
intermédiaires de la queue, et borde seulement les petites du côté
externe. La gorge, toutes les parties inférieures, les petites et les moyennes
couvertures des ailes, une partie des plumes scapulaires et du dos, le
tour des yeux et l’intérieur de toutes les pennes latérales de la queue sont
d’un blanc de neige, ainsi qu’un demi - collier qui est sur le derrière du
cou. Les quatre longues pennes caudales, disposées en forme de tuile
creuse à arête très-élevée, s’emboîtent tellement l’une dans l’autre, qu’elles
n’en laissent appercevoir que deux, et qu’il faut les séparer pour recon-
noître qu’il y en a réellement quatre. La plume inférieure de chaque paire
dépasse la supérieure de plus d’un pouce, et c’est sans doute ce recouvrement
qui a donné lieu à la méprise dont on vient de parler. U se
trouve des individus dont les couleurs sont moins pures : sur les uns, le
blanc est plus terne et varié de roussâtre ; chez d’autres, le dos et le
croupion présentent un mélange confus de gris sale et de noirâtre. Le
bec est rouge et les pieds sont d’un noir sale.
La femelle a le dessus de la tête et du cou, le dos, le croupion et une
partie des couvertures alaires variés de roux et de noirâtre ; une bande
transversale blanche sur les ailes, dont les pennes sont bordées de roux
en dehors et noires en dedans ; la gorge et le dessous du corps, d’un
blanc un peu sale sur les parties inférieures ; les pennes de la queue
bordées du même blanc à l’intérieur, frangées de roux en dehors, et
noires dans le milieu ; les intermédiaires sont entièrement des deux
dernières couleurs, et pas plus longues que les autres.
S i, comme je le présume, la Veuve mouchetée, qu’on rencontre dans
les mêmes pays, est de cette espèce , ces oiseaux dérogent à la règle que
la nature a établie pour les Veuves , en ce que les mâles ne quittent
jamais leur longue queue, en quelque saison que ce soit; mais sous
leur habit d’hiver , le noir et le blanc sont moins purs que sous celui
d’été, et la distribution en est un peu différente. Tel est l’individu décrit
et figuré pl. 270, dans Edwards, à qui nous devons cette observation
faite sur l’oiseau vivant.
Cette Veuve, qui aime à vivre avec les Sénégalis et les Bengalis, semble
leur servir de conducteur et veiller à leur sûreté, quand ils sont réunis
en bandes nombreuses : elle se tient en effet sur un buisson, toujours à
leur proximité, tandis qu’ils cherchent leur nourriture à terre, et tous la
suivent à l’instant où elle s’envole. L ’observation qui en a été faite pour
cette espèce,au Cap de Bonne-Espérance, la été également au Sénégal
pour la Veuve au collier d’or; et c’est un indice certain qu’on peut tenir
en tout temps ces divers oiseaux dans la même volière, pourvu que sa
grandeur soit proportionnée à leur nombre.