit
du mal.
2. Il avoit sept fils et trois filles.
3. Il possédoit sept mille moutons, trois mille chameaux, cinq cents
paires de boeufs et cinq cents ânesses. 11 avoit de plus un très-grand
nombre de domestiques ; et il étoit grand et illustre parmi tous les
orientaux.
4. Ses enfans alloient les uns chez les autres, et ils se traitoient chacun
à leur jour. Ils envoyoient prier leurs trois soeurs de venir manger
et boire avec eux ;
5. Et lorsque ce cercle des jours de festin étoit achevé , Job en-
voyoit chez ses enfans, et il les purifioit ; et se levant de grand matin,
il offroit des holocaustes pour chacun d’eux. Car il disoit en lui-même :
Peut-être que mes enfans auront commis quelque péché, et qu’ils auront
offensé Dieu dans leur coeur. C’est ainsi que Job se conduisoit tous
les jours de sa v ie .
§. II. Le démon demande permission de tenter Job.
6. Or les enfans de Dieu s’étant un jour présentés devant le Seigneur,
satan se trouva aussi parmi eux.
7. Le Seigneur lui dit : D’où viens-tu ? Il lui répondit : J’ai fait le tour
de la terre , et je l’ai parcourue toute entière.
8. Le Seigneur ajouta : N’as-tu point considéré mon serviteur Job
qui n’a point d’égal sur la terre, qui est un homme simple et droit de
coeur, qui craint Dieu , et se retire du mal ?
9. Satan lui répondit : Est-ce en vain que Job craint Dieu?
10. N’avez-vous pas remparé de toutes parts et sa personne, et sa
ô . P