confusion ; mais pour nous , nous ne eonnoissons point d’autre Dieu
que le nôtre.
§. III. Suite du discours de Judith.
2.0. Attendons avec une humble soumission ses consolations , et il
nous vengera des afflictions que nos ennemis, qui sont altérés de notre
sang, nous font souffrir ; il humiliera toutes les nations qui s’élèvent
contre nous, et il les couvrira de honte en se déclarant notre Seigneur
et notre Dieu.
s i . Et maintenant, mes frères, comme vous êtes les anciens du
peuple de Dieu, et que leur ame eHeur vie dépendent de vous, parlez-
leur d’une manière qui leur relève le coeur , en les faisant souvenir
que nos pères ont été tentés, pour éprouver s’ils servoient Dieu vé-r
ritablement.
2.2. Ils doivent se souvenir qu’Abraham notre père a été tenté, et
qu’ayant été éprouvé par beaucoup de peines et d’afflictions, il est devenu
l’ami de Dieu.
2.3. C’est ainsi qu’Isaac, que Jacob , que Moïse , et que .tous ceux
qui ont plu à Dieu, ont passé par plusieurs afflictions, et sont toujours
demeurés fidèles.
2\. Mais ceux qui n’ont pas reçu ces épreuves avec la crainte du
Seigneur, qui ont témoigné leur impatience, et qui ont irrité le Seigneur
par leurs reproches et par leurs murmures ,
2Ô. Ont été exterminés par Y ange exterminateur, et ont péri par
les morsures des serpens.
2.6. C’est pourquoi ne témoignons point d’impatience dans ces maux
que nous souffrons ;
127. Mais considérons que ces supplices mêmes sont encore beaucoup
moindres que nos péchés ; croyons que ces fléaux dont Dieu nous
châtie comme ses serviteurs, nous sont envoyés pour nous corriger,
et non pour nous perdre.
§. IV. Dessein de Judith.
28. Ozias et les anciens lui répondirent : Tout ce que vous nous
avez dit est véritable, et il n’y a rien à reprendre dans vos paroles.
29. Nous vous supplions donc de prier pour nous, parce que vous
êtes une femme sainte, et qui craignez Dieu.
30. Judith leur répondit : Comme vous reconnoissez que ce que je
vous ai pu dire est de Dieu ,
31. Eprouvez aussi si ce que j’ai résolu de faire vient de lu i , et
priez-Ie afin qu’il affermisse le dessein que j’ai.
32. Vous vous tiendrez cette nuit à la porte de la ville et je sortirai
avec ma servante ; et priez le Seigneur, afin que , comme vous
avez dit, il regardefavorablement son peuple dans ces cinq jours.
33. Je ne veux point que vous vous mettiez en peine de savoir ce
que j’ai dessein de faire; et jusqu’à ce que je vienne moi-même vous
dire de mes nouvelles, qu’on ne fasse autre chose que prier le Seigneur
notre Dieu pour moi.
34. Ozias, prince de Juda, lui répondit : Allez en paix , et que le
Seigneur soit avec vous pour se venger de nos ennemis. Et l’ayant
quittée, ils s’en allèrent.
C H A P I T R E I X.
§. I. Prière de Judith.
1. A p r è s qu’ils furent partis, Judith entra dans son oratoire ; et\
se revêtant d’un cilice, elle mit de la cendre sur sa tête , et se prosternant
devant le Seigneur, elle crioit vers lui, en disant :
2. Seigneur Dieu de mon père Siméon , qui lui avez mis l’épée
entre les mains pour se venger des étrangers qui , transportés d’une
passion impure, avoient violé une vierge, et lui avoient fait outrage
en l'a couvrant de confusion ;
3. Qui avez exposé lèurs femmes en proie, qui avez rendu leurs filles
captives, et qui avez donné toutes leurs dépouilles en partage à vos