et les ôtant sur les 10«? ans de la vie de Judith, il est très-evident cju elle uavoit
alors que 48 ans j et si vous ajoutez à ces 48 ou S o ans, ce que dit l’Ecriture ,
chap. 10 , v. 4 , que Dieu lui ajouta encore un nouvel éclat, afin de la faire paraître
aux jeux de tous avec un lustre incomparable , on ne sera plus surpris que cette
vertueuse femme ait eu des agrémens et de quoi plaire à 48 et S o ans.
Enfin, on ne disconvient pas qu’il n’j ait en effet sur cette histoire quelques difficultés
, mais celles que l’on nous fait sont bien moins insurmontables que celles
qui se trouvent dans le système de ceux qui soutiennent que cette histoire n’est arrivée
que sous les rois de Perse après la capivité générale. Ca r, que répondre à ce
que l’Ecriture dit sur Ecbatane nouvellement bâtie par les Médes ; au nom d’Arpha-
xad qu’elle donne à ce roi d’Ecbatane et des Médes 5 à celui de Nabuchodonosor,
ioi des Assyriens, nom qui n’a jamais été donné aux rois de Perse j à ce qui est dit
de Ninive, ville florissante et alors le séjour des rois d’Assyrie 5 des différends entre
les princes des Médes et d’Assyrie à qui appartiendrait l’empire de l’Asie 5 enfin, à
ce quelle ajoute du libre exercice de la religion/ihez les Juifs dans le temple de Jérusalem
? Tout cela, dis-je, est sans réponse, et renverse absolument le dernier sentiment.
Ajoutez que Cambyse ne régna pas huit ans entiers, que Xercès ne commença
à faire la guerre aux Grecs que la cinquième année de son règne, et qu’ il est
dit ici que Nabuchodonosor prit là résolution de s’assujettir toute la térre la treizième
année de son règne. A l’égard de Darius Hystaspe, sous le règne duquel quelques-uns
ont tenté de placer cette histoire -, il y aurait encore des difficultés plus insurmontables,
puisque ce prince a toujours vécu en bonne intelligence avec les Juifs, et
qu’il y avoit plus de cent ans que Ninive étoit ruinée.
Quoique ce livre n’ait pas été mis dans le canon des Juifs, on ne peut disconvenir
qu’ ils ne l’aient fort estimé, puisqu’il passe pour certain qu’ il a été traduit en
grec par les Septante. L ’Eglise l’a compté au nombre des livres saints, et S. Jérôme
assure qu’il avoit été reconnu par le concile de Nicée pour un des livres canoniques
de l ’Ecriture 3 e t , comme nous avons dit, cette histoire est citée par S. Clément
romain, par l’alexandrin et par Tertullien, et est reconnu pour canonique par le
concile d’Hippone, par le troisième de Carthage, par le concile ronlain sous Gélase,
par Innocent I , et en dernier lieu par le concile général de Trente.
C H A P I T R E I.
§. I. Victoires de Nabuchodonosor.
1. A R P H A X A D, roi des Médes, ayant assujetti à son empire un grand
nombre de nations, bâtit de pierres de taille une ville très-forte, qu’il
appela Ecbatane.
2. Il y fit faire des murailles de soixante-dix coudées de large et de
trente coudées de haut, et des tours qui avoient cent coudées de hauteur.
3. Les tours étaient carrées : chaque côté de la tour avoit vingt
pieds de largeur 5 et il en fit faire les portes de la même hauteur que
les tours.
4. Après cela il se glorifioit de sa puissance, comme étant invincible
par la force de son armée et par la multitude de ses chariots.
5. Mais Nabuchodonosor, roi des Assyriens, qui régnoit dans la
grande ville de Ninive, fit la guerre la douzième année de son règne
à Arphaxad , et le vainquit
6. Dans la grande plaine de Ragau, près de l’Euphrate, du Tigre
et de Jadason, dans la campagne d’Erioch, roi des Eliciens.
§. 11. Nabuchodonosor veut vaincre divers peuples.
7. Alors le règne de Nabuchodonosor devint illustre ; son coeur s’en
éleva ; et il envoya à tous ceux qui habitaient en la Cilicie, à Damas,
sur le mont Liban ,
8. Et aux peuples qui sont dans le Carmel, en Cédar, qui habitent
dans la Galilée et dans la grande campagne d’Esdrelon,
9. E t à tous ceux qui étoient en Samarie et au-delà du fleuve du Jourdain
jusqu’à Jérusalem, et dans toute la terre de Jessé jusqu’aux confins
de l’Ethiopie.