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L E S É N É G A L I C H A N T E U R .
P L. X I.
L e SÉNÉGALI c h a n t e u k , Buffon, édit, de Sonnini.
C e coryphée des bois que baigne le Niger, trouve peu d’émules parmi
les oiseaux de l’Afrique. Il joint à une voix sonore, à un timbre doux e
flatteur à des sons flütés et pleins d’harmonie, l’avantage rare et précieux
de se faire entendre, pendant presque toute l’année, sans jamais fatiguer.
Quand on possède ce charmant musicien , on oublie aisément le chantre
des Hespérides ; mais, comme il est plus délicat, on parvient difficilement
à l’acclimater dans nos pays : cependant on peut se flatter de réussir, si,
dès son arrivée en Europe, on a soin de le mettre à l’abri du froid,
auquel il est d’autant plus sensible, qu’il perd presque toujours une partie
de ses plumes dans le voyage, et qu’en France elles ne repoussent qu à
la mue. Cet : oiseau demande, pendant les premiers mois de son séjour
dans nos contrées, une chaleur de 16 degrés au moins,, et de 35 à
l’époque des couvées ; sans quoi il est rare que les femelles puissent
pondre et élever leurs petits.
Ces Sénégalis étant d’un naturel timide, on ne peut se flatter dune
réussite complète, si on ne leur procure une volière particulière pour
nicher ; car, attaqués sans cesse par les oiseaux turbulens, tels que les
Comba-Sous, les Diochs et plusieurs Sénégalis, qui se font un jeu de
les déplumer, ils se trouvent exposés aux impressions du froid, dont la
plus foible atteinte cause la mort des femelles au moment de la ponte.
On peut, tant qu’ils ne sont pas appariés, les laisser plusieurs ensemble, et
même avec d’autres espèces, si leur prison est d une certaine étendue ;
mais il faut séparer chaque couple dans le temps des amours, car les
mâles, extrêmement jaloux les uns des autres, se disputent les femelles
avec acharnement : on se prive d’ailleurs du plus bel agrément qu on
puisse en attendre , puisque, presque toujours occupés à se battre, les
vaincus se taisent et les vainqueurs chantent rarement.
Des arbrisseaux, des buissons, et une grande volière ne sont point de
stricte nécessité pour faire nicher ces oiseaux en captivité. Ils se contentent
de la cage et du petit panier d’osier que l’on donne ordinairement aux
serins. Leur nid n’est guère plus grand que celui du Colibri j contourné
avec la même adresse, il est isolé au milieu du boulin et composé à 1 extérieur
d’herbes sèches, de mousse, et en dedans de coton haché et de