L E B E N G A L I V E R T .
PL . IV .
C ette rare espèce, dont je n’ai vit que deux individus vivans, se
trouve sur la côte occidentale de l’Afrique. Aussi délicate, aussi sensible
au froid que la plupart des petits volatiles de cette partie du monde, elle
exige 25 à 3o degrés de chaleur si l’on veut en tirer de nouvelles générations
, et le climat de nos étés, lorsqu’elle est en mue ou dans les premiers
temps qu’elle habite nos contrées. Elle place son nid au centre d’un
buisson, et emploie à sa construction des herbes fines, de la bourre et
des plumes. Sa nourriture est la même que celle de tous les autres
Bengalis et Senegalis, c’est-à-dire l’alpiste et le millet rond : elle mange
aussi avec plaisir du mouron, et les diverses petites graines qu’on donne
aux serins ; mais on ne doit jamais lui présenter du chénevis, ni aux autres
oiseaux décrits dans cet ouvrage, car cette nourriture est la cause de
plusieurs maladies qui les font souvent périr , telles que les inflammations
de bas-ventre et l’épilepsie. Quoiqu’ils aiment beaucoup cette graine,
elle a pour eux les mêmes inconvéniens, et on doit les en priver.
Ce Bengali a le bec et les pieds rouges ; l’oeil placé au centre d’une
raie de même couleur;la tête d’un gris-de-fer,foiblement teint de verdâtre,
1e dessus du cou et du corps, les ailes et la queue d’un vert-olive;
les joues, la gorge, la poitrine et les parties postérieures d’un gris nuancé
de rouge très-pâle, qui prend un ton plus décidé vers l’anus. La femelle
ne diffère du mâle que par des teintes moins vives.
Ce Bengali ne mue qu’une fois dans l’année, et il est à tout âge paré
des mêmes couleurs, si ce n’est dans sa jeunesse, où elles sont beaucoup
plus ternes.
Communiqué par M. Bécceur.