a r g u m e n t .
Tl n’y a rien qu’un seul livre de Pseaumes, qui en contient en tout i S o , que les
Hébreux sous le second temple ont partagé en cinq parties, sans doute pour leur
commodité particulière ; et chacune de ces cinq parties est terminée par ces paroles,
Amen, amen-î c’est-à-dire, qu’il soit fait ainsi : elles se trouvent à la fin du 41
pseaume, du 72 e , du 89e et du io J e , selon l’hébreu, où se termine la quatrième
partie. Saint Jérôme rejette ce partage, comme n’y ayant aucune raison solide pour
l’appuyer.
Ce recueil est appelé par les Hébreux Sepherlehillim, c’est-à-dire, livre des
hymnes, des louanges ou des cantiques5 et par les Grecs BiÇXoç 'ŸctXf/.Càv, c est-à-
dire, L i v r e d e s P s e a u m e s , mot grec qui signifie, qui est touché doucement
ou mélodieusement. Ce nom est donné à ce livre par rapport à l’instrument qui ac-
compagnoit le chant- des hymnes qu’il contient.
Il porte aussi le surnom d e D A v ID ; non que ce roi soit absolument l’auteur
de tous les pseaumes contenus dans ce livre, mais parce qu’il en a composé un grand
nombre, qu’il a eu grande part à plusieurs autres qui ont ete Faits et chantes par son
ordre : au moins c’est le sentiment de plusieurs Pères, et entre autres de S. Hilaire,
de S. Jérôme et de S. Augustin, qui prétendent qu’une grande partie de ces pseaumes
est l’ouvrage de la plupart de ceux dont ils portent les noms, comme de Moïse, de
Salomon, d’Asapb, de Coré, d’ fdithun, etc. Quelques auteurs même assurent que les
pseaumes composés par David finissent au 7 1 e* D’autres soutiennent qü ils sont tous
de David , ainsi que S. Cbrysostome, Théodoret, Cassiodore et Euthyme.
Ces pseaumes ont été d’abord composés et écrits en hébreu, et la compilation entière
n’en a été faite que sous le second temple par Esdras, qui les ramassa en un seul
volume après le retour de la captivité j et- c’est lui qui les a mis dans lé canon des
livres saints.
On ne croit pas absolument que les pseaumes aient été écrits en vers, et qu’on y
ait observé une cadence, une mesure et des rimes; quoique leur style ait beaucoup de
rapport au génie et aux tours de la poésie par leurs sens figurés, par la vivacité des
expressions, la noblesse des pensées, par les transitions brèves et subtiles, par les
sens suspendus qui s’y rencontrent fréquemment, et qui en rendent l’intelligence et
les liaisons difficiles.
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