
H I S T O I R E N A T U R E L L E
L A L O X I E I G N I C O L O R .
PL. L IX .
L o x ia ignicolor.
L f. s auteurs qui ont parlé de cet oiseau, l’ont donné pour une variété
de la Loxie orix ' avec laquelle il a du rapport dans le plumage ; mais il
constitue une espèce particulière qui en diffère par moins de grandeur
et de grosseur, par sa gorge totalement d’un rouge orangé éclatant et
par la longueur de toutes les couvertures de la queue, lesquelles sont
composées de barbes effilées et pendantes, et s’étendent jusqu’au bout
des pennes. Leur couleur rouge de feu domine aussi sur le co u ,
le dos, l’estomac, à l’extérieur des couvertures supérieures des ailes ,
des pennes et de celles de la queue qui sont brunes du côté interne ; un
beau noir velouté règne sur la tête jusqu’au-dessous des y eux , sur une
grande partie de la poitrine et sur le ventre ; le bec est d’un noir mat, les
pieds sont couleur de chair. Des individus ont des teintes moins foncées ;
d’autres ont le ventre varié de noir et de blanc sale ; ce plumage indique
des mâles qui prennent leur livrée d’été pour la première fois,
ou qui la quittent pour se revêtir de celle d’h iver, époque à laquelle
ils rie diffèrent point des femelles , dont les parties supérieures sont
variées de taches longitudinales brunes sur un fond gris et les inférieures
sur un fond blanc sale; les ailes et la queue sont d’un brun sombre, plus
clair en dehors. Le bec est de cette couleur et les pieds sont gris.
Cet oiseau d’Afrique, qu’on voit quelquefois dans nos volières, se
trouve au Sénégal et dans d’autres contrées de cette partie du monde.
Étant d’un naturel querelleur et inquiet, on doit le séparer des espèces
douces et tranquilles, dans quelque saison que ce soit, et sur-tout à l’époque
des couvées. Peut-être se plaît-il dans la société de ses semblables, et
place-t-il son nid dans les roseaux comme le Cardinal du Cap de Bonne-
Espérance décrit ci-après sous la dénomination de Loxie orix ? Mais
nous n’avons aucuns renseignemens sur son genre de vie ni sur ses moeurs.
Au reste la chaleur de nos étés est suffisante pour les conserver vivans
dans nos contrées septentrionales, et une température plus forte leur est
nécessaire si on veut en tirer de nouvelles générations.
De ma collection. *
* L o x ia o r i x , Linnæus.