C H A P I T R E I L
§. I. J o b couvert d’ulcères.
i. O R, les enfans de Dieu s’étant un jour présentés devant le Seigneur
, et satan étant venu aussi parmi eux se présenter devant le
Seigneur,
2. Le Seigneur lui dit : D’où viens-tu? Il lui répondit : J’ai fait le
tour de la terre, et je l’ai parcourue toute entière.
3. Le Seigneur lui dit encore : N’as-tu point considéré mon serviteur
Job, qui n’a point d’égal sur la terre, qui est un homme simple et
droit de coeur, qui craint Dieu et se retire du m al, et qui se conserve
encore dans l’innocence? Cependant tu m’as porté à m’élever contre
lui pour l’affliger sans qu’il l’ait mérité.
4. Satan lui répondit : L ’homme donnera toujours peau pour peau,
et il abandonnera tout pour sauver sa vie ; 5. Mais étendez votre main , et frappez ses os et sa chair, et vous
verrez s’il ne vous maudira pas en face.
6. Le Seigneur dit à satan : V a , il est en ta main ; mais ne touche
point à sa vie.
7. Satan étant sorti de devant le Seigneur, frappa J ob d’une effroyable
plaie ,-depuis la plante des pieds jusqu’à la tête.
8. Et Job s’étant assis sur un fumier, ôtoit avec un morceau de pot
de terre la pourriture qui sorloit de ses ulcères.
§. II. J o b reprend sa fem me .
9. Alors sa femme vint lui dire : Quoi ! vous demeurez encore dans
votre simplicité ? Maudissez Dieu, et mourez.
10. Job lui répondit : Vous parlez comme une femme qui n’a point
de sens. Si nous avons reçu les biens de la main du Seigneur, pourquoi
n’en recevrons-nous pas aussi les maux ? Ainsi dans toutes ces choses
Job ne pécha point par ses lèvres.
11. Cependant trois amis de Job apprirent tous les maux qui lui
m