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et ne changent jamais de couleur, lorsqu ils sont adultes,
à moins que ce ne soit accidentellement. La constance
de leurs teintes et leur mue annuelle en Europe, ne sont
donc pas dues à l’influence du climat ; il n’en a aucune sur
le plumage des espèces qui, en Asie , en Afrique et en
Amérique, portent dans la même année deux ou trois
livrées différentes, comme le Sénégalipiqueté, le Dioch,
les Foudis, le Comba-Sou, les Veuves, etc. tous oiseaux
qui muent deux fois par an, pendant toute leur vie, dans
les pays septentrionaux comme sous la zone torride.
Dès qu’un oiseau étranger ne change point de couleurs
en Europe, après la première mue qu’il y subit dans l’état
d’adulte , soit qu’il n’en éprouve quune ou plusieurs par
an , on doit donc être certain qu’il portera toujours le
même vêtement, à quelques nuances près, nuances accidentelles
, occasionnées par le changement de nourriture
ou la captivité, ainsi qu’on le remarque dans les oiseaux
de notre climat que l’on tient long-temps en cage. La
Loxie fasciée est sujette à ce changement. Si au contraire
après chaque mue le plumage est différent, il en sera
toujours de même tant que l’oiseau vivra. Tous les individus
de la même espèce ne muent pas régulièrement
dans la même saison comme nos oiseaux ; il en est qui
perdent leurs plumes plutôt, d’autres plus tard ; cela
dépend de l’époque de la saison pluvieuse de leur pays
natal. Les femelles, dans les espèces à double ou triple
mue, changent aussi plusieurs fois de plumes par an ;
mais leurs couleurs sont constantes ; cependant quelques
femelles, dans cet âge avancé, offrent, mais rarement,
plusieurs attributs des mâles.
Cinq objets principaux doivent fixer l’attention du
voyageur qui veut transporter en Europe des oiseaux
étrangers. Il faut, i°. étudier leurs habitudes et leur instinct
; 2°. les disposer d’avance au voyage , en les familiarisant
avec leur prison, avec la fatigue , la privation
momentanée de nourriture, le bruit et lès divers troubles
auxquels ils sont exposés dans le transport; 3°. leur faire
prendre connoissance de leur mangeoire et de leur abreuvoir
, de manière qu’ils puissent trouver aussi aisément
dans l’obscurité qu’à la lumière ce dont ils ont besoin ;
4°. se munir de plusieurs volières, pour séparer les espèces
qui ne sontpas d’un naturel social, ou d’une seule, divisée
par compartimens ; 5°. les accoutumer aux graines dont
on les nourrira en Europe, si l’on peut s’en procurer;'
autrement on doit faire une grande provision de celles
dont ils vivent dans leur patrie , tant pour le voyage que
pour les premiers mois de leur arrivée ; cette provision est
très-nécessaire à cette époque , comme je le prouverai
ci-après. Mauduyt (Encyclop. méthod. ) indique du pain
trempé à défaut de graines ; mais cet aliment ne convient
pas au plus grand nombre de ces oiseaux : ou ils le refusent
totalement, ou ils en mangent si peu qu’ils tombent
en langueur, et périssent pour la plupart. Un de mes
amis , pour avoir trop compté sur ce moyen, a perdu
presque tous les Sénégalis, Veuves, Bengalis, etc. qu’il
apportoit du Sénégal.
Le choix des individus destinés à ces longs voyages ne
peut être indifférent ; on doit donner la préférence aux
jeunes, ou à ceux qui ont été élevés en cage, ou pris au
piège avant leur première mue : ils sont plus dociles, supportent
plus volontiers la captivité, et s’habituent sans
peine à une nouvelle sorte de nourriture. Les adultes ‘
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