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quelques-uns de ces oiseaux; on doit donc leur donner
du mouron, du séneçon et d’autres plantes dont ils se
nourrissent avec plaisir. Des especes ont besoin din-
sectes pour élever leurs petits ; on leur en procure a cette
époque, sur-tout des chenilles non velues et des larves :
celle du Ténébrion de la farine, appelé vulgairement
Ver de farine, leur convient assez ; on la leur présentera
entière si elle est petite, et rompue en deux si elle est
grande, comme on le fait pour le Rossignol.
Tous ces oiseaux ne construisant pas leur nid avec les
mêmes matériaux, on leur en fournira de diverses sortes.
les plumes duvetées, la mousse, les herbes fines , le
coton haché et la bourre, sont les principaux ; mais les
plumes sont de toute nécessité pour les Senegalis rouges,
car lorsque les femelles n’en trouvent pas pour matelasser
leur nid, elles arrachent celles des mâles et même des
autres oiseaux qui sont dans leur enceinte.
En se conformant aux procédés que je viens d indiquer
, ces petits volatiles changeaient absolument de
naturel ; ils passeroient de la froide indifférence à un
sentiment plus tendre, dont notre température empêche
le développement ; les femelles, devenues sensibles aux
caresses des mâles, se rendroient à leurs désirs; les mâles
se fixeroient en s’attachant une compagne ; le plaisir de
s’aimer, de s’en donner des preuves, de soigner leur
postérité, deviendroitleur unique occupation. Ces soins,
continués pendant plusieurs années, procureroient des
générations acclimatées, qui finiroientpar ne plus demander
que les attentions ordinaires attachées à l’éducation
des serins.